Par nos champs et nos rives/02

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Imprimé au Devoir (p. 3-4).

À LA TERRE


Pour chanter ta beauté, si puissante et si fière,
Je rêvais de t’écrire un poème immortel,
Toi qui règnes en moi, comme sur un autel,
Ô bonne terre, ô mère !…


Je le rêvais vivant, tout baigné de rayons,
Radieux comme l’aube et doux comme la brise,
Si vivant qu’on eût pu voir, en sa forme exquise,
Un vol de papillons !…



Mais ce poème heureux n’était qu’une chimère,
Car il est des amours trop beaux pour les nommer,
Et mon amour pour toi demeure inexprimé,
Ô bonne terre, ô mère !…


Absous-moi de ces vers qui gémissent en chœur,
Prends pitié de mon rêve impuissant et farouche.
Sois clémente à mes chants et pardonne à ma bouche
À cause de mon cœur !…