Pensées d’août/Une romance encore

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Pensée d’aoûtMichel Lévy frères. (p. 219-220).

II

UNE ROMANCE ENCORE


Quoi ! se peut-il, ma Dame, vous aussi,
Vous le cœur simple et la bonté parfaite,
Vous si peu femme en vanité coquette
(On l’est toujours par un coin que voici),
Dès qu’en vos fers s’est pris le moins rebelle,
Vous lui serrez sa chaîne sans merci,
Et vous trouvez moyen d’être cruelle !

Qu’ai-je donc fait ? ai-je hier, dites-moi,
Dans vos regards, hélas ! prétendu lire
Ce que jamais ils ne voudraient me dire,
Ce que jamais ils n’ont pensé, je croi ?

Ai-je essayé d’une seule étincelle ?
Dans un sourire ai-je éveillé l’effroi ?…
Et vous trouvez moyen d’être cruelle !

Ai-je, en parlant, d’un mot audacieux
Livré mon cœur adorant et timide ?
Fier de servir, et tout à qui me guide,
Ai-je trahi ce que voilaient mes yeux ?
L’âme, en passant, un soir, m’a paru belle ;
J’ai salué l’Étoile dans les cieux…
Et vous trouvez moyen d’être cruelle !

Depuis le jour que, marchant pas à pas,
Dans le sentier naquit l’amitié tendre,
Ai-je parlé de donner ou de rendre,
Même en doux mots qu’on ne refuse pas ?
Baisant le nœud sans un nom qui l’appelle,
Qu’ai-je donc fait que vous aimer tout bas ?
Et vous trouvez moyen d’être cruelle !


III

RONDEAU


Pia Nympha !
Gray.


Source cachée, un jour sous le soleil
Tu scintillas, et je te vis courante,
Un seul moment ! Ta nappe transparente