L'IDEB DE LOI 231
colie romantique qui se confond avec la fatigue de la sensibilité et le surmenage de l'imagination accablée de chimères : c'est du moins la mélan- colie de l'analyste ou la plainte de l'intelligence que déconcerte l'incertitude. Mais du jour où il vit clair en lui-même en découvrant ses sources profondes, il s'attacha à l'idée de loi et les motifs de son chant furent élargis et renouvelés.
Il avait senti d'abord que la Poésie doit tra- duire les plus nobles désirs humains, mais, dans le labeur des méditations, ce sentiment s'est chargé de pensées et s'est traduit par une doctrine qu'il n'a cessé de répandre dans ses vers, dans ses œuvres en prose, et dans ces préfaces que sa bien- veillance inépuisable multipliait, autour de lui, devant les livres des jeunes. Il aboutit enfin à cette formule décisive : « L'homme parvenu aux confins de la vie terrestre et de quelque autre vie supé- rieure, est poussé par ses tendances les plus spon- tanées à ini.iginrr cette vie, parce qu'il la désire. Ce désir '-xi la raison d'être de I" poésie. » {Revue des Deux Mondes, 1 er octobre 1807.) L'homme, c'est l'être qui aspire. L'aspiration est la loi suprême de l'homme et la poésie est l'expression de cette loi. Ce rôle de la poésie détermine le