Poètes Moralistes de la Grèce/Avertissement
Poètes Moralistes de la Grèce, Garnier Frères, 1892 (p. 3-4).
En tête de la traduction de M. Patin, que l’Association pour l’encouragement des études grecques avait donnée dans son Annuaire et qu’elle nous autorise à reproduire, nous plaçons, comme l’introduction la plus naturelle, deux dissertations de M. Guigniaut, le contemporain de l’auteur et le compagnon de toute sa vie. On ne saurait d’ailleurs trouver de meilleure préparation à la lecture de ces vénérables monuments de la science religieuse et morale dans l’antiquité. Tout le monde sait que M. Guigniaut fut en France le véritable initiateur des études religieuses sur le monde ancien. Personne chez nous n’a possédé à un degré supérieur, ni peut-être même à un égal degré, non seulement les connaissances multiples qu’exigent ces difficiles sujets, mais aussi le sens de l’hellénisme qui les vivifie, ce rayon de pénétrante intelligence qui, à travers des ombres plus ou moins épaisses, y va chercher l’impression, le sentiment, l’idée d’où sont sorties ces œuvres naïves et profondes de l’imagination, de la foi, de la raison naissante. Ces deux dissertations consistent en une thèse soutenue à la Sorbonne en 1835 et intitulée De la Théogonie d’Hésiode, et en un article général sur Hésiode inséré en 1840 dans l’Encyclopédie des gens du monde. Une coupure nous a suffi pour les réunir, et en former un ensemble qui se tient et donne une idée assez complète du sujet.