Par nos champs et nos rives/52

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Imprimé au Devoir (p. 135-138).

LA DEMEURE

QUAND S’ACHÈVE NOTRE JOURNÉE


Quand s’achève notre journée,
Quand le soir, frère de la nuit,
Rôde autour de la cheminée,
Et s’approche de nous, sans bruit,


Quand la paix, cette bienfaitrice,
Vient endormir notre douleur,
Et ramène l’heure propice
Aux doux épanchements du cœur,



Qu’il fuit bon, loin du monde infâme,
Libres du tourment et du mal,
Se rasseoir auprès de la flamme,
Sous le vieux toit familial !…


Qu’il fait bon, près de ceux qu’on aime,
Oublier les chagrins du jour,
Et tendre son visage blême
Aux ravissements de l’amour !…


Seigneur, sois béni, sur la terre,
Par tous les hommes d’ici-bas,
Pour cet asile salutaire,
Pour ce nid que tu leur donnas !…


Ô Dieu bon, caché sous tes voiles,
À jamais et partout, sois loué,
Pour la bonne chaleur des poêles,
Et pour la douceur du foyer !…