Richard Wagner à Mathilde Wesendonk/Lettres de Zurich

La bibliothèque libre.
Traduction par Georges Khnopff.
Alexandre Duncker, éditeur (Tome premierp. 3-40).


Zurich
Mars 1853 — Août 1858.


Zurich

Mars 1853 — Août 1856.[1]




1.

Honorée dame,

Dieu vous gardera désormais de mes fâcheuses manières. Sans doute comprenez-vous maintenant, qu’en n’acceptant vos aimables invitations qu’avec inquiétude, je n’obéissais pas à un futile caprice, et que ma méchante humeur pouvait importuner mes meilleurs amis autant que moi-même. Si dorénavant mes renoncements sont plus fréquents — et comment ne le seraient-ils point après l’expérience d’hier ? —, soyez certaine que c’est avant tout en vue d’obtenir votre pardon par une meilleure façon d’agir.

J’espère apprendre demain de votre mari, à Bâle, que vous n’avez pas été troublée davantage dans votre quiétude, si précieuse pour nous, par mes méchantes paroles. Le souhaitant cordialement, je me recommande à votre indulgence.

Richard Wagner.

Zurich, 17 Mars 1853.

2.

Ci de la douce tiédeur pour la glace d’hier.[2]

[29 Mai 1853.]

3.

Honorée,

Vous m’avez permis de vous faire demander aujourd’hui si vous pouviez venir un peu chez nous ce soir. Si oui, je vous proposerais de bien vouloir passer quelques heures tranquilles chez nous jusqu’à dix heures ; je n’inviterai personne d’autre, afin de ne point gâter cette sainte soirée.

J’espère recevoir un oui amical.

1er Juin 1853. Votre

Richard Wagner.



4.

Vos arrangements, cher ami,[3] sont parfaits : je vous en remercie de tout cœur ! Afin de débuter dignement dans ma nouvelle situation de débiteur et de vous inspirer confiance, je viens acquitter aujourd’hui une dette déjà ancienne : remettez, je vous prie, à votre femme, la sonate ci-jointe,[4] ma première composition depuis l’achèvement de Lohengrin (il y a six ans !).

Bientôt vous aurez de mes nouvelles. Mais avant cela dites-nous d’abord comment vous allez. Votre

Richard Wagner.

Zurich, 20 Juin 1853.

5.

Homère s’est faufilé subrepticement hors de ma bibliothèque.

Je lui ai demandé : « où vas-tu ? »

Réponse : « congratuler Wesendonk à l’occasion de son anniversaire. »

Je lui ai répondu : « fais-le avec moi ! »

16 Mars 1854.

Richard Wagner.



6.

Que faire pour vous remonter un peu le moral, pauvre malade ? J’ai remis à Eschenburg[5] le programme avec les traductions. Mais en quoi cela pourrait-il vous être de quelque utilité ? Otto doit vous donner tout de suite les Légendes indoues, adaptées par Adolphe Holtzmann (Stuttgart). Je les ai prises avec moi à Londres : leur lecture a été mon seul plaisir ici. Toutes sont belles ; mais celle de Savitri est particulièrement splendide et si vous voulez apprendre à connaître ma religion, lisez Usinar. Toute notre culture est bien misérable en comparaison de ces pures révélations de l’humanité la plus noble de l’antique Orient !

Maintenant chaque matin, avant de me mettre au travail, je lis un chant de Dante : je suis encore profondément engagé dans la lecture de l’Enfer ; ses horreurs m’accompagnent dans l’exécution du 2e acte de la Walküre (Walkyrie). Fricka est partie il y a un instant et Wodan va donner libre cours à sa terrible douleur.

Ici je ne puis faire plus que ce 2e acte ; mon travail n’avance que fort lentement et chaque jour il me faut combattre une nouvelle contrariété.

Mes expériences de Londres m’ont décidé à me retirer pour quelques années de la vie musicale publique : je veux en finir avec ces directions de concerts. Ces Messieurs de Zurich ne doivent nullement faire des frais à mon intention ! En ce moment j’ai besoin de tout mon équilibre intérieur pour achever ma grande œuvre, qui pourrait facilement, je le crains, devenir une grotesque chimère, par suite de cet éternel et insultant contact avec l’insuffisant et l’incomplet.

— Pour vous égayer, réfléchissez un peu sur la question de savoir combien de fugues devront intervenir dans mon oratorio londonien, si lord Jésus portera des gants glacés noirs ou blancs, ou si Madeleine tiendra à la main un bouquet ou un éventail ? Si vous êtes d’accord avec vous-même sur cela, nous y songerons encore.

Aujourd’hui j’ai le 4e concert :[6] la symphonie en La majeur (laquelle, en tout cas, ne marchera pas aussi bien qu’à Zurich) et puis encore beaucoup de belles choses que je croyais ne plus jamais devoir donner de ma vie. Mais ce qui me rend courageux c’est la certitude que ce sera pour la dernière fois !

Mes compliments à Otto, que je remercie cordialement pour sa dernière bonne lettre. Si cela peut bien lui faire plaisir, je lui écrirai encore. Est-ce que Marie[7] ne vient pas bientôt chez vous ?

Demain, après le concert, j’écrirai à ma femme : elle n’aura rien de nouveau à vous dire.

Saluez également Myrrha.[8] Au revoir et gardez votre sérénité.

Londres, 30 Avril 55.
7.

[8 Juillet 1855]

J’ai bien peur de voir mourir aujourd’hui mon bon, vieux, fidèle ami — mon Peps.[9] — Il m’est impossible d’abandonner la pauvre bête mourante. Serez-vous fâchée si nous vous prions de dîner sans nous. Nous restons en tout cas jusqu’à mercredi : ce ne sera donc que partie remise.

Sans doute, vous ne vous moquerez pas de mes pleurs !

Votre
R. W.

Dimanche matin.
8.

Très chère amie,

Ma femme me fait part d’une heureuse idée qui me décide à solliciter de vous une grande faveur.

Il s’agit de tâcher encore d’obtenir en location la propriété Bodmer,[10] à Seefeld près de Zurich, pour toute la durée de ma vie. Si cela réussit, je serai délivré des soucis d’une propriété personnelle et, moyennant la seule location, j’arriverai à la jouissance que je cherche. Cette propriété est actuellement louée par une famille Trümpler pour l’été ; il s’agirait de persuader Bodmer de résilier à l’amiable avec ses locataires, et de me céder la propriété pour toute la durée de ma vie ou peut-être pour un terme de dix années.

Pour autant que je sache, les Trümpler occupent la propriété de Bodmer plutôt par tradition que par obligation ; si les Bodmer voulaient nous la céder volontiers, je ne doute point qu’il leur serait facile d’obtenir la renonciation des Trümpler. Il s’agit donc seulement d’intéresser les Bodmer sérieusement à mon désir, et ma femme, que j’ai chargée de s’entendre avec Madame Bodmer, désirerait l’assistance d’une tierce personne, laquelle ferait à Madame Bodmer toutes les recommandations en notre faveur que nous ne pourrions faire nous-mêmes. Cette tierce personne, ce serait, dans la pensée de ma femme, en toute première ligne vous, chère amie. Donc je vous prie instamment de vouloir bien écrire à Madame Bodmer et de chercher à nous gagner ses bonnes grâces. Ma femme croit que, pour y arriver, il serait utile de lui représenter ma grande détresse et mon besoin d’un logis tranquille, en pleine campagne. Il serait également habile, à son sens, de la prendre par la vanité et d’attirer son attention sur ce point : ce serait un honneur pour eux, certainement, de procurer un asile convenable dans leur propriété à mes futures créations d’art.

Qu’en pensez-vous ? Voulez-vous vous en charger ?

Eu égard à mon imminent retour à Zurich, je voudrais bien que l’affaire, qui me tient tant à cœur, fût menée à tel point, que je puisse prendre sans trop tarder la décision nécessaire.

Voulez-vous croire qu’il me ferait plaisir de pouvoir vous dire, à vous aussi, bonjour à Berne ?

Mille salutations cordiales de

Votre
Richard Wagner.

Mornex, 11 Août 56.


9.

Très fidèle protectrice des Arts !

Ma sœur[11] doit garder le lit. Si vous ne vous trouvez pas dans la même nécessité, je vous prie de disposer du couvert devenu libre à table, à moins que vous ne vouliez l’économiser (ce qui mérite considération, vu la misère des temps et la récolte manquée de la soie !) Dans le premier cas je propose (sans aucun droit de prérogative, bien entendu !) Boohm.[12]

Votre
R. W.

J’ai toutes sortes de désagréments pénibles chez moi, parce que, hier, vous auriez parlé de

façon peu respectueuse de Rienzi ![13]

Zurich

1853 — 1858.
(Lettres et billets dont il est impossible de préciser les dates.)




10.

Monsieur et Madame Wesendonk sont invités bien amicalement à venir dîner chez nous dimanche prochain, à midi.

R. S. L. P.

Famille Wagner.


11.

Puisque Monsieur et Madame Wesendonk ont jugé bon de refroidir leurs rapports avec nous au point de ne plus nous rendre visite le soir sans y être invités, force nous est de demander en termes officiels si Monsieur et Madame Wesendonk se décideront à nous surprendre aujourd’hui ou bien, au cas où certains professeurs auraient à dégoiser leur science à Monsieur ou à Madame précisément ce soir, pouvons-nous nous attendre à la surprise de leur visite pour demain ?

[partition à transcrire]


12.

Ma femme, occupée à la cuisine, vous donne le conseil de prendre la voiture, dont vous pensiez vous servir même par le beau temps. Puis il fait très chaud dans notre maison.

Ceci pour vous signifier que nous n’entendons nullement renoncer à vous.


13.

Pour mémoire :

Mercredi : Othello
Ira Aldridge.[14]

Retenir les places en temps utile.

(Le meilleur bonjour !)
R. W.


14.

Si la famille Wesendonk veut faire les frais d’Henri de l’hôtel Baur, elle peut ramener aussi ma femme du théâtre ; sinon elle devra se contenter de moi seul.

D’ailleurs je connais aussi l’anglais.

R. W.
15.
À
l’honorée Famille Wesendonk
(Myrrha, Guido, Karl etc.).

Je ne veux pas abandonner au hasard votre venue ce soir, mais préfère m’assurer ce charmant bonheur en vous invitant. Semper[15] et Herwegh[16] seront des nôtres. Donc — bien à l’heure !

R. W. Lazare


16.

Vendredi matin.

Les Herwegh se sont annoncés chez nous pour ce soir.

Si vous croyez pouvoir vous remettre ainsi des fatigues des dernières invitations, il nous serait très agréable de vous voir vous décider à participer à notre causerie.

Le meilleur bonjour !

R. W.


17.

Grand merci pour l’aimable invitation, dont je ne pourrai profiter, hélas ! —

Adieu !

18.

Voulez-vous vous mettre en route par ce vent d’ouest et ces présages de mauvais temps ?

Simple question.[17]

Votre
R. W.


19.

Je n’ai pas besoin de vous dire que ma question d’hier, à propos de l’excursion, n’exige point de réponse.

R. W.


20. Ma Souveraine !

Madame Heim[18] ne pourra pas chanter avant mardi. Donc demain (si vous voulez avoir ce vacarme chez vous) simple soirée de piano.

Je vous verrai bientôt !

Votre
R. W.


21.

Tout est en règle. Viendrez-vous un peu pour le 3e acte de la Walküre ? Je — l’espère. —


22. À toute la famille

Wesendonk.

Mes enfants, est-ce que je ne vous verrai pas un peu aujourd’hui ? Je suis mieux disposé qu’hier.

R. W.


23.

Pour que chez vous on ne soit plus dans la situation de devoir mal conter de beaux récits légendaires, je dépose à la maison Wesendonk l’exemplaire ci-joint ; car, en noir sur blanc, c’est incontestablement beau.

Vous voyez, vous n’êtes pas encore sitôt débarrassés de moi ! J’ai pris tellement pied dans votre maison que, même si vous la livriez aux flammes, une voix bien connue vous dirait au milieu du sauvetage :

« Il était temps d’en sortir ! »[19]


24. Bien le bonjour !

Veuillez parcourir un peu ce livre[20] : il est écrit sans esprit et l’on est obligé de passer outre à tous les endroits, où l’auteur croit devoir exprimer sa propre opinion ; mais les faits, surtout la période parisienne de Gluck, sont des plus intéressants. Et puis ce Gluck, passionné et néanmoins si imbu de lui-même, calme jusqu’à la vanité, avec sa grande fortune acquise et son costume de cour brodé, à son âge avancé, a quelque chose de très amusant, d’égayant. Seulement, passez beaucoup au début !


25.

Voulez-vous peut-être, pour vous amuser, voir ce que mon conseiller du gouvernement de Weimar a pondu sur mon poème ?[21]

Plusieurs indications que je lui avais données sont reproduites avec une bizarre fidélité au milieu de son galimatias à lui, ce qui rend la chose à peu près amusante.

Je vous souhaite bien du plaisir.

Votre
très peu satisfait
R. W.


26.

J’envoie chez le relieur. Je voudrais faire aussi relier « l’Étoile » etc.[22] En avez-vous besoin pour le moment ?


27

Voici le journal musical et une lettre de la princesse Wittgenstein. (Je voudrais la ravoir, dès que vous l’aurez lue.)

Les meilleures salutations de la part de ma femme.

R. W.


28.

Vous ferez ainsi la connaissance d’un homme fort aimable.[23]

Bonjour !


29.

Madame Wesendonk,

Mes meilleurs remerciements ! Je suis encore toujours un peu fiévreux et me sens très las. Je pense cependant pouvoir jouir un peu du bon air aujourd’hui.

Bien à vousR. W.


30.

Après une excellente nuit, (environ dix heures de sommeil à la Gœthe) je vous souhaite bien le bonjour et vous envoie le Schack,[24] vous promettant une bonne lecture pour ce soir, si Monsieur Otto y consent.


31.

Voici l’abat-jour, qu’il prenne de belles teintes roses, maintenant que la neige tombe au dehors !

J’ai passé une nuit très réconfortante. Et comment a-t-on dormi à Wahlheim ?[25]

Mes meilleures salutations !


32.

De tout cœur, bonjour !

Ça va passablement. Grand merci pour toutes vos bontés. Je pense aller crânement de pied à la répétition. S’il le faut cependant, je prendrai la voiture à 1.45 h., vous suivrez alors le plus tôt possible. —

Hier je voulais vous envoyer ce qui accompagne ces lignes.

Au revoir !


33.

Je n’ai pas fort bien dormi cette nuit ; je me demandais à l’instant si, malgré le gel et Vischer,[26] j’irais. Maintenant je pense toujours passer une petite heure chez vous. J’ai le cœur bien lourd, — et pourtant il ne s’agit toujours que de l’unique bien, sans lequel je ne posséderais, pauvre que je suis, aucun refuge en ce monde. Cette chose unique !

Mille salutations.


34.

Merci ! Bien dormi. — Il faut que cela aille ! Et l’unique chose !

Mes meilleurs salutations !


35.

Ah ! le beau coussin ! Mais trop tendre ! Si lasse et lourde que soit souvent ma tête, je n’oserai jamais l’y poser, pas même quand je serai malade, — tout au plus à ma mort ! Alors je voudrais coucher ma tête dessus, aussi commodément que si j’y avais droit ! Vous même le disposeriez pour moi ! — Voilà mon testament !

R. W.


36.

Et ma chère Muse, se tient-elle toujours loin de moi ? En silence, j’ai attendu sa visite ; je ne voulais point la troubler de ma supplication. Car la Muse, comme l’Amour, n’apporte la félicité que lorsqu’elle le veut. Malheur à l’insensé, malheur à l’homme sans amour qui veut obtenir par violence ce qu’elle ne donne que spontanément ! On n’aboutit à rien par la force. N’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Comment l’Amour pourrait-il encore être Muse s’il succombait à la violence ? Et ma chère Muse se tient toujours loin de moi ?


________







Zurich

dans « l’Asile ».

(fin Avril 1857 — 17 Août 1858.)


37.

Heureuse hirondelle, si tu veux couver,
Tu te construis ton propre nid ;
Moi, pour couver en toute tranquillité,
Je ne puis m’édifier le silencieux refuge,
Le silencieux refuge de bois et de pierre —
Ah ! qui voudra donc être mon hirondelle !


38.

Madame Mathilde Wesendonk

[Mai 1857]

Grand merci pour les belles fleurs ! Le vieux plant, bien soigné, a conservé toute sa beauté : c’est pourquoi je le garderai. — Une bonne chose : hier j’ai achevé l’acte[27] et l’ai envoyé. Aujourd’hui je n’aurais pas pu travailler : le catarrhe a empiré et la fièvre ne m’abandonne jamais tout-à-fait. Autrement tout va bien — tout marche aisément ! Et comment va-t-on dans la contrée voisine ?

39.

21 Mai 1857.

Je n’ai rien à dire au père de mon pays : s’il osait venir me visiter dans mon nid d’hirondelle, je lui montrerais la porte. — Ses couleurs sont blanc et vert : ceci pour Baur.[28]

La Muse commence à m’être favorable : est-ce un présage heureux de la certitude de votre visite ? Je trouvai en premier lieu une mélodie, qu’il me fut impossible d’adapter d’abord ; mais j’en découvris les paroles dans la dernière scène de Siegfried. Bon signe ! Hier le début du 2e acte s’est révélé à moi, et notamment le sommeil de Fafner, dans lequel je trouvai même une note humoristique. Vous ferez la connaissance de tout cela, quand demain l’hirondelle viendra visiter son nid.

Rich. Wagner.
40.
[Commencement de Juillet 1857]

Je crois que nous avons oublié de vous inviter dans les formes voulues pour dimanche soir ; permettez-moi de réparer la chose par la présente. Vous savez, il s’agit d’une petite fête en l’honneur de Sulzer.[29] Je dois aussi vous informer que l’on prendra le thé à sept heures.

J’espère que nous vous verrons à l’heure ponctuelle avec Monsieur Kutter,[30] que vous voudrez bien inviter de notre part également de la façon la plus pressante.

Pour votre satisfaction personelle je vous avertis que je n’ai pu travailler depuis ce dernier soir ; mais Calderon a cependant été mis à la retraite. Devrient[31] me charge de vous faire ses compliments. Pour le reste, le monde existe toujours, Fafner est en vie, toutes choses telles qu’elles ont été.


41.

[Sept. 1857 ?]

Je ne me sens pas bien et devrai fêter l’anniversaire de ma femme[32] à la maison. Merci cordialement pour votre bonté !

42.

1er Octobre 1857.

Voici, cher ami,[33] mon premier terme de loyer. Avec le temps, j’espère vous payer le loyer réel : peut-être cela ne tardera-t-il guère ; alors vous vous exclamerez :

« Hé ! le seigneur Tristan
Comme il peut payer le tribut ! »[34]

Et avec cela, aujourd’hui comme toujours, mes remerciements les plus cordiaux pour toutes les bontés, pour toutes les amitiés, que vous m’avez prodiguées !

Votre
R. W.


43.

[Octobre 1857]

« La blessure faite par Morold[35]

Je la guéris, afin qu’il revînt à la vie »

etc. etc.

J’ai bien réussi le passage aujourd’hui — il faudra que je vous joue cela.


44.

Décembre 1857.

La scène d’explosion entre Tristan et Isolde est on ne peut mieux réussie.

Je suis au comble de la joie !

45.

[Décembre 1857]

Le 30 Novembre 1857, R. Wagner composa la musique du lied :[36]

« Aux premiers jours de mon enfance. »

Le 4 Décembre, la première esquisse du lied :

« Dis, quels rêves merveilleux. »

Le 5 Décembre, la seconde version des « Rêves ».

Le 17 Décembre, le lied intitulé « Souffrances », avec une seconde conclusion, quelque peu plus longue. Suivit bientôt une troisième conclusion avec ces lignes : « Il faut que cela devienne toujours plus beau ! »

« Après une bonne nuit réconfortante, ma première pensée fut cette conclusion, corrigée ; nous verrons si elle plaît à Madame Calderon, quand je la jouerai aujourd’hui à la basse. »

22 Février 1858, « Bruissante, bourdonnante roue du Temps ! »

1er Mai 1858, « Dans la serre. »

Les cinq lieder ont paru plus tard chez Schott fils, à Mayence, sur le désir du Maître lui-même. Avant leur publication, il avait déjà intitulé les deux lieder « Rêves » et « Dans la serre », « Études pour Tristan et Isolde. » —


46.

[Décembre 1857 ? ]

Voici encore une fleur d’hiver pour l’arbre de Noël, pleine de miel pur et doux, sans le moindre poison.


47.

Bienheureux,
Arraché à la douleur,
Libre et pur,
Toujours à toi —
Les lamentations
Et les renoncements
De Tristan et Isolde,
Dans le chaste langage d’or des sons,
Leurs larmes, leurs baisers,
Je dépose tout cela à tes pieds,
Afin qu’ils célèbrent l’ange,
Qui m’a porté si haut !

St. Sylvestre, 1857.[37]


48.

[Février 1858]

J’ai déjà le livre de Soden[38] — non relié, et bientôt disponible.

Je possédais déjà la liste complète par Schulthess.[39] Peut-être le volume contenant «  l’Empereur Othon à Florence » etc, vaudrait-il la peine d’être lu.

Les traductions de Richard[40] aussi me paraissent dignes d’intérêt en ce qui concerne le sujet traité.

Pensons encore aux Nouvelles de Cervantes ; je les ai déjà possédées un jour.

Pour le reste j’ai assez de ma provision pendant quelque temps ; je — lis peu.

Merci beaucoup pour Iphigénie.

Ci-joint quelque chose de Strasbourg,[41] mais pas du pâté de foie gras !

Salut au nom de notre Dieu !

Nous voyons-nous ce soir ?


49.

[printemps 1858 ?]
De tout cœur, bonjour !

Ma pauvre femme est tombée gravement malade ; donc j’accepte l’invitation pour demain pour moi seul.

Probablement ne serez-vous point chez vous aujourd’hui, sinon je serais venu le soir.

Chez moi tout est triste et gris, malgré l’aspect extérieur de plus en plus joyeux des chambres.

J’espère que tout va bien chez vous. Fêtez les Pâques joyeusement.

Bien des salutations !
Votre R. W.


50.

[printemps 1858]

Je vais passablement. Comment se porte la vaillante élève de de Sanctis.[42]

Merci pour le Cervantès — momentanément. Je veux me disposer peu à peu au travail. Le 2e acte m’attend.[43]

Nous voyons-nous aujourd’hui ?


51.

Je viens de lire « Ferdinand le Saint »,[44] et je dus le trouver beau et touchant. Peut-être mes dispositions d’esprit en sont-elles la cause ? Si l’on m’avait prédit la mort comme une certitude cette année, je savourerais cette année comme l’événement le plus solennel et le plus heureux de mon existence. Seule l’incertitude sur le temps que nous avons encore à vivre nous plonge dans le doute et le péché ; mais la certitude sur le temps qui me reste devrait, me semble-t-il, me rendre exempt de toute souillure. — Comment acquérir ce que je désire avec tant d’ardeur ? —


52.

[Juin 1858]
Madame Mathilde Wesendonk.

Voici le petit kobold musicien de mon logis ;[45] qu’il reçoive bon accueil !

53.

[Juillet 1858 ?]

Quelle merveilleuse naissance de notre enfant riche en douleur ! Ainsi il nous faudra vivre ? à qui pourrait-on jamais demander d’abandonner ses enfants ?

Que Dieu nous assiste, pauvres que nous sommes ! Ou bien sommes-nous trop riches ?

Nous faut-il nous aider nous-mêmes, tout seuls ?[46]

54a.

[Été de 1858]

La lettre — combien elle m’a attristé ! Le démon quitte l’un de nos deux cœurs pour entrer dans l’autre. Comment le vaincre ? Oh ! que nous sommes à plaindre ! Nous ne nous appartenons plus. Démon, deviens Dieu !… La lettre m’a attristé. — Hier, j’ai écrit à notre amie.[47] Sans doute elle va bientôt rentrer…

Démon ! démon ! Deviens Dieu !


54 b.

Parzival[48]
[partition à transcrire]

Wo find’ ich dich, du heil’-ger Gral, dich
sucht voll Sehn-sucht mein Her-ze.


Chère enfant égarée !
Vois, je voulais précisément t’écrire cela, quand je trouvai tes beaux, tes nobles vers !


55.

[Été de 1858][49]
Mardi matin.

Sans doute tu ne t’attends pas à ce que je laisse ta merveilleuse, ta splendide lettre sans réponse. Ou bien devrai-je renoncer, devant la suprême noblesse de ta parole, au beau droit de te répondre ? Mais comment pourrais-je te répondre, si ce n’est d’une manière digne de toi ? —

Les luttes formidables que nous avons soutenues, comment pouvaient-elles finir autrement que par la victoire remportée sur toutes nos aspirations, sur tous nos désirs ?

Ne savions-nous pas, même dans les minutes les plus ardentes où nous étions l’un près de l’autre, que tel était notre but ?

Certainement ! C’était précisément en raison de l’inouï, de la difficulté, que nous ne pouvions y parvenir qu’au prix des luttes les plus pénibles. Mais est-ce que nous n’avons point connu, maintenant, toutes les luttes ? Quelles autres luttes pourraient donc encore nous attendre ? Vraiment, je sens au plus profond de moi-même que nous en avons vu la fin ! —

Quand, il y a un mois, j’exprimai à ton mari ma décision de rompre toutes relations personnelles avec vous deux, j’avais… renoncé à toi. Cependant je ne me sentais pas encore tout à fait pur ; je me rendais compte que seule une séparation complète, ou bien — une union absolue, pouvait sauver notre amour de ces terribles proximités, auxquelles nous l’avions vu exposé dans ces derniers temps. Ainsi, en regard du sentiment que notre séparation était nécessaire, se trouvait la possibilité d’une union, sinon voulue, du moins conçue. De là une tension nerveuse, que nous ne pouvions supporter ni l’un ni l’autre. Je me confessai à toi et il nous apparut avec évidence que toute autre possibilité eût constitué un crime, dont la pensée même était intolérable.

Mais la nécessité de renoncer l’un à l’autre prit naturellement un autre caractère : à la tension nerveuse succéda une solution apaisante. Le dernier égoïsme disparut de mon cœur, et ma décision de fréquenter de nouveau chez vous fut alors la victoire de l’humanité la plus pure sur l’ultime sursaut du désir personnel. Je ne voulais plus que réconcilier, apaiser, consoler, rasséréner, et ainsi me procurer l’unique bonheur qui pût encore m’advenir. —

Jamais, dans toute ma vie, je n’avais éprouvé de sensations si intenses et si terribles que dans ces derniers mois. Toutes mes impressions précédentes, c’était le vide en comparaison de celles-ci. Des secousses, telles que celles dont j’ai souffert par cette catastrophe, devaient imprimer en moi des traces profondes et, si quelque chose pouvait aggraver encore mon état d’esprit, c’était la santé de ma femme.[50] Pendant deux mois, je m’attendis chaque jour à l’annonce de son décès subit : le docteur avait cru devoir me préparer à cet événement. Autour de moi, tout respirait la mort : mon regard vers l’avenir ou vers le passé se heurtait toujours à des images funèbres, et la vie telle quelle perdait pour moi son dernier attrait. Tenu d’observer envers la malheureuse femme les plus extrêmes ménagements, je n’en devais pas moins me résoudre à détruire notre foyer domestique et, pour sa plus grande consternation, lui communiquer cette décision.

Figure-toi mon état d’esprit, alors que je contemplais, par ce magnifique été, ce bel « Asile », si parfaitement, si uniquement conforme à mes désirs, à mes aspirations d’autrefois, alors que je me promenais, le matin, dans le joli petit jardin, admirant le trésor des fleurs toujours plus riche, écoutant la fauvette qui s’était construit un nid dans le rosier ! Et ce qu’il m’en coûtait de m’arracher à cette ancre dernière, imagine-le donc, toi qui me connais à fond, mieux que personne !

Crois-tu, qu’ayant déjà fui loin du monde un jour, je pourrais y retourner maintenant ? Maintenant que tout en moi est devenu extraordinairement tendre, sensible, par la désaccoutumance toujours plus prolongée de tout contact avec lui ? Ma dernière entrevue avec le grand-duc de Weimar me prouva aussi, plus clairement que jamais, que l’indépendance absolue est la seule condition pour ma vie et pour mon travail, de telle sorte qu’il me faut renoncer, au plus profond de moi, à toute obligation, même envers ce prince réellement digne d’être aimé. Je ne puis, non, plus jamais, me donner au monde ; il m’est impossible de me fixer dans une grande ville pour quelque laps de temps que ce soit, et pourrais-je encore songer à la fondation d’un nouvel « Asile », d’un nouveau foyer, alors que j’ai dû détruire l’autre, dont j’avais à peine joui, celui que m’avaient créé l’amitié et le plus noble amour, en ce délicieux paradis ? Oh ! non !… Pour moi, m’en aller d’ici cela signifie… périr !

Avec une telle blessure au cœur, je ne puis tenter de fonder un nouveau foyer !…

Mon enfant, il ne m’est plus possible d’imaginer qu’un unique salut, et il ne peut me venir que du plus profond de mon cœur, non plus de telle ou telle cause extérieure. Il a nom : la paix ! l’apaisement absolu imposé au désir ! Noble et digne victoire ! Vivre pour d’autres, pour d’autres… sera notre propre consolation !

Tu connais maintenant la crise grave, décisive de mon âme : elle touche à ma conception de la vie, à l’avenir tout entier, à tout ce qui m’est proche — donc aussi à toi, l’être qui m’est le plus cher ! Laisse-moi, sur les ruines de ce monde du désir, — t’apporter encore le salut !

Vois-tu, dans tout le cours de ma vie, en aucune circonstance je ne me montrai importun, mais plutôt toujours d’une sensibilité presque outrée. Pour la première fois, je veux te paraître importun maintenant et te prier d’être, dans le fond de ton âme, absolument tranquille à mon sujet. Je ne viendrai pas vous voir souvent, car vous ne devez me rencontrer, à l’avenir, que quand je serai certain de pouvoir montrer un visage calme et serein — Naguère, je venais chez toi, la souffrance et le désir au cœur ; et là où je cherchais la consolation, je n’apportais que trouble et chagrin. Cela ne doit plus être. Si donc tu ne me vois plus de longtemps, alors… prie pour moi en secret. Car, alors, sache que je souffre ! Mais si je viens, sois sûre que j’apporte chez vous le meilleur de mon être, un don qu’il n’est accordé qu’à moi sans doute d’offrir, à moi qui ai souffert tellement et volontairement.

Selon toutes probabilités, oui, assurément, bientôt, je crois, dès le début de l’hiver, viendra le moment, où je quitterai Zurich pour assez longtemps : d’un jour à l’autre peut arriver l’amnistie attendue qui me rouvrira l’Allemagne, où je retournerai alors périodiquement, afin d’y chercher l’équivalent de la chose unique que je n’ai pu posséder ici. Alors je serai souvent longtemps sans vous voir. Mais le retour après cela, dans « l’Asile » qui m’est devenu si cher, afin de me reposer des soucis, des inévitables exaspérations, afin de respirer l’air pur, afin de reprendre goût à l’œuvre, à laquelle la destinée m’a voué une fois pour toutes, ce sera toujours pour moi le doux rayon de lumière qui là-bas entretiendra mes forces, la chère consolation qui m’appellera ici.

Et n’est-ce pas toi qui m’as conféré le plus haut bienfait de l’existence ? N’est-ce pas à toi que je suis redevable de l’unique chose, qui puisse encore me paraître digne de gratitude et d’intérêt en ce monde ? Et je ne chercherais pas à te récompenser pour ce que tu m’as conquis au prix de tels sacrifices, au prix de telles souffrances ?…

Mon enfant, ces derniers mois m’ont sensiblement blanchi les cheveux aux tempes ; en moi une voix appelle instamment le repos, ce repos que je faisais désirer, il y a de longues années, à mon Hollandais dans le Vaisseau Fantôme. C’est l’intense aspiration vers une patrie, vers un foyer, et non vers une jouissance exubérante de la vie passionnelle. Une femme fidèle et d’un dévouement splendide pouvait seule procurer cette patrie à mon héros. Vouons-nous à cette belle mort, qui enveloppe et apaise toutes ces aspirations, tous ces désirs ! Mourons bienheureux, avec un regard lumineux et calme, avec le divin sourire de la victoire bellement remportée ! Et nul ne doit pâtir quand nous sommes vainqueurs !

Adieu, cher ange bien-aimé !


56.

[Août 1858 ?]
It must be so ![51]
R. W.



57.

[Août 1858]
Adieu ! adieu ! ma bien-aimée !

Je m’en vais avec calme. Où que je sois, je serai entièrement à toi. Fais en sorte de me conserver « l’Asile ». Au revoir ! au revoir ! chère âme de mon âme ! Adieu… et au revoir !…


Appendice.


Le télégramme suivant, que l’on pourrait intercaler comme No. 51a, fait allusion au « concert Beethoven » à la villa Wesendonk. Si ce concert fut ajourné au début d’Avril, impossible de le déterminer avec certitude. (Voir Glasenapp II, 2, 177) :

télégramme : Lucerne, 8 h 55.
Zurich, 31 Mars 58. 9 h 10.
Monsieur Otto Wesendonk, Zurich.

Le fidèle kapellmeister est malheureusement empêché de diriger le concert aujourd’hui, ayant dû payer tribut au Saint Gothard sous la forme d’un catharre bien senti. Le concert se passera donc de chef d’orchestre ; les musiciens n’ont qu’à se mettre d’accord.

Votre
Richard Wagner.
  1. Comme complément, voir les Lettres de R. Wagner à Otto Wesendonk (20 Juillet 1852 — 22 Décembre 1856). L’éditeur Duncker prépare une édition définitive de ces lettres en allemand et en français (trad. de G. Khnopff).
  2. Ce court billet accompagne une page de musique contenant quelques mesures de polka.
  3. Otto Wesendonk, le mari de Madame Mathilde Wesendonk.
  4. La sonate porte comme titre : « Sonate pour Mathilde Wesendonk » et ces mots : « Savez-vous comment se tisse la trame de la destinée ? » Wesendonk avait avancé, à titre de prêt, une certaine somme, à récupérer sur des rentrées que Wagner attendait de Berlin (voir lettre du 11 Juin 1853).
  5. Professeur d’anglais à Zurich.
  6. Voir Biographie de Richard Wagner par Glasenapp, II, 2, 85. Le concert eut lieu le 2 Mai.
  7. Sœur de Mad. Wesendonk, à laquelle est dédiée la Valse intitulée « Züricher Vielliebchenwalzer » (voir Glasenapp, II, 2, 51 et 468).
  8. Fille de Mad. Wesendonk.
  9. Le chien de R. Wagner. Voir Glasenapp, II, 2, 99. Pour compléter cette lettre voir aussi les lettres à Otto Wesendonk, des 21 Mars, 5 Avril et 21 Mai 1855. Pour le séjour à Londres, voir Glasenapp, chapitre III, II, 2.
  10. Voir lettres à Otto Wesendonk, des 29 Juillet, 7 Août, 1er et 10 Sept. 1856.
  11. Clara Wolfram, née Wagner, en visite à Zurich, durant le mois d’Août 1856.
  12. Guillaume Baumgartner, directeur d’une Société de chant et compositeur ; décédé en 1867.
  13. Madame Wesendonk avait parlé avec enthousiasme de l’Or du Rhin et de la Walküre, contrairement à l’opinion de Madame Minna Wagner qui croyait devoir recommander le retour à l’opéra dans la forme de Rienzi. Cette circonstance révèle la cause décisive qui éloigna les deux époux : Minna Wagner ne comprenait rien au développement artistique de son mari. (Voir Glasenapp, II, 1, 409.)
  14. L’acteur nègre (1805-67) qui, à partir de 1852, donna en Europe des représentations d’Othello.
  15. Semper, architecte, ami de Wagner.
  16. Herwegh, écrivain, ami de Wagner.
  17. On avait projeté une excursion en commun à Glaris, Stachelberg et la Muotta.
  18. Madame Émilie Heim, femme du directeur de musique Ignace Heim.
  19. Voir Légendes allemandes, des Frères Grimm, 1816, no. 72.
  20. La biographie de Gluck, par A. Schmidt, 1852.
  21. Franz Müller. Essai sur Tannhäuser (1851) ; Essai sur le Ring (1862).
  22. « L’Étoile de Séville », de Lope de Vega.
  23. Impossible de préciser le nom de la personne introduite.
  24. F. comte de Schack : Histoire de la Littérature dramatique Espagnole.
  25. Probablement un nom tiré du Werther, de Gœthe.
  26. Philosophe, esthéticien et archéologue allemand ; a écrit aussi des romans.
  27. Siegfried I, dont l’esquisse fut achevée le 20 Janvier 1857 et la partition en Mai de la même année.
  28. À l’hôtel Baur était attendu le roi Jean de Saxe et Mr Baur avait demandé, quelles étaient les couleurs du monarque, afin d’arborer des drapeaux pour quelques jours.
  29. Le Dr. J. Sulzer, secrétaire communal de Zurich.
  30. Collègue d’affaires et ami de Wesendonk (Firme Kutter-Luckemeyer de New-York).
  31. Devrient rendit visite à Wagner au commencement de Juillet 1857 (voir Glasenapp, II, 2, 150 et suiv.).
  32. 5 Septembre.
  33. Otto Wesendonk.
  34. Citation de Tristan : acte Ier, scène II
  35. Citation de Tristan : acte Ier, scène III.
  36. Les phrases en italiques sont des annotations de Madame Wesendonk. Glasenapp donne pour « Bruissante, bourdonnante roue du Temps » la date du 21 Février et pour « Dans la serre » la date du 21 Mai 1858 (voir Glasenapp, II, 2, 169 ; II, 2, 179).
  37. Avec les esquisses de Tristan (ler acte).
  38. Le comte de Soden traduisit en 1820 quelques drames de Lope de Vega.
  39. Libraire à Zurich.
  40. C. Richard. Poèmes romantiques de Lope de Vega (1824/28).
  41. Progamme de la représentation du 15 Janvier, au théâtre de Strasbourg : « Aujourd’hui le Fou par amour par MM. Bourgeois et A. Dennery. Le spectacle commencera par l’Ouverture de Tannhäuser, musique de R. Wagner. »
  42. Francesco de Sanctis, savant italien ; (1818-1883) alors professeur à l’École Polytechnique de Zurich.
  43. L’esquisse de la composition de Tristan fut commencée le 4 Mai 1858.
  44. De Calderon.
  45. Carl Tausig, l’excellent pianiste-virtuose. Voir Glasenapp, II, 2, 180 et suiv.
  46. Avec les esquisses de Tristan.
  47. Madame Wille, amie dévouée de Wagner. Née dans le Holstein, en 1809, morte à Mariafeld (lac de Zurich), en 1893. Ses Souvenirs encadrent une série de lettres que lui avait adressées le Maître.
  48. « Où te découvrirai-je, ô Saint Graal ? Plein d’ardent désir, te cherche mon cœur. » Doit être classé à part, quoique accompagnant la lettre 54a.
  49. L’original manque.
  50. Voir Glasenapp, II, 2, 178 et suiv.
  51. Il doit en être ainsi ! (en anglais dans le texte).