Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/118

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BRIGIDA

Eh bien ! le moindre entendeur l’entendrait comme de l’amour ; mais passons à voir la lettre… Qui vous fait hésiter ?… Un soupir ?

DOÑA INÈS

Ah ! c’est que plus je la considère et moins j’ose la lire. — (Elle lit) « Doña Inès de mon âme. »… Vierge sainte, quel début !

BRIGIDA

Elle doit être en vers et c’est une cheville que la poésie aura amenée. Allons, poursuivez !

DOÑA INÈS (elle lit)

« Lumière, source où puise le soleil,
« Colombe si belle
« Privée de liberté,
« Si vous daignez sur ces lettres
« Jeter vos jolis yeux,
« Ne les détournez pas, d’ennui,
» Sans conclure : achevez ! »

BRIGIDA

Quelle humilité et quelle grâce ! Où trouver plus de soumission ?

DOÑA INÈS

Brigida, je ne sais ce que j’éprouve.

BRIGIDA

Poursuivez, poursuivez la lecture.