Revue des Romans/Richard Cumberland

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Revue des Romans (tomes 1 et 2)
(p. 159-160).
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Cumberland, peints d’après ceux du comté de Kent, au milieu desquels il passait sa vie à Tunbridge, peuvent être placés à côté des portraits de ce genre faits par les plus grands maîtres. Le caractère d’Ézéchiel Daw est si heureux, que, quoique l’idée lui en ait été inspirée par le caractère d’Abraham Adam, dans Joseph Andrews de Fielding, il est encore un excellent original. L’intrigue est habilement nouée et diversifiée par une suite d’incidents liés par un genre de sentiment particulier à l’auteur. Contre l’usage reçu, c’est l’héroïne qui fait les avances, et Cumberland a, dans ce cas, poussé les choses très-loin : son héros est doué de la continence du patriarche hébreu, et il l’expose aux attaques d’un être séduisant, dont les aveux sont bien plus dangereux que ceux de la matrone égyptienne. On peut même faire encore un reproche à l’auteur : Henri se trouve avec Suzanne placé dans des situations telles, que les écrivains modernes n’oseraient pas se permettre de les présenter, parce qu’elles compromettent évidemment la décence.