Poésies de Catulle/25

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Traduction par Charles Héguin de Guerle.
Poésies de CatullePanckoucke (p. 41).

XXV.

À THALLUS.


Efféminé Thallus, plus mou que le poil d’un lapin, que le duvet d’une oie, que le bout de l’oreille ; plus flasque que le pénis d’un vieillard, qu’une toile d’araignée ; toi qui es, en même temps, plus rapace que l’ouragan déchaîné qui brise les vaisseaux sur les côtes périlleuses de Malée ; renvoie-moi le manteau que tu m’as volé, mes mouchoirs de Sétabis, et mes anneaux gravés que tu as la sottise de porter en public, comme si tu les possédais par héritage. Renvoie-les-moi, te dis-je, laisse-les s’échapper de tes ongles crochus, ou le fouet gravera de honteux stigmates sur tes flancs de coton, sur tes fesses mollasses ; alors tu bondiras sous ma main vengeresse comme un frêle esquif surpris en pleine mer par un vent furieux.