Par nos champs et nos rives/19

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Imprimé au Devoir (p. 49-50).

LES PEUPLIERS DE LOMBARDIE


Les fiers colons qui furent nos aïeux,
Dont le labeur nous fit une patrie,
Ont transplanté, sur leur terre, et près d’eux,
Des peupliers de Lombardie.


Dans la splendeur des rayons du matin,
Et dans l’éclat de la lune arrondie,
On voit planer, bien haut, le front hautain
Des peupliers de Lombardie.



Calmes et droits, dressés sur l’horizon.
Gardiens muets de la terre chérie,
Ils font la garde autour de nos maisons,
Les peupliers de Lombardie !…


Levant toujours leurs bras vers le ciel bleu,
Ils font songer à des âmes qui prient,
Et dont l’espoir se réfugie en Dieu,
Les peupliers de Lombardie !…


Prêtres du sol, ministres sans autel,
Qui contemplez les hauteurs infinies,
Portez, portez notre détresse au ciel,
Ô peupliers de Lombardie !…