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L'IDÉE DK LOI 24b

tement de mon oreille, niais par le souvenir de la versification latine d'où la notre est, en partie, dérivée :

Edita doctrina sapientum templà serena.... Primum graius liomu mortales tollere contra Est oculos ausus, primusque obsistere contra.... Sunl lacrymœ reram et mentem tnortalia tangunt.

Ces beaux vers de Lucrèce et de Virgile ont 1 i syllabes, et notre mémoire les enveloppe et les caresse d'une prise aisée et harmonieuse.

La légitimité de certaines revendications des symbolistes ne permet donc pas d'accepter toute la doctrine de Sully Prudhomme. Il serait pour- tant bien étrange que l'idée de loi, qui l'a tant aidé pour élargir le domaine poétique, n'ait contribué ici qu'à rétrécir son goût. Nous allons voir en effet que certains principes, posés par le poète, doivent servir à signaler et à condamner 1rs abus.

D'abord il n'est pas possible de dire que le vers doit être libéré de toute loi. La première loi du vers, c'est de se distinguer de la prose. Un vers doit obéir à un rythme spécial, et, si souple que