Par nos champs et nos rives/26

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Imprimé au Devoir (p. 75-76).

LE NOROÎT


Le noroît siffle dans les aulnes,
Il fait bien noir, il fait bien froid,
Et la nuit jette son effroi
Sur les plaines pâles et jaunes.


Tristes, soudain, nous nous taisons,
Et tremblons, dans cette nuit sombre,
D’entendre le démon de l’ombre
Rôder autour de nos maisons !…



Mais la braise au poêle s’attise,
La chaleur monte des tisons,
Et près des flammes, nous pouvons
Oublier le froid et la brise…


Dans les rayonnements que font
Les bûches pleines d’étincelles,
Oublions les peines cruelles,
Et le mal cuisant et profond !…


Dans les plaines pâles et jaunes
La nuit jette un sinistre effroi ;
Il fait bien noir, il fait bien froid :
Le noroît siffle dans les aulnes !…