Recueil de recettes et le médecin à la maison/Partie 3, Chapitre 1

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Imprimerie Léger Brousseau (p. 69-80).

TROISIÈME PARTIE


CHAPITRE PREMIER

MALADIES ET INDISPOSITIONS

Bronchite ou rhume de poitrine. — Si la bronchite est fort légère ainsi que la fièvre, et que le malade soit habituellement d’une bonne santé, on peut, mais seulement, dès le début, lui faire prendre un verre de vin chaud bien sucré et additionné d’un quart ou même d’un tiers d’eau suivant la force, ou bien un punch léger, également chaud. On ne donne cette boisson au malade que lorsqu’il est couché et bien couvert. Presque toujours une transpiration abondante s’établit et le rhume avorte. Aux enfants, on se contente de leur faire prendre une infusion de mauve chaude et bien sucrée.

Les personnes sujettes au rhume, doivent porter un gilet de flanelle sur la peau, si elles veulent éviter des refroidissements subits qui amènent presque toujours à leur suite des affections de poitrine plus ou moins graves. Nous ne suivrons pas davantage le rhume dans sa marche et dans ses terminaisons, mais nous conseillerons d’avoir recours au médecin, si sa guérison se fait trop attendre.


Convulsions chez les petits enfants. — Voici les premiers soins à donner en attendant la venue du médecin, si le cas paraît assez grave pour en appeler un : aussitôt que l’enfant est attaqué d’une convulsion, déshabillez-le et tirez son lit au milieu de la chambre afin qu’il ait de l’air ; humectez ses tempes avec de l’eau fraîche ; faites-lui respirer de l’éther, du vinaigre, de l’eau de Cologne. Si le visage de l’enfant est d’un rouge violacé, appliquez aux jambes des cataplasmes auxquels on ajoute un peu de moutarde ; donnez un lavement avec un peu de sel gris ou de miel de mercuriale ; mettez sur le front de l’enfant des compresses imbibées d’eau fraîche ; enfin, appliquez une sangsue derrière l’oreille.

Si l’enfant, au contraire, est faible et pâle, ayez encore recours aux cataplasmes sinapisés et aux lavements purgatifs, mais ne lui appliquez pas de sangsues ; faites-lui prendre de l’eau sucrée avec de l’eau de fleur d’oranger et quelques gouttes d’éther. Lorsque les accidents dépendent de la dentition, aux lavements on joindra des bains de son.


Cors aux pieds. — Prenez un citron à peau épaisse, exprimez-en le jus dans lequel vous mettez infuser des portions du zeste de ce citron, c’est-à-dire la partie blanche et spongieuse de l’écorce dont vous aurez supprimé la pellicule. Ajoutez dans ce jus de citron autant de sel gris qu’il pourra en dissoudre et laisser infuser le reste pendant 20 à 30 heures ; retirez une de ces portions de zeste et appliquez-la, en vous couchant, sur le cor ou le durillon, en la maintenant au moyen d’une bandelette de toile. Si vous êtes obligé de l’ôter dans le jour, ne manquez pas de la remettre le soir en la renouvelant.

Ce remède doit être appliqué pendant plusieurs jours et voici l’effort qu’il produit : le sel dont est saturé la partie spongieuse de l’écorce du citron, pénétrant dans la substance fongueuse et incomplètement organisée du cor, en disjoindra les parties constituantes, en sorte qu’il tombera pour ainsi en poussière ainsi que ses racines.


Crampes. — Cette contraction spasmodique d’un muscle est fort douloureuse. Son siège le plus ordinaire est le mollet. Un remède employé avec succès consiste à frictionner fortement avec la main ou mieux avec un morceau de flanelle trempée dans de l’eau de vie camphrée l’endroit douloureux. Une compresse mouillée d’eau froide et appliquée sur cet endroit réussit ordinairement. En posant le pied nu sur le marbre ou sur le carreau froid de la chambre, on a souvent fait cesser une crampe très-douloureuse. Voici encore un autre moyen : entourez le membre malade d’un ruban que vous serrerez assez pour y opérer une certaine compression. Enfin étendez fortement le muscle contracté du mollet en maintenant le talon d’une main et en relevant le pied de l’autre, de manière à lui faire décrire un angle aigu avec la jambe.

Généralement, du reste, les crampes ont peu de durée et disparaissent d’elles-mêmes.


Dents (Mal de). — Voici un moyen de calmer cette torture incessante que cause un violent mal de dents. Ce procédé nouveau, dû à l’auteur de cet article, lui a fort bien réussi. On ne l’emploie que pour une dent creuse ou cariée.

Faites dissoudre deux grammes de potasse à la chaux, dite potasse d’Amérique, dans une cuillère à thé d’alcool à 38 ou 40 degrés, ajoutez-y 6 grammes d’essence de girofle. Le tout étant bien mélangé, renfermez-le dans une petite fiole bouchée à l’émeri.

Lorsque vous sentirez une de ces douleurs cruelles qui démoralisent l’homme, faites avec un peu de ouate une petite boulette capable de remplir le trou de la dent creuse, puis introduisez-la dans ce trou après l’avoir imbibée légèrement de l’élixir ci-dessus.


Autre recette. — On prend une cuillerée à café de poudre de chasse, un morceau de mousseline fine, mais résistante, ou mieux de la batiste très-claire ; on renferme la poudre dans la batiste, on forme un nouet que l’on ferme avec du fil bien ciré. Au moment de la crise, quand arrive cette douleur incessante qui hébète quelquefois au point de rendre presque fou, on prend le nouet préparé, on le met dans la bouche et on le mâche lentement ; il faut alors, de temps en temps, cracher et rejeter à l’extérieur la salive qui vient en surabondance dans la bouche.


Étourdissement. — On désigne ainsi un état de trouble dans lequel tous les objets semblent tourner autour de nous. C’est ordinairement un signe de pléthore sanguine et même de congestion cérébrale. Il est donc prudent de prendre à l’instant même, si cela se peut, un bain de pieds dans de l’eau très-chaude. Cependant, s’il y avait lieu de croire que la digestion du malade ne fût pas entièrement terminée, il serait à propos d’attendre quelque temps.

Si le malade avait un tempérament disposé à l’apoplexie, ce qu’on reconnaît à un teint coloré, à un cou peu long et à d’autres signes ; et surtout si cet étourdissement avait eu beaucoup d’intensité, il faudrait sinapiser le bain de pieds avec ½ de livre de farine de moutarde. Lorsque le malade se couchera, il se placera la tête très-haute.

Au reste, si l’étourdissement continue, ou s’il se renouvelle, on devra consulter un médecin.


Furoncle ou clou. — C’est une petite tumeur qui se forme dans l’épaisseur de la peau et présente un sommet pointu. Elle grossit en quelques jours, parvient à la grosseur du petit doigt et cause de vives douleurs, quelquefois accompagnées de fièvre.

Au bout de huit ou dix jours, le sommet du clou s’ouvre et laisse échapper du pus, puis ce qu’on appelle le bourbillon, petit paquet de fibre infiltré de pus ; alors la cavité qui résulte de cette expulsion ne tarde pas à se cicatriser et il reste une petite cicatrice blanche.

On applique sur la tumeur un cataplasme émollient. On l’arrose de quelques gouttes de laudanum de Rousseau, si la douleur est très-vive. Lorsqu’il se manifeste à la fois plusieurs furoncles ou qu’ils se succèdent rapidement sur plusieurs parties du corps, et surtout au dos et aux fesses, leur apparition tient à une cause interne, et il est bon, dans ce cas, de consulter un médecin. Cela est surtout nécessaire quand la tumeur très volumineuse, paraît formée par la réunion de plusieurs clous. On lui donne alors le nom d’anthrax bénin, pour le distinguer du charbon ou anthrax malin, maladie terrible et souvent mortelle.

La douleur causée par l’anthrax bénin est plus vive, l’inflammation est plus considérable, elle est accompagnée de fièvre et la durée est plus grande que celle du clou ordinaire. Si l’anthrax a son siège au visage ou au cou, sa cicatrice constituera une véritable difformité qu’on pourra peut-être prévenir par le secours de l’art.

Certains furoncles ne parviennent pas toujours à s’ouvrir d’eux-mêmes, il faut alors avoir recours au bistouri.


Brûlures. — Le célèbre Dupuytren admet six degrés dans la brûlure, d’après la profondeur des tissus attaqués et la gravité des altérations qu’ils ont éprouvées.

1er Degré. Simple rubéfaction ou inflammation superficielle de la peau sans gonflement apparent. La durée du mal varie de quelques heures à un ou deux jours. Remède : Immersion immédiate de la partie brûlée dans l’eau froide que l’on change à mesure qu’elle s’échauffe. On lotionnera la partie enflammée avec de l’eau additionnée de vinaigre ou d’eau blanche.

2e Degré. La brûlure est accompagnée d’ampoules ou phlyctènes. On les pique de place en place pour faire écouler le liquide, ayant soin de ne pas déchirer l’épiderme, mais s’il se trouvait enlevé par la brûlure, il faudrait recouvrir la peau dénudée d’un linge fin garni de cérat pour la mettre à l’abri de l’air. Au reste, on continue les lotions d’eau fraîche comme dans le premier degré. Quant aux applications de gelée de groseille, de carottes ou de pommes de terre râpées, elles n’agissent pas autrement que l’eau froide.

3e Degré. Escarrification partielle de la peau. La désorganisation n’est plus bornée à l’épiderme, elle atteint la surface de la peau. L’essentiel ici est de combattre l’inflammation ; on y parvient en continuant les applications froides ou astringentes. Celle du coton en ouate est fort utile. Si on est obligé de la renouveler à cause des sérosités qui suintent, il faut le faire par place et rapidement, afin de rendre le contact de l’air le plus instantané possible. Mais il est préférable de laisser le tout en place.

4e Degré. Escarrification complète du derme ou de la peau.

5e Degré. Combustion des tissus jusqu’aux os.

6e Degré. Carbonisation complète de tout un membre. Ce dernier degré nécessite l’amputation du membre ; quant aux deux autres, ils sont fort graves et exigent de même que le troisième degré les soins d’un médecin.

Lorsque l’épiderme seul est attaqué, comme dans le second degré, on emploie avec succès le liniment oléo-calcaire dont voici la composition : Prenez une livre d’eau de chaux[1], et 2 onces d’huile d’olive ou d’amande douce ; battez ce mélange qui formera à sa surface, au bout de quelques moments de repos, une sorte de matière savonneuse dont on recouvre les parties dénudées de la peau et sur laquelle on applique une couche de coton cardé. On laisse cet appareil en place jusqu’à la guérison complète de la brûlure qui a lieu au bout de dix ou douze jours.


Contusions. — Nous ne parlerons ici que des contusions peu graves. Le premier degré d’intensité se manifeste par une ecchymose, infiltration de sang extravasé provenant des petits vaisseaux rompus et formant sur la peau des plaques bleuâtres, quelquefois presque noires, puis verdâtres et enfin jaunes au moment de disparaître, par suite de la résorption.

Au second degré d’intensité, le choc ayant été plus violent, le sang extravasé, par la rupture des vaisseaux, forme une tumeur molle qu’on appelle bosse sanguine.

Le traitement des ecchymoses est fort simple : appliquez dessus des compresses trempées dans une solution résolutive telle que celle de la boule de Nancy, l’eau-de-vie camphrée, l’eau de Cologne étendue de moitié d’eau ; enfin, à défaut de ces médicaments, tremper simplement la compresse dans de l’eau salée.

La formule suivante est souvent employée par M. Velpeau.

Sel ammoniac, 1 once
Vin rouge, 1 pinte

On trempe des compresses dans ce liquide et on les applique sur la contusion.

Un excellent résolutif consiste dans un mélange de savon râpé avec de l’eau-de-vie ; on en doit couvrir une compresse qui sera appliquée sur l’ecchymose.

Les mêmes moyens conviennent au second degré de contusion, c’est-à-dire pour la bosse sanguine, mais avant de les employer, et dès que la bosse sera formée, on fera bien de la comprimer doucement avec la main ou avec un tampon de toile, afin d’obliger le sang épanché à s’étaler, ce qui facilite la résorption. Si la contusion est douloureuse, si la peau se tend et rougit, on appliquera des cataplasmes émollients pour empêcher les progrès de l’inflammation.


Coupures. — Il ne s’agit ici que des coupures légères. Commencez par laver la plaie avec de l’eau pure que l’on pourra faire légèrement tiédir. Gardez-vous des applications d’eau et de sel, d’eau-de-vie, de persil haché, d’herbe au charpentier (mille-feuilles), etc. Ces prétendus remèdes irritent les parties divisées et les prédisposent à l’inflammation et, par conséquent, à la suppuration.

La plaie ayant donc été simplement lavée à l’eau pure, on en rapproche les bords avec les doigts en sorte qu’ils se touchent, et on les maintient dans cet état avec des bandelettes de sparadrap ou emplâtre agglutinatif. On fait chauffer chaque bandelette au feu afin d’amollir le diachylon gommé qui la couvre et on l’applique sur la coupure. Plus la coupure est profonde, plus la bandelette doit être longue, pour mieux résister à l’écartement des lèvres.

Si la coupure est très petite, on pourra employer le taffetas d’Angleterre au lieu de sparadrap.


Cousins (Insectes). — Moyen d’en débarrasser une chambre à coucher. — Certaines personnes sont plus que d’autres exposées aux piqûres des cousins ; c’est pour elles spécialement que nous indiquons ce moyen.

Commencez par fermer les fenêtres, puis, une heure avant d’aller vous coucher, déposez sur une table, au milieu de la chambre, une lanterne allumée dont vous aurez frotté les verres de miel délayé dans un peu de vin ; la lumière et l’odeur du miel attirent les cousins qui viennent s’empêtrer sur les verres de la lanterne.


Écharde. — C’est un petit éclat de bois entré dans la peau et quelquefois enfoncé assez profondément dans la chair. Armé d’une de ces petites pinces appelées brucelles, faites en sorte de le retirer ; exprimez le sang de la plaie et mettez dessus un très petit cataplasme émollient, s’il y a des symptômes d’inflammation.

Quelquefois, c’est sous l’ongle que l’écharde a été enfoncée et si vous ne pouvez pas la retirer, il est presque, certain qu’il s’établira à cet endroit une petite suppuration qui le dégagera. Cataplasme émollient pendant l’inflammation, ensuite pansement avec de la charpie frottée d’un peu de cérat après la sortie de l’écharde.


Empoisonnements. — Nous n’entendons parler ici que des premiers secours à donner à une personne qu’on croit être empoisonnée par accident ou de toute autre matière. Nous supposerons que la nature du poison est inconnue, mais feu Orfila partage les substances délétères en quatre classes, et, jusqu’à un certain point, les symptômes de l’empoisonnement pourront faire connaître à quelle classe appartient le poison.

1o Poisons irritants. Arsenic, vers-de-gris, sublimé corrosif, etc., produisant l’inflammation et même la cautérisation de l’estomac et des intestins. Symptômes : douleurs atroces, non-seulement à l’estomac mais encore dans la gorge, puis dans les intestins. Angoisse extrême, soif ardente, refroidissement des extrémités, crampes, vomissements répétés, etc., etc.

2o Poisons narcotiques. Opium, laudanum, baies de belladone de jusquiame, etc. Symptômes : Vertige, assoupissement profond succédant à des nausées et aux vomissements, convulsions, etc.

3o Poisons narcotico-âcres. Les symptômes sont ceux produits par les Champignons vénéneux.

4o Poisons septiques ou putréfiants. À cette classe appartiennent les différentes sortes d’asphyxie. Les piqûres ou morsures d’animaux venimeux, et l’ingestion de viandes ou de poissons gâtés, et particulièrement de viande de porc salée ou fumée et malsaine.

L’Arsenic (acide arsénieux) donne lieu à la plus grande partie des empoisonnements, surtout dans les campagnes. Les symptômes sont ceux que nous avons indiqués plus haut. Voici, d’après Orfila, ce qu’il faut faire dans le cas d’empoisonnement par l’arsenic : faire prendre abondamment des boissons mucilagineuses, telles que décoction de racines de guimauve, de graine de lin, de l’eau mêlée avec des blancs d’œufs battus, etc., et surtout, provoquer le vomissement, en chatouillant la luette avec la barbe d’une plume. Enfin, si l’on peut se procurer du sesquioxyde de fer, donnez-en plein une cuiller à café délayé dans un demi verre d’eau tiède. Cette dose sera répétée à plusieurs reprises. Si on ne peut s’en procurer chez le pharmacien, remplacez-la par la magnésie calcinée.

Au reste, dans presque tous les empoisonnements, et surtout au début des symptômes, il est rare de voir succomber des individus, lorsque, gorgés de boissons mucilagineuses, ils ont abondamment vomi.

Le blanc d’œuf est le meilleur antidote contre le vert-de-gris et le sublimé corrosif.


Entorse. — Tout le monde sait que l’entorse provient d’un mouvement forcé dans l’une des articulations qui, n’étant pas assez violent pour produire une luxation, c’est-à-dire un déboitement de l’os, cause néanmoins une torsion et un tiraillement des ligaments fibreux de l’articulation, et même quelque déchirement dans ce qu’on appelle les tissus blancs et dans les vaisseaux voisins.

C’est ordinairement à l’articulation du pied avec la jambe que les entorses ont lieu. Il y a quelquefois des entorses du poignet, mais rarement aux genoux et au coude.

Le meilleur remède, et même le seul employé aujourd’hui par les bons praticiens, consiste dans les réfrigérants, c’est-à-dire, dans l’application de l’eau froide. Voici comment cela se pratique : On fait coucher le malade et on place sur une chaise à côté de son lit, une terrine remplie d’eau de puits. Le tout est disposé de manière à ce que la jambe soit pendante le moins possible, et l’on soutient le talon, dans la terrine au moyen d’un gros tampon de chiffons.

Ce bain doit être continué quarante-huit heures et même plusieurs jours de suite si l’entorse est grave, c’est-à-dire, si la chaleur et le gonflement, qui se sont manifestés au début, subsistent encore ou reparaissent.

Une entorse légère, à l’aide de ces moyens, sera guérie au bout de vingt-quatre à trente-six heures.

À mesure que l’eau s’échauffe, on la renouvelle et même quelquefois, on y ajoute quelques morceaux de glace qui, en se fondant, maintiennent la froideur de l’eau.

D’autres fois, et pour des entorses légères, on obtient le même effet que par le bain de pieds, au moyen de l’application de compresses mouillées d’eau froide, que l’on renouvelle fréquemment, et qu’on arrose d’un filet d’eau. Souvent on y ajoute de l’eau blanche versée sur les compresses ou mêlée à l’eau dans laquelle on les trempe.

Lorsque le traitement n’a lieu que plus de vingt-quatre heures après l’accident et que l’inflammation est déclarée, on se borne d’abord aux cataplasmes émollients, arrosés d’eau blanche, puis aux bains tièdes, et ensuite progressivement aux bains froids, comme ci-dessus.

Quant aux personnes dont la poitrine est malade ou simplement délicate, on est forcé de se borner aux cataplasmes.

Autrefois on avait recours aux frictions et au massage de la partie affectée, mais cette pratique reste toujours sans succès à moins que ce ne soit une véritable entorse.

Il est sans doute inutile de faire remarquer que le repos le plus absolu est de rigueur.


Hydrophobie. — Signes auxquels on reconnaît un chien enragé. L’animal, d’abord triste et abattu, reste tapi dans un coin et ordinairement grogne sans cause apparente. Le plus souvent, il refuse de manger et de boire. Bientôt son agitation s’accroît ; ses yeux s’enflamment, son regard est menaçant ; il erre çà et là, les oreilles basses, la queue traînante, la gueule remplie d’écume et la langue pendante.


  1. On prépare l’eau de chaux en faisant éteindre dans une pinte d’eau un morceau de chaux vive gros comme le poing. On laisse reposer le liquide et lorsqu’il est suffisamment reposé, on décante la partie claire.