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l'idée de loi 839

mairiens : il s'agissait pour lui de défendre l'idée de loi.

Rappelons brièvement les principaux points en litige. Les symbolistes attaquaient la métrique clas- sique qu'ils jugeaient arbitraire, tyrannique, et surchargée de règles insoutenables. Surtout, ils protestaient contre le principe de la régularité du mètre : on sait que, d'après la versification tradi- tionnelle, le mètre choisi par le poète s'impose jusqu'à la tin du poème, et que le type de la strophe, une fois accepté, demeure invariable. Ainsi, la forme poétique préexiste à la pensée : au lieu d'obéir, la forme commande. Contre cette métrique bizarre et dure les symbolistes récla- mèrent en se libérant de toute contrainte. Le vers devint indéterminé pour suivre le rythme mou- vant du sentiment : « il naît à mesure et se pro- portionne et se subordonne à ce que le poète veut suggérer ». (H. de Régnier.) La strophe s'assouplit pour suivre les mouvements de notre vie intérieure, car il ne convient pas que le poète « travaille comme les dentellières sur des canevas imposés, mais selon son libre jeu ». (G. Mauclair.) Enlin la rime n'est plus l'idole tyrannique des Parnassiens, mais elle se plie aux désirs de