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Page:Zyromski - Sully Prudhomme, 1907.djvu/227

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LE BONIIEUU ET LE DESTIN DES HOMMES 213

Gomme Dante s'est adressé à Virgile, et Goethe à

Spinoza, ainsi Sully Prudhomme implore l'appui

de Pascal :

Et, dans le mol éclal du jour zodiacal,

Qui baignait de blancheur son buste et son visage,

.le reconnus, debout à mon côté, Pascal !

El l'ombre de Pascal apporte à Faustus l'apai- sement, en révélant trois vérités essentielles. La première montre la puissance souveraine de la « tendresse » : c'est la traduction, dans le voca- bulaire de Sully Prudhomme, d'une idée capitale des Pensées. La réalité se dispose sur un plan hié- rarchique. Le monde des corps ne peut créer une seule pensée. Le monde des pensées ne peut produire un acte de charité. Le cœur, la charité, — Sully Prudhomme dit la tendresse, — est la forme la plus haute de la vie.

La seconde vérité apporte le remède de nos troubles intellectuels en conseillant la modestie, c'est-à-dire, la lucidité dans la méthode. L'homme, placé entre l'Infini de grandeur et l'Infini de peti- tesse, est un milieu entre rien et tout. La raison humaine est impuissante à chercher la raison suprême des choses. Que l'homme s'incline devant l'Inconnaissable et qu'il rejette la préten- tion de le saisir!