désirs trompés ! Fuyez, visions vaines d’un amour mort en naissant ; ne me ramenez pas dans votre tournoiement ce fantôme divin aux apparences de femme ! — Ah ! ces rêves-là m’anéantissent ; mon cerveau s’affole… et il me semble que ces marbres s’ébranlent et remuent !
(Les statues se meuvent lentement et tournent la tête vers lui.)
Oui, oui ! leurs bustes oscillent, leurs vagues contours grandissent !… Mais Don Juan ne recule pas ! Levez-vous, vains fantômes, et je vous recoucherai de mes mains sur vos lits de pierre ! Non ! ils ne me font pas peur, vos visages hostiles : jamais, morts ou vivants, vous ne ferez fléchir ma valeur. Je suis votre meurtrier, comme le monde le sait de reste : si dans votre palais mortuaire vous m’apprêtez une vengeance terrible, faites vite, car ici vous attend, une fois encore, Don Juan Tenorio !
SCÈNE VI
Don Juan Tenorio ?