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CHAPITRE II

LA MÉLANCOLIE ET L’ESPRIT D’ANALYSE

L’examen du paysage intérieur a montré que la sensibilité élégiaque de Sully Prudhomme s’est enrichie et fortifiée en se chargeant de pensées. Les guides auxquels il s’est adressé pour apaiser son tourment l’ont dérobé aux langueurs de la plainte et lui ont permis d’approfondir sa doctrine de l’aspiration.

Cette doctrine autour de laquelle s’enroulent les idées essentielles du poète est éparse dans ses poèmes et ses œuvres en prose. Je ne crois pas qu’elle ait été définie avec plus de brièveté et de précision que dans ces vers encore inédits, écrits en 1864, l’année qui précéda l’apparition du premier volume :

L’humanité sans fin désire

Et les bonheurs sont clairsemés :

Tous les cieux où le rêve aspire