Page:Zola - Vérité.djvu/387

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Dès que la Cour de cassation eut commencé son enquête, un soir chez les Lehmann, dans la petite boutique obscure, David et Marc décidèrent que la meilleure attitude était désormais de cesser toute agitation, en affectant de se tenir à l’écart. Une grande joie, un grand espoir donnaient du courage à la famille, maintenant que l’idée de révision était acceptée. Si la Cour menait l’enquête loyalement, l’innocence de Simon serait à coup sûr reconnue, l’acquittement devenait certain ; et il suffisait donc de rester en éveil, de surveiller la marche de l’affaire, sans paraître mettre en doute la conscience, l’esprit d’équité des plus hauts magistrats du pays. Un seul souci empêchait l’allégresse des pauvres gens d’être complète : les nouvelles de la santé de Simon continuaient à n’être pas bonnes, n’allait-il pas succomber là-bas, avant le triomphe ? La Cour avait déclaré qu’il n’y avait pas lieu de le ramener en France, avant l’arrêt définitif et l’enquête menaçait de durer plusieurs mois. Mais David, malgré tout, était plein d’une superbe confiance, comptant