Poésie (Rilke, trad. Betz)/Premières poésies/C’était le jour
Apparence
C’ÉTAIT LE JOUR…
C’était le jour des chrysanthèmes blancs, —
et j’avais presque peur de sa splendeur pesante.
Alors tu vins prendre mon cœur, tu vins à moi,
en pleine nuit.
J’avais très peur, mais tu vins, chère et tendre, —
dans mon rêve, un instant, j’avais pensé à toi.
Tu vins, et doucement, comme un air de légende,
tinta la nuit.