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Rabelais et ses éditeurs/II

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II


On fixe généralement à l’année 1553 la date de la mort de Rabelais. De son vivant, les libraires de Paris, de Lyon, de Poitiers, de Valence, de Toulouse, de Rouen, s’empressèrent de reproduire son roman, soit livre par livre, soit en réunissant les livres alors publiés. À partir de 1553, on fait de nombreuses éditions collectives des quatre premiers livres, sous le titre d’Œuvres. À dater de 1567, les Œuvres contiennent les cinq livres et divers opuscules plus ou moins authentiques, et les libraires de France et de l’étranger les reproduisent à l’envi. De 1663 à 1669, les Elsevier en donnent trois éditions.

En 1711 fut faite la première édition critique des œuvres de Rabelais, due aux soins de le Duchat et de la Monnoye. Une nouvelle édition avec le commentaire de le Duchat parut en 1741, en trois volume in-4. Les autres éditions du dix-huitième siècle n’ont rien qui mérite d’attirer l’attention. Le dix-neuvième siècle a produit déjà bien des éditions de Rabelais. Nous devons mentionner celles de M. de Laulnaye, publiées en 1820, 3 vol. in-18 ; en 1823, 3 vol. in-8, et en 1835, 1 vol. grand in-8 ; l’édition Variorum, 1823-1826, entreprise par MM. Esmangart et Éloi Johanneau, et restée inachevée, bien qu’elle forme neuf volumes in-8 ; l’édition du bibliophile Jacob (M. Paul Lacroix), 1840, en un volume grand in-18.

De toutes les éditions publiées depuis trois siècles, pas une ne donne ce que le lecteur est en droit d’exiger avant tout, le texte vrai, complet et définitif de Rabelais. Pourquoi cela ? C’est, j’ose le dire, parce qu’on ne s’était pas encore bien exactement rendu compte de ce que doit être une édition d’un classique français.