Par nos champs et nos rives/04

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Imprimé au Devoir (p. 9-10).

LE CLOCHER NATAL


Ô clocher natal qui domines
Les champs, les forêts, les maisons,
Et fais retentir les collines
De l’écho de tes oraisons ;


Ô clocher des places natales
Qui montres du doigt le ciel bleu,
Plus que les grandes cathédrales,
À l’homme tu parles de Dieu !…



C’est par toi que l’âme naïve,
L’âme simple du paysan
Demeure toujours attentive
Aux saintes croyances d’antan.


C’est par toi, clocher salutaire,
Par ta voix douce infiniment,
Que la détresse de la terre
Peut monter jusqu’au firmament !…


Et plus que la ravine blonde,
Où poussent les foins rajeunis,
Plus que la savane qu’inonde
L’immortelle chanson des nids ;


Plus que la clairière où les gerbes
Jettent leurs rayons enflammés,
Plus que les buissons, remplis d’herbes,
Et plus que les champs parfumés ;


Plus que les collines prospères,
Plus que les forêts et les monts,
Plus que la maison de nos pères,
Ô clocher natal, nous t’aimons !…