Poggio - Les facéties (trad. de Brandes).djvu/Les facéties/CXCI

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Les facéties
Traduction par Pierre des Brandes.
Garnier (p. 241).

CXCI

Plaisante histoire d’un précepteur qui abusa de toute une famille[1].

Un habitant de Florence avait chez lui un jeune homme pour faire l’instruction de ses fils. Celui-ci, suivant l’habitude, abusa de la servante, puis de la nourrice, puis de la maîtresse de la maison, enfin de ses élèves. Le père, qui était un homme assez spirituel, ayant su la chose, fit venir en secret le jeune précepteur dans sa chambre et lui dit : — « Maintenant que tu as abusé de tout le monde ici (grand bien te fasse !), je ne veux pas qu’il y ait d’exception, et j’entends y passer tout comme les autres. »

  1. Facetta cujusdam qui subagitabat omnes de domo. Opéra, CXC. — Noel, I, 201. II, 183. — Liseux, CXCI, t. II, p. 112. — Bernard de la Monnoye, Famulus Fortunatus. — J. B. Rousseau, Épigramme. Un percepteur logé chez un Génois, édition Garnier. — La Chaussée, Les Bonnets, conte :

    « Aux pieds d’un confesseur un ribaud pénitent,
    Développant sa conscience…