Et qu’y a-t-il en lui qui t’épouvante, quand tu es le maître de mon cœur ?
Doña Ana, tu ne peux comprendre ce qu’est cet homme, sans connaître son nom et sa fortune.
Sa bonne fortune sera vaine, avec moi ; tu vois bien que quelques heures seulement nous séparent du mariage, et que tu es assailli par de vaines terreurs.
Dieu m’est témoin que rien ne me fait peur, pour ce qui est de moi, tant que je tiens une épée, et à condition que cet homme vienne face à face sur moi. Mais s’il est audacieux comme le lion, il est aussi rusé et prudent comme l’astucieux serpent…
Bah ! dors en paix, Don Luis ; son audace et sa prudence n’obtiendront rien de moi, car c’est en toi que je garde enfermée la bonne renommée de ma vie.
Eh bien, Ana, au nom de cet amour dont tu m’assures, et pour ne pas craindre cet homme, je vais te demander une faveur.