Petit Manuel d’harmonie/De la forme préférable à donner aux accompagnements de piano

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§ 12.

DE LA FORME PRÉFÉRABLE A DONNER AUX ACCOMPAGNEMENTS DE PIANO.

Il ne faut pas, à l’exemple de certains compositeurs prétentieux, donner aux accompagnements de piano qu’on écrit la forme brillante du concerto, ou celle plus terne de la sonate ; on doit, au contraire, s’imposer l’obligation d’être simple sans trivialité, quant au dessin des accompagnements, ce qui n’empêche pourtant pas de faire un riche choix d’accords.

La voix, ou le solo instrumental qu’on accompagne, devant fixer avant tout l’attention des auditeurs, un harmoniste, s’il a du tact, évitera de faire briller son savoir au dépend de l’effet mélodique, et il songera sans cesse qu’il doit mettre tous ses soins à soutenir la voix, ou l’instrument créé à son imitation, au lieu de l’étouffer par le vain étalage d’une science qui devient pédantesque du moment qu’on la prodigue mal à propos.

Enfin, l’accompagnateur choisira toujours de préférence les dessins les plus simples, parce qu’ils sont aussi les plus faciles à exécuter, et qu’une partie de piano, qui n’est pas concertante, doit se renfermer dans de sages et modestes limites.

Les considérations suivantes sur les différentes espèces de rhythmes que l’on emploie le plus souvent lorsque l’on accompagne la mélodie devront être méditées par le lecteur, jaloux de hâter ses progrès dans cette partie si importante de la pratique harmonique.