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Page:Zyromski - Sully Prudhomme, 1907.djvu/226

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212 SULLY PRUDHOMME

venir de la souffrance, et ce souvenir suffit pour projeter sur sa paix un reflet d'orage. Ensuite le caractère insatiable du désir est affirmé : les par- fums les plus puissants ne peuvent contenter nos ardeurs. Ainsi cette nature, pourtant si belle, n'est pas capable de symboliser avec plénitude la beauté de son amante. Enfin est proclamée l'iné- vitable satiété qui pénètre le cœur accablé par l'ivresse. Trop intense, le parfum trouble et fait défaillir. Avant les angoisses de l'intelligence et les tourments du cœur hanté par le sacrifice, la pensée de Sully Prudhomme intervient pour dis- soudre le mirage de nos sens, désagréger la doc- trine du bonheur fondée sur la sensibilité, et pro- clamer la faillite du songe. Les deux amants semblent ensevelis dans un « linceul de joie », car la joie qu'ils éprouvent est semblable à la. paix des tombeaux.

Le nœud du drame est l'entrevue de Pascal et de Faustus.

Faustus est désemparé. Les contradictions de la pensée humaine et les aveux de la science lassée devant le mystère l'ont troublé profondément.