Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

également de la partie. (Il indique les statues placées sur les sépulcres.)

CENTELLAS

Don Juan, laissez reposer tranquilles ceux qui sont avec Dieu.

DON JUAN

Holà ! Il paraît que c’est vous maintenant qui avez peur, et qui faites mauvais visage aux morts ? Mais par Dieu, puisque vous vous êtes moqués de moi quand vous m’avez vu ainsi, je vous montrerai, en ce qui dépend de moi, combien vous vous êtes trompés ! Non, non, il ne faut pas répondre de moi ; et si la chose est possible, soyez assurés que vous souperez avec les morts : je vais les inviter pour vous.

AVELLANEDA

Épargnez-nous ces chimères.

DON JUAN

Élever un doute sur ma valeur, quand je suis homme à me faire des plats de leurs crânes ? Je n’ai peur de rien, moi. — (Il se dirige vers la statue de Don Gonzalo, qui est la plus voisine de lui.) C’est toi qui fus le plus offensé ; mais, si tu le veux, je t’invite à souper, Commandeur. Que tu ne puisses le faire, je le crois, et c’est ce qui m’afflige ; mais, pour ma part, je te ferai mettre un couvert sur la table. Et si vraiment tu me