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Peaux-Rouges et Peaux-Blanches/Chapitre 7

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Calmann-Lévy, éditeurs (p. 95-110).


CHAPITRE VII

L’ŒUVRE DES APÔTRES


Dans la cabine de la Mouette chacun s’éveilla en sursaut.

— Qu’est-ce ? qu’y a-t-il ? demanda Dubreuil.

— Rien, étranger, peut-être une attaque de quelques rowdies[1], répondit John en étirant paresseusement ses membres.

— Nous sommes attaqués, messieurs ; ça ne peut être que par les Apôtres ; préparons-nous à la résistance ; car, avec eux, il faut vaincre ou mourir ! s’écria le capitaine du navire.

Puis il sauta à bas de son lit, sur lequel il reposait à demi habillé, saisit une paire de revolvers et s’assura qu’ils étaient convenablement chargés.

— Que veut-il dire, avec ses Apôtres ? murmurait Adrien en passant à la hâte un vêtement.

— De braves gens, à qui on a fait, je crois, une trop mauvaise réputation, repartit John sans trop se presser pour descendre de son cadre. Ma foi, ajouta-t-il à mi-voix, si ce sont eux, ils viennent à propos, car j’ai envie de m’engager dans leur bande. Ils gagnent des dollars autant qu’ils veulent, et…

Un deuxième coup de feu l’arrêta court dans son monologue.

Le capitaine de la Mouette poussa un gémissement. Ses revolvers lui tombèrent des mains, et il roula mort aux pieds de John, qui dit à voix haute :

— Pas si vite ! pas si vite ! pas si vite ! hé ! étrangers ; je suis des vôtres, moi. Que diable, faites attention, et ne déchargez pas comme ça vos armes à tort et à travers…

— Qu’on se rende, et à l’instant ! ordonna un homme d’une corpulence géante, vêtu de rouge de la tête aux pieds, qui venait d’apparaître au-dessous de l’écoutille.

— Non-seulement je me rends, mais je déclare qu’à partir de ce moment je vous appartiens corps et âme, étranger ; je ferai votre treizième apôtre, dit John, s’avançant à la rencontre de l’homme rouge et lui tendant familièrement la main.

Celui-ci répliqua à cet acte d’obséquiosité par une gourmade en plein visage, qui renversa John, tout sanglant, sur le plancher.

— Nom d’une carabine ! est-ce que nous nous laisserons assassiner comme ça par ces bandits ! hurla Godailleur, en se précipitant sur le meurtrier.

— Qui de vous est Français ? questionna Jésus, sans se préoccuper de l’attaque dont il était l’objet.

Ces paroles avaient été prononcées dans notre langue.

— Moi, je suis Français, et je vas te l’apprendre, canaille ! riposta l’ex-cavalier de première classe, en cherchant à étreindre le Mangeux-d’Hommes par la taille.

— Est-ce toi qui es ingénieur ?

— Ce n’est pas moi, vilain soldat, mais le mar’chef que voici… là, devant nous, et qui va m’aider…

— Faut-il écraser ce ver de terre ? dit l’Écorché, qui venait de pénétrer dans la cabine, suivi de la moitié des Apôtres.

— Non ; ouvre un panneau.

Judas obéit.

Pendant ce temps, les brigands s’étaient emparés des passagers surpris, terrifiés par la soudaineté de cette agression, et les garrottaient.

Le panneau ouvert, Jésus, dont une des puissantes mains avait suffi à maîtriser le bouillant Godailleur, souleva notre homme jusqu’à la hauteur de sa bouche, le mordit au cou, et le lança comme une balle à travers l’ouverture.

L’on entendit un cri d’effroi, puis le son sourd d’un corps qui tombe à l’eau.

— Qu’il ne soit fait aucun mal au Français ! commanda le Mangeux-d’Hommes.

— Que me voulez-vous ? lui dit Dubreuil, en se débattant aux mains de Pierre et de Jean, qui essayaient de lui lier les bras.

— Tu le sauras bientôt.

— Vous êtes un misérable !

— Possible, répondit flegmatiquement Jésus ; mais cesse de résister, si tu n’as pas envie de rejoindre ton compagnon.

— Vous croyez que je me soumettrai lâchement…

— Qu’on le porte sur le pont et qu’on l’attache au pied du mât ! fit le Mangeux-d’Hommes, dont la voix, de douce qu’elle avait été en parlant à Dubreuil, devint, tout à coup, retentissante comme un éclat de tonnerre.

Cédant au nombre et à la force, Adrien se laissa tranquillement monter sur le pont de la Mouette.

Là, à la lueur d’un falot, il vit un spectacle digne de pitié.

Cinq ou six cadavres gisaient baignés dans une mare de sang ; et tous les gens de l’équipage, les mains et les pieds solidement liés, étaient étendus le long du plat-bord.

L’épouvante était peinte dans leurs traits. Quelques-uns priaient ; d’autres proféraient des imprécations ; le plus grand nombre paraissaient plongés dans une prostration complète.

Auprès d’eux, les Apôtres déposèrent les corps des passagers, plus surpris, mais aussi effrayés que les matelots.

— Ah ! je me doutais bien que ça finirait ainsi, marmottait un de ces derniers ; mais le capitaine est un entêté. Il n’a pas voulu m’écouter. J’étais pourtant bien sûr que c’était un des Apôtres que j’avais vu au Sault ! maintenant, nous allons filer notre dernier nœud !

— Est-ce qu’ils nous tueront ? s’enquit un passager.

— Vous pouvez y compter, répondit le matelot. Quand est-ce que les Apôtres ont jamais fait grâce à leurs victimes ! nous n’en avons pas pour longtemps. Tenez, voilà que ça commence ; regardez.

En ce moment, les Douze Apôtres étaient rassemblés sur le pont de la Mouette, dont on avait levé les ancres, déferlé quelques basses voiles, et qui rangeait la côte de la presqu’île Kiouinâ.

En outre des falots trouvés sur le bâtiment, ils avaient allumé plusieurs torches de résine, dont la flamme vacillante zébrait de teintes rouges et de volutes de fumée grisâtre le noir de la nuit.

Noir opaque comme le métal, profond comme l’immensité, lourd comme l’inconnu.

Pas un rayon de lune, pas un scintillement d’étoile, mais, seulement, autour de la Mouette, un miroitement d’eau lugubre, produit par la clarté des lanternes, des torches, et qui ajoutait encore à l’horreur des ténèbres environnantes.

Quel drame au milieu de la zone lumineuse !

Le Mangeux-d’Hommes, en son sanglant appareil, est le héros principal. Il domine tout de sa taille et de sa beauté satanique. Sur lui aussi tous les yeux sont tournés : ses gens, dignes serviteurs d’un tel maître, attendent des ordres ; ses captifs attendent une sentence qui, trop tôt pour eux, hélas ! tombera de sa bouche.

Mais il sait être si grand, si majestueux dans son maintien, ce capitaine de brigands, qu’Adrien Dubreuil ne le contemple pas sans une sorte d’admiration craintive.

Combien d’exécrables criminels à qui il n’a manqué que les circonstances et un théâtre convenable pour être glorifiés par la majorité des hommes !

— Allons, l’Écorché, à l’œuvre ! clama Jésus de sa voix foudroyante.

— Faut-il commencer par les vivants, ou par les morts ? répondit Judas.

— Par les morts, ça préparera les autres. Passe-moi le capitaine.

— Voici, reprit l’Écorché, en tendant à son chef le cadavre du patron de la Mouette qu’il avait ramassé sur le pont.

— Où est notre scribe Jean ?

— Présent, dit un des Apôtres, dont l’air arrogant se faisait encore remarquer parmi toutes ces figures impudentes.

— As-tu ton registre ?

— Oui.

— Nous en sommes ?

— Au numéro 75 des Blancs, 246 des Rouges et des Cuivrés, dit Jean, en s’asseyant sur une barrique, au-dessous d’une lanterne, après avoir ouvert un livret de parchemin, tout maculé de taches dégoûtantes.

— Écris donc, continua Jésus.

— J’y suis, fit Jean.

Et il trempa une plume dans le sang qui coulait sur le pont.

— Numéro 76 des Blancs.

— Ça y est.

— Capitaine de la barque la Mouette.

En prononçant ces paroles, le Mangeux-d’Hommes tira de la gaine pendue à son côté un poignard, le planta dans le cœur du cadavre qu’il tenait à la main, puis, avec ses dents, il lui fit une profonde morsure au cou et le jeta par-dessus bord.

— Et d’un. Dépêchons ! à qui le tour ? dit-il ensuite.

— Le pilote, répondit l’Écorché, lui passant un autre corps.

— Numéro 77 des Blancs, dit Jésus.

— Nous y sommes, repartit Jean après avoir inscrit le chiffre.

Le corps du pilote fut traité comme l’avait été celui du patron.

Judas tendit à son chef un nouveau cadavre : c’était celui d’un Indien.

— Numéro 247 des Rouges ! cria-t-il à Jean.

Mais, au lieu de lui déchirer le cou de ses dents, il pratiqua à cette place une incision cruciale avec son poignard.

Je laisse à penser de quelle horreur devaient être saisis les captifs témoins de cette scène abominable, que le Mangeux-d’Hommes rendait plus terrible encore par les monstrueuses plaisanteries dont il assaisonnait chaque exécution :

— Vous voyez, mes enfants, que je n’ai pas volé mon nom. C’est ainsi qu’à chacun de vous je laisserai mon cachet. Et, comme vous êtes de la couleur blanche, on vous fera l’honneur d’un coup de dents. Quant à ces chiens de Peaux-Rouges, la marque des Apôtres au couteau suffit, n’est-ce pas ? mes bons amis. Il serait honteux d’accorder à des sauvages les honneurs qu’on rend aux civilisés !

La colère, l’indignation suffoquaient Dubreuil et l’empêchaient de protester contre ces cruautés insensées.

Mais il n’était pas au bout.

— Le lot des morts est épuisé, dit tout à coup Judas, après quelques actes comme ceux que nous venons de raconter.

— Attaque le lot des vivants.

L’Écorché saisit un des passagers yankees et le traîna aux pieds de Jésus.

C’était John, le voisin de lit de Dubreuil.

— Vous ne voulez donc pas de moi pour votre treizième Apôtre ! ça m’aurait pourtant bien fait plaisir, et je vous aurais appris de fameux tours ! dit-il tranquillement au capitaine.

Mais, sans souffler mot, Jésus empoigna froidement le malheureux par sa ceinture, l’enleva du pont, lui enfonça son poignard dans le cœur, imprima au cou de la victime son horrible scel, et la précipita dans les flots.

Adrien était parvenu au paroxysme de l’exaspération. Il recouvra subitement la parole.

— Misérable ! proféra-t-il en brisant ses liens par une tentative désespérée.

Au même instant il se ruait sur le Mangeux-d’Hommes.

— Au suivant ! disait celui-ci d’un ton calme.

— Oh ! tu ne pousseras pas plus loin la carrière de tes crimes ! cria Dubreuil, essayant d’arracher à Jésus son couteau.

Mais quelques Apôtres fondirent sur le brave jeune homme, le renversèrent, avant qu’il eût pu accomplir son dessein, et ils allaient l’écharper, quand le chef leur dit :

— J’ai ordonné qu’on ne lui fasse aucun mal. Garrottez-le mieux. Celui qui l’avait si faiblement attaché sera, pour punition, privé du tiers de son butin.

Puis il ajouta, en se tournant vers son secrétaire et en assassinant un deuxième passager :

— Numéro 81 des Blancs !

Dubreuil n’en entendit pas davantage. Accablé par les émotions autant que par la lutte, il s’évanouit.

Quand il reprit connaissance, la nuit avait disparu et le soleil était déjà haut à l’horizon.

Adrien se trouvait toujours couché au pied du grand mât de la Mouette, mais sur lui on avait étendu quelques pelleteries pour le garantir de l’humidité de l’atmosphère.

Il avait le corps et l’esprit lourds ; la mémoire des événements auxquels il avait assisté lui échappait.

Peu à peu, cependant, il coordonna ses souvenirs et se rappela ce qui s’était passé la veille. Alors, il se mit sur son séant, roula autour de lui des yeux inquiets.

Toute trace du massacre et du désordre de la nuit précédente avait été effacée, à ce point que Dubreuil aurait pensé qu’il venait de faire un mauvais rêve, si la vue du sanguinaire chef des Apôtres, se promenant sur le pont, n’eût aussitôt confirmé dans son esprit la sinistre réalité.

Il ventait grand frais sud-est, et la Mouette doublait l’île Manitou, à l’extrémité orientale de la presqu’île Kiouinâ, projetée de vingt-cinq lieues environ de la terre ferme dans le lac Supérieur.

Amarrés à l’arrière du vaisseau flottaient deux canots en écorce de bouleau, ceux-là même qui avaient amené les pirates ; mais ils étaient vides, car les Apôtres se reposaient ou s’occupaient à la manœuvre de leur prise.

Sombre et désolé surtout par la perte de son vieux compagnon, Dubreuil réfléchissait, non sans amertume, aux périls de sa situation, quand le Mangeux-d’Hommes s’approcha de lui :

— D’où viens-tu ? où allais-tu ? et comment te nomme- t-on ? lui demanda-t-il de son air le plus impératif, en fixant sur le jeune homme un regard scrutateur.

Ces questions furent faites en français, bien qu’avec un accent flamand très-prononcé.

Le sentiment de sa dignité conseillait à Dubreuil de ne pas répondre à cet interrogatoire. Mais il était au pouvoir de son ennemi. D’un mot, d’un signe, celui-ci le ferait égorger. Mieux valait se soumettre, ruser. Il résolut donc de se plier aux circonstances.

— On m’appelle Adrien, dit-il, sans ajouter son nom de famille que la pudeur arrêta sur ses lèvres.

— C’est bien. Tu es Français, j’imagine ?

— Oui.

— Tu te rendais aux mines ?

— Oui.

— Tu les connais, les mines ?

— Non.

— Qui donc t’y avait envoyé ?

— Une compagnie.

— Américaine ?

— Française.

— Française ! répéta Jésus sans cacher sa surprise.

— Oui, une compagnie française, dit Dubreuil, examinant attentivement, à son tour, le Mangeux-d’Hommes.

— Depuis quand est-elle formée ? reprit ce dernier.

— Depuis six mois.

— A-t-elle obtenu des concessions du gouvernement de Washington ?

— Je ne sais.

— Quelle était ta mission en venant ici ?

— D’explorer le terrain.

— Tu es ingénieur ?

— Je le suis.

— Personne ne t’accompagnait ?

À cette demande, qui ne lui rappelait que trop le malheureux sort de Godailleur, Dubreuil éprouva un accès de colère qui l’aurait poussé à une tentative de vengeance s’il n’eût eu les poignets et les chevilles liés par de fortes cordes.

Jésus feignit de ne pas remarquer le courroux qui brillait sur son visage.

— Personne ne t’accompagnait ? fit-il de nouveau.

— Un seul homme, que vous…

Le chef des Apôtres l’interrompit.

— Oui, je me souviens ; tu ne le reverras plus ; il faut en prendre ton parti, que veux-tu ? Nous avons pour loi de ne faire jamais quartier à personne. Tu es la première exception ! et encore n’est-il pas bien sûr que je ne te dépêche comme les autres. Cela dépendra absolument de toi.

Ces mots furent chantés de cette voix harmonieuse et souriante qui, n’eût été sa stature, donnait à croire que Jésus était une femme déguisée en homme.

— Tuez-moi donc sur-le-champ ! s’écria Dubreuil avec un geste de dégoût.

— Te tuer ? Non ; causons d’abord.

— Scélérat !

Le Mangeux-d’Hommes haussa les épaules.

— À quoi bon des injures ! dit-il. Elles n’amélioreront pas ta position et ne changeront pas mon caractère…

— Je vous méprise…

— Eh ! que m’importe ton mépris !

— Vos forfaits seront châtiés.

— Peut-être. Mais, en attendant, sache me servir fidèlement, et je saurai te récompenser.

— Vous servir ! moi !

Loin de s’irriter du dédain dont cette exclamation fut empreinte, le Mangeux-d’Hommes se prit à rire.

— Oui, me servir, moi, Jésus-Christ, capitaine des Douze Apôtres ; n’est-ce pas un beau rôle ? dit-il en se rengorgeant avec quelque complaisance.

— Blasphémateur !

— Donc, reprit le Mangeux-d’Hommes, tu entres à mon service, non comme simple domestique, j’estime trop tes talents et mérites, mais comme ingénieur.

— Jamais !

— Je te conduis à Kiouinâ, poursuivit froidement Jésus. Là, grâce à mon aide et à celle de mes gens, tu fais tes explorations, sans être inquiété par les Yankees ou les Anglais, qui t’auraient, sois-en convaincu, joué quelque vilain tour de leur façon, car ils n’aiment pas trop que des étrangers, et des Français surtout, viennent leur disputer les mines ou les terrains qu’ils se sont appropriés. Ton exploration finie, tu m’en livres le rapport. Combien te donnait la compagnie de laquelle tu relevais ?

— Qu’est-ce que cela vous fait ? s’écria Adrien avec emportement.

— Enfin, soit ! le renseignement ne m’est pas indispensable, continua le chef en allumant un cigare. Je te rémunérerai de façon à ce que tu n’aies pas à te plaindre de ma générosité. J’y mets une seule condition : tu seras sage, c’est-à-dire que, comprenant que tu es en ma puissance, sachant que je me soucie moins de la vie d’un homme que d’un bout de cigare, tu ne chercheras ni à t’échapper, ni à nuire à l’honorable société des Douze Apôtres à laquelle tu es maintenant adjoint. Est-ce convenu ?

Dubreuil ne daigna pas lui répondre.

— Ta parole de te conformer à mes avis, et je te fais délier, ajouta négligemment le Mangeux-d’Hommes.

— Plutôt mourir !

— Comme il te plaira. Tu as vingt-quatre heures pour réfléchir. Après quoi, si tu n’es pas plus raisonnable, mon poignard et mes mâchoires feront leur office !

En articulant son ultimatum, il écarta les lèvres et découvrit une double rangée de dents blanches, longues, aiguës comme celles d’une bête féroce.

— Vos menaces ne m’effraient pas plus que vos promesses ne m’ont séduit ! Si je dois périr, que la volonté de Dieu soit faite ! dit Adrien en détournant la tête avec horreur.

Le Mangeux-d’Hommes appela son lieutenant.

— Descends cet imbécile dans l’entrepont, et qu’on veille sur lui.

Tandis que l’Écorché exécutait son ordre, Jésus murmurait en jetant un coup d’œil sur l’ingénieur français :

— Par le Christ ! mon frère aîné, il y a d’étranges ressemblances dans l’humanité ! C’est tout à fait son portrait. J’en ai été saisi… Ah ! bah ! oublions ce passé !

Et néanmoins il s’accouda soucieusement, la tête dans ses mains, sur le plat-bord du vaisseau.

  1. À ce terme, fort usité chez les Yankees, je ne connais pas d’équivalent en français… Il signifie vaurien, tapageur, bandit, suivant l’acception qu’on lui veut donner.