Par nos champs et nos rives/03

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Imprimé au Devoir (p. 5-8).




LA CAMPAGNE

LA CAMPAGNE


L’amour m’a dit, un jour : « Poète,
« Dans ton langage, chante-moi !
« Chante-moi, ton âme inquiète
« A connu mon suave émoi !…


« C’est moi qui, dans les sentiers roses,
« Ai conduit tes pas ingénus
« C’est moi qui t’ai jeté des roses
« Le long des chemins inconnus !…



« C’est à ma coupe d’ambroisie
« Que tu vins t’abreuver un jour ;
« Dans ma coupe est la poésie :
« II n’est rien de grand sans l’amour !…


« Et je lui dis : « Je suis éprise
« D’un rêve très vaste et très beau,
« Qui va du foyer à l’église,
« Qui va de la tombe au berceau :


« Je veux, poète de la plaine,
« Avec des mots rudes et doux,
« Chanter la terre canadienne,
« Et la campagne de chez-nous !… »