genre tout à fait neuf pour les autres
convives. Des gestes suivaient ces licences
provoquées : les dames avaient
beaucoup de peine à empêcher les
mutins que le théâtre du festin ne le
fût des combats amoureux. Zoloé
n’avait point ces témérités à comprimer ;
elle s’occupait à arranger un
fichu qui ne cachait rien, un soulier
qui ne se dérangeait pas, une boucle
qui ne couvrait l’ovale d’une joue
qu’en découvrant un joli bout d’oreille.
Elle jouait avec son éventail, lançait
quelques œillades mi-ardentes, prodiguait
à son voisin les ris pour montrer
les plus belles dents du monde.
Peu-à-peu l’ame usée de Fessinot se
ranimait ; enfin les ressorts de son individu
étaient montés à un ton passable,
et ses discours avaient pris une teinte
de sensibilité dont il s’étonnait lui-
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