Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 5/Lecture 6

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Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 384-392).

LECTURE SIXIÈME.
HYMNE I.
À l’Aurore, par Vasichtha.
(Mètre : Vrihatî.)

1. La fille du Ciel se lève ; elle approche, elle se montre. Elle chasse les Ténèbres que l’on voit fuir ; elle crée et amène heureusement la Lumière.

2. En même temps le Soleil fait sortir ses vaches (lumineuses). L’astre radieux monte à l’orient. À ton lever, Aurore, au lever du Soleil, puissions-nous obtenir l’abondance !

3. Aurore, fille du Ciel, nous nous empressons de t’éveiller, ô toi, bienfaisante (déesse), qui apportes à ton serviteur, ainsi qu’un trésor précieux, la fortune la plus désirable !

4. Ô magnifique déesse, toi qui, à ton lever, nous appelles au spectacle du ciel, nous venons pour prendre part aux biens que tu répands. Puissions-nous être comme les enfants d’une mère telle que toi !

5. Aurore, apporte-nous une opulence tellement grande que la renommée s’en étende au loin. Ô fille du Ciel, accorde-nous tous les biens mortels dont tu peux nous procurer la jouissance !

6. Que l’Aurore (donne) à nos maîtres une gloire immortelle, accompagnée d’une fortune solide ; et à nous l’abondance des vivres et le nombre des vaches. Que (cette déesse), qui excite la piété des riches et encourage la prière, éloigne de nous les ennemis.


HYMNE II.
À Indra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Djagatî.)

1. Ô Indra et Varouna, en faveur de notre sacrifice, accordez au peuple qui vous honore votre haute protection. Puissions-nous, dans les combats, vaincre ces insensés qui blâment les honneurs que nous vous prodiguons !

2. Grands et magnifiques Indra et Varouna, l’un de vous est appelé roi ; l’autre est son collègue. Ô (Dieux) généreux, tous les Dévas vous ont, au haut du ciel, conféré le privilége de la force et de la vigueur.

3. Par votre puissance vous avez brisé les portes des eaux ; vous avez établi le Soleil maître du ciel. Ô Indra et Varouna, enivrés de notre (soma) merveilleux, vous avez rempli le lit des fleuves, et comblé nos vœux.

4. Nous, prêtres chargés de (vos holocaustes), et fléchissant le genou, nous vous invoquons soit dans les batailles et les mêlées, soit dans les temps de disette et de misère, ô Indra et Varouna, maîtres adorables des biens du ciel et de la terre.

5. Ô Indra et Varouna, vous avez créé le monde par l’effet de votre puissance. Pour en faire le bonheur, Mitra se joint à Varouna ; pour le purifier, le terrible Indra s’unit aux Marouts.

6. (Les deux chefs du sacrifice)[1], afin d’assurer la grandeur et l’éclat de Varouna et d’Indra, leur ont donné une force inébranlable. L’un est vainqueur d’un ennemi impie ; l’autre, avec peu de moyens, a renversé un grand nombre d’adversaires.

7. Ô divins Indra et Varouna, le péché, les calamités, la chaleur, n’ont aucune prise sur le mortel dont vous fréquentez le sacrifice. Ce mortel est à l’abri de la destruction.

8. Ô nobles Indra et Varouna, venez avec votre secours divin. Écoutez mon invocation, si elle peut vous plaire. Soyez nos amis ; soyez nos fidèles parents.

9. Ô Indra et Varouna, venez à notre tête dans les combats avec une force accablante. C’est vous qu’on invoqua jadis, vous que l’on invoque aujourd’hui, pour obtenir la victoire ou une famille nombreuse.

10. Qu’Indra, Varouna, Mitra, Aryaman, nous accordent une grande fortune, une maison considérable. Qu’elle soit prospère pour nous, cette lumière (du fils) d’Aditi qui récompense le sacrifice. Nous chantons les louanges du divin Savitri.


HYMNE III.
À Indra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô nobles Indra et Varouna, (nos prêtres) comptant sur votre amitié, et dans le désir de posséder les vaches (célestes), ont pris place sur leur large gazon, et se sont tournés vers l’orient. Mettez fin à cette inimitié qui divise les Dasyous et les Aryas. Donnez vos secours à Soudâs.

2. Dans le combat où des héros, élevant leurs drapeaux, s’assemblent pour défendre ce qui leur est cher, où les mondes tremblent de crainte, ô Indra et Varouna, favorisez-nous, nous qui levons nos yeux vers le ciel.

3. Les bornes de l’horizon sont découvertes à la vue. Ô Indra et Varouna, le bruit (des armes) monte dans l’air. Nos ennemis se sont présentés. Ô vous qui entendez mon invocation, accourez à mon secours !

4. Ô Indra et Varouna, vous avez fait tomber Bhéda sous vos traits incomparables, et vous avez sauvé Soudâs ; écoutez les prières de notre peuple, qui vous invoque, et que les vœux que je fais pour les Tritsous soient accueillis[2].

5. Ô Indra et Varouna, des pécheurs, des ennemis cruels viennent m’assaillir. Vous régnez sur les biens des deux (mondes). Sauvez-nous dans ce jour où nous voulons vous plaire par nos libations.

6. Les chefs de famille et les prêtres vous invoquent dans les combats, ô Indra et Varouna, pour obtenir vos bienfaits, vous qui avec les Tritsous avez sauvé Soudas attaqué par dix rois[3].

7. Ô Indra et Varouna, ces dix rois impies ne purent tous ensemble prévaloir contre Soudas. Que la prière de ces prêtres entourés d’offrandes ne soit pas inutile, surtout quand les Dévas ont assisté à leurs invocations.

8. Ô Indra et Varouna, vous avez secouru Soudas assiégé par les dix rois ; cependant les Tritsous, redressant leurs cheveux blanchis[4], vous adressaient leurs prières et leurs adorations.

9. L’un (de vous) dans les combats terrasse ses ennemis ; l’autre conserve les œuvres (divines). Ô généreux Indra et Varouna, nous vous invoquons dans nos hymnes. Donnez-nous votre secours.

10. Qu’Indra, Varouna, Mitra, Aryaman, nous accordent une grande fortune, une maison considérable. Qu’elle soit prospère pour nous, cette lumière (du fils) d’Aditi qui récompense le sacrifice. Nous chantons les louanges du divin Savitri.


HYMNE IV.
À Indra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Puissé-je par mes adorations et mes holocaustes vous attirer au sacrifice, ô Indra et Varouna, qui avez le nom de rois ! Vers vous s’avance Ghritâtchî[5], portant dans ses bras les diverses libations.

2. Le prêtre célèbre votre vaste domination, vous qui par des liens invisibles enchaînez (les méchants). Que la colère de Varouna nous épargne ; qu’Indra nous ouvre un large monde.

3. Rendez fructueuses nos cérémonies et nos offrandes. Exaucez les vœux que nous formons pour les chefs de famille. Que l’opulence nous vienne de la part des dieux. Protégez-nous de vos désirables secours.

4. Ô Indra et Varouna, donnez-nous une opulence brillante, féconde, variée. L’héroïque Aditya, ennemi de l’injustice, donne (à la piété) des trésors infinis.

5. Que ma prière touche Indra et Varouna. Qu’elle conserve et mes enfants et mes petits enfants. Chargés de riches présents, livrons nous au culte des dieux. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE V.
À Indra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Pour vous j’amène la pure et sainte Prière, offrant le soma à Indra et à Varouna. (Qu’ils accueillent) cette déesse, (qui apparaît) comme l’Aurore, les membres tout humides du ghrita (sacré). Qu’ils nous sauvent au milieu des dangers que nous courons.

2. Nos (ennemis), malgré les invocations que nous adressons aux dieux, redoublent d’efforts, et leurs traits pleuvent sur nos étendards. Ô Indra et Varouna, frappez de votre arme ces adversaires ; qu’ils tournent le dos, et se dispersent de différents côtés.

3. Que les Ondes du sacrifice, déesses glorieuses, retiennent dans nos assemblées Indra et Varouna. L’un affermit les races des créatures diverses ; l’autre triomphe de ses ennemis, qui ne peuvent se comparer à lui.

4. Qu’il voie ses œuvres couronnées de succès, le pieux sacrificateur qui vous honore avec dévouement, ô Adityas ! Avec ses holocaustes qu’il mérite votre protection. Que ses offrandes lui soient profitables.

5. Que ma prière touche Indra et Varouna. Qu’elle conserve et mes enfants et mes petits-enfants. Chargés de riches présents, livrons-nous au culte des dieux. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VI.
À Indra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Il est né pour la force et la grandeur, ce (Varouna), qui a fondé l’immensité du Ciel et de la Terre. C’est lui qui d’un côté a développé cette grande et large voûte, toute parée d’étoiles, et qui, de l’autre, a étendu la surface terrestre.

2. En moi-même je me dis : « Tout est confondu dans Varouna. » Qu’il soit clément, et qu’il agrée mon holocauste. Pieux et recueilli, que j’éprouve la douceur (de Varouna).

3. Ô Varouna, aveugle en ce moment[6], je demande d’où vient ce mal, et je m’adresse aux sages pour avoir une réponse. Les sages m’ont tous dit : « Varouna est en colère contre toi. »

4. Ô Varouna, quel péché si grand ai-je commis, pour que tu veuilles frapper un chantre ton ami ? (Dieu) invincible et fort, dis-le moi. Innocent et empressé, je veux t’adorer.

5. Ô roi, pardonne à l’iniquité paternelle ; pardonne aussi à celle dont nous avons été coupables nous-mêmes. Délivre des liens (de l’obscurité) Vasichtha, l’ami des êtres animés ; (délivre-le) tel qu’un voleur (dont on brise les fers), tel qu’un veau (dont on coupe la chaîne).

6. Ô Varouna, ta force n’est pas celle que donne l’ivresse, la colère ardente à tout briser, ou bien la (stupide) ignorance. Le (frère) aîné est toujours à portée de secourir son jeune (frère). Le sommeil est la source de l’iniquité.

7. Tel qu’un serviteur sans reproches, je veux honorer un dieu généreux et bienveillant. Que ce maître divin reconnaisse notre faiblesse imprudente ; et, plus sage que nous, qu’il donne la richesse à son chantre.

8. Ô robuste Varouna, que nos louanges aillent jusqu’à ton cœur, et y restent fixées. Fais notre bonheur, soit en nous donnant, soit en nous conservant la fortune. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VII.
À Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Varouna a préparé les voies du soleil : il a ouvert les sources célestes des rivières. Tel que l’aiguillon qui dirige les cavales, il fait marcher les grandes Nuits avec les Jours.

2. Le Vent, c’est ton souffle qui agite l’air : (il s’y étend) en semant l’abondance, comme le robuste taureau (s’étend) sur le gazon. En toi (existe) la vaste immensité du Ciel et de la Terre. Ô Varouna, tous les mondes sont à toi.

3. Les fortunés rayons de Varouna voient autour d’eux les belles formes du Ciel et de la Terre. Les prêtres, sages et pieux, affermis dans (la route) du sacrifice, élèvent leurs vœux (vers Varouna).

4. Varouna m’a dit à moi, qui suis éclairé : « La vache (du sacrifice) porte vingt et un noms[7]. » Le (Dieu) sage et prudent s’est approché de moi, pour enseigner à son ami le mystère de la science (sacrée)[8].

5. En lui sont disposés trois mondes, trois régions qui se tiennent, et sont gouvernées par six (saisons)[9]. Le sage roi, Varouna, a fait dans le ciel un char d’or qui apporte la lumière.

6. Brillant comme le soleil, Varouna traverse l’océan (céleste) ; (il apparaît) humide de rosée, tel qu’un robuste cerf ; objet de nos louanges sincères, (ce dieu) a mesuré l’air ; il est au-dessus de tout par sa force. Il est roi de tout ce qui existe.

7. Exempts de péché, puissions-nous plaire à Varouna, qui est doux même envers le pécheur.

Puissions-nous augmenter la gloire du puissant (fils d’) Aditi ! Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VIII.
À Indra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Vasichtha apporte au généreux Varouna une prière pure et agréable, (à Varouna) qui a créé (cet astre) grand, fécond, adorable, qui vient vers nous avec ses innombrables présents.

2. Je veux célébrer la face de Varouna comparable à celle d’Agni, au moment où la Lumière, avide de boire le soma (qui repose) dans notre mortier, ramène sa forme sous ma vue.

3. Ô (Indra et) Varouna, quand vous montez sur votre vaisseau pour traverser notre mer, quand vous passez sur la cime des vagues, vous vous balancez sur votre proue en brillant (sur le monde).

4. Varouna a reçu Vasichtha sur son vaisseau ; il a soutenu le sage par ses hauts faits ; et, (dieu) prudent, il a, au milieu d’une suite de jours sereins, prolongé la vie de son chantre, et fait lever pour lui d’heureuses Aurores.

5. Que sont devenues nos amitiés ? jadis vous vous montriez fidèles à un (serviteur) innocent. Ô généreux Varouna, je suis entré dans la vaste et large maison, qui a mille portes.

6. Ô Varouna, celui qui a toujours été ton parent chéri a péché envers toi : qu’il (redevienne) ton ami ! (Dieu) adorable et sage, que le bonheur nous soit refusé, quand nous sommes coupables. Accorde ta protection à celui qui te loue.

7. Puissions-nous posséder constamment d’heureuses habitations ! Que Varouna nous délivre de nos chaînes ! Que la présence (du fils) d’Aditi nous donne le bonheur ! Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE IX.
À Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô royal Varouna, ne me laisse pas aller dans la maison de terre[10]. Sois bon, (dieu) fort, sois généreux.

2. Je marche tremblant, comme une peau remplie de vent. Sois bon, (dieu) fort, sois généreux.

3. Pur et magnifique Varouna, la pauvreté et le besoin me contraignent à l’inaction. Sois bon, (dieu) fort, sois généreux.

4. Au milieu des ondes mêmes, la soif a surpris ton chantre. Sois bon, (dieu) fort, sois généreux.

5. Ô Varouna, quand, (faibles) enfants de Manou, nous nous rendons coupables envers la race divine ; quand par imprudence nous abandonnons ton œuvre, ô Dieu, ne nous punis pas de ce péché !


HYMNE X.
À Vayou et Indra, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. De brillantes libations, aussi douces que le miel, avec le vigoureux soma, vous sont présentées par les prêtres. Ô Vâyou, attelle tes coursiers ; viens vers nous, et enivre-toi de nos breuvages.

2. Ô Vâyou, ami des pures libations, tu bénis au milieu des mortels le seigneur qui t’honore par des invocations et des offrandes de soma. Tout ce qui naît de Vâyou ne connaît que l’abondance.

3. Le Ciel et la Terre ont enfanté ce dieu, et la divine Prière le produit pour la munificence. Qu’il soit emporté par ses coursiers, ce brillant Vâyou, qui donne au pauvre la richesse !

4. Les Aurores sereines, bienfaisantes, lumineuses, se sont levées ; elles ont amené le grand astre. Les Ousidjs[11] ont forcé la caverne qui renfermait les vaches (divines). Pour eux les ondes célestes ont coulé.

5. Et ces (prêtres), resplendissants de l’éclat de leur piété, forts de leur vertu, poussent le char (des dieux). Ô Indra et Vâyou, les offrandes de nos seigneurs couvrent votre char, lancé par ces saints personnages.

6. Ô Indra et Vâyou, que ces généreux seigneurs qui nous donnent en présent des vaches, des chevaux, de l’or, soient toute leur vie vainqueurs dans les combats avec leurs vaillants guerriers !

7. Ô Indra et Vâyou, tels que des chevaux (chargés de provisions), enfants de Vasichtha, nous venons, avec nos hymnes, solliciter vos secours. Nous désirons la force, et demandons votre protection. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XI.
À Vayou et Indra, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les anciens Dévas, avec leur piété toujours croissante et leur dévotion irréprochable, ont établi, au lever de l’aurore et du soleil, le sacrifice en l’honneur de Vâyou, et en faveur de Manou malheureux.

2. Vous accourez avec empressement pour nous servir, ô (Dieux) sauveurs, et vous observez l’époque mensuelle (de nos fêtes ; vous aimez) l’abondance automnale de nos libations[12]. Ô Indra et Vâyou, l’Hymne vient vers vous, et vous demande la fortune et la renommée.

3. Le sage et brillant (Vâyou), célèbre par la beauté de ses coursiers, s’attache à ces (hommes) qui lui offrent d’onctueux holocaustes et de riches présents. Et ces prêtres, se hâtant de l’honorer par leurs rites divers, font produire à leurs œuvres des fruits nombreux et fortunés.

4. Ô Indra et Vâyou, qui aimez nos pures libations, avec l’empressement que comportent votre force, votre rapidité, et la brillante sagesse de nos prêtres, (venez), et buvez notre soma limpide. Asseyez-vous sur notre gazon.

5. Ô Indra et Vâyou, attelez ensemble vos coursiers fiers d’être conduits par de tels écuyers, et arrivez sur le même char. Réjouissez-vous de cette douce offrande qui vous est présentée, et délivrez-nous.

6. Ô Indra et Vâyou, avec les cent, avec les mille coursiers qui vous accompagnent et qui portent toute espèce de trésors, venez vers vos magnifiques (serviteurs). Ô héros, buvez du miel de notre libation.

7. Ô Indra et Vâyou, tels que des chevaux (chargés de provisions), enfants de Vasichtha, nous venons, avec nos hymnes, solliciter vos secours. Nous désirons la force, et demandons votre protection. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XII.
À Vayou et Indra, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Viens, ô Vâyou, qui aimes à boire le pur (soma). Ô Dieu qu’entourent tous les trésors, que tes mille coursiers (arrivent) vers nous ! Je te présente nos offrandes, nos libations, que tu es invité à goûter le premier.

2. Que le sacrificateur empressé offre à Indra et à Vâyou le breuvage du soma. C’est à vous que les prêtres, empressés dans leurs œuvres pieuses, offrent en premier lieu le miel de la (libation).

3. Ô Vâyou, pousse tes coursiers vers ton serviteur, (viens) dans la maison du sacrifice, et apporte-nous la richesse, accompagnée de toutes les jouissances. (Donne-nous) une forte famille, des vaches, des chevaux.

4. Qu’ils soient puissants (contre leurs ennemis), les chefs de maison qui honorent avec leurs libations Indra et Vâyou. Puissions-nous, avec ces maîtres, frapper nos adversaires, et voir nos guerriers triompher dans le combat !

4. Ô Vâyou, viens à notre fête, à notre sacrifice, avec tes cent, tes mille coursiers. Réjouis-toi au milieu de nos libations. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIII.
À Indra et Agni, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra et Agni, vainqueurs de Vritra, recevez aujourd’hui un éloge pur et nouveau. Je vous invoque, (Dieux) adorables, qui accordez toujours l’abondance à votre serviteur.

2. Vous êtes bienfaisants et forts ; vous unissez vos efforts, et développez votre puissance (suprême). Maîtres de la richesse et de l’abondance, donnez-nous une vigueur solide et triomphante.

3. Quand les sages viennent, avec leurs holocaustes et leurs prières, vous honorer par le sacrifice et implorer votre bienveillance, ô Indra et Agni, ces hommes sont tels que des coursiers lancés dans la carrière : ils ne cessent de vous invoquer.

4. Le sage, par ses chants, demande votre protection ; il désire une opulence glorieuse et magnifique entre toutes. Ô Indra et Agni, ô vainqueurs de Vritra, qui maniez la foudre, faites notre honneur par vos dons admirables.

5. Lorsque, lutteurs héroïques, rivaux brillants, vous vous élancez au combat, donnez la mort à l’impie, (et soyez) avec les hommes religieux qui vous versent le soma.

6. Ô Indra et Agni, soyez-nous favorables, et venez prendre nos libations de soma. Souvenez-vous de nous : que nos abondantes offrandes vous attirent.

7. Ô Agni, nous allumons tes feux au milieu de nos invocations. Appelle Mitra, Varouna, Indra. Si nous avons commis une faute, pardonne-la. Qu’Aryaman et Aditi l’effacent.

8. Ô Agni, pour prix de nos sacrifices, puissions-nous obtenir de vous l’abondance ! Qu’Indra, que Vichnou, que les Marouts ne nous abandonnent pas. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIV.
À Indra et Agni, par Vasichta.
(Mètres : Gâyatrî et Anouchtoubh.)

1. Ô Indra et Agni, notre prière s’élève vers vous avant tous les autres. Elle naît (du chantre), comme la pluie du nuage.

2. Ô Indra et Agni, écoutez l’invocation de votre chantre. Ô seigneurs, aimez nos accents, et accomplissez nos vœux.

3. Ô vaillants Indra et Agni, ne nous abandonnez ni au péché, ni à l’inimitié, ni à la haine.

4. Nous présentons à Indra et Agni nos hymnes et nos riches holocaustes. Nous avons besoin de leurs secours, et nos voix les honorent, en même temps que nos œuvres.

5. Les sages, assemblés en grand nombre, les célèbrent pour obtenir leur protection et leur bienveillance.

6. Nous vous chantons dans nos hymnes ; nous vous invoquons en vous présentant les mets et les offrandes du sacrifice.

7. Ô Indra et Agni, vainqueurs de vos ennemis, venez à notre secours. (Ne souffrez pas) que l’infâme nous domine.

8. Que jamais aucun mortel impie ne nous fasse subir ses injures. Ô Indra et Agni, protégez nous.

9. Ô Indra et Agni, nous vous demandons des vaches, des chevaux, de l’or. Accordez-nous ces biens.

10. Ô Indra et Agni, renommés pour vos coursiers, (venez) à la voix de ces hommes religieux qui vous invoquent en versant le soma.

11. Ô (Dieux) vainqueurs de Vritra, qui vous réjouissez de nos hymnes et de nos chants, (venez) vers ceux qui vous honorent par leurs louanges.

12. Il est un mortel infâme, insensé, fort et heureux dans le mal. De votre trait percez-le comme une outre ; oui, percez-le de votre trait.


HYMNE XV.
À Saraswati, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les ondes salutaires de Saraswatî coulent pour nous protéger. La (déesse) est pour nous comme une ville de fer. Elle va, aussi rapide qu’un char ; c’est un vaste torrent plus impétueux que tous les autres.

2. Saraswatî[13] est la première des rivières ; riche et pure, elle descend des collines pour couler jusqu’à la mer. Elle enlève le lait de l’enfant de Nahoucha,[14] pour en faire le beurre du monde.

3. Cependant, pour le bonheur des hommes, le généreux (Saraswân)[15] naît et croît au milieu des déesses du sacrifice[16]. Il donne aux opulents (chefs de maison) un puissant (héritier) ; il couvre leur personne de riches ornements.

4. Ainsi, que Saraswatî vienne avec tous ses présents dans notre sacrifice, et entende nos vœux. Qu’elle (apparaisse) entourée de ses vénérables amis, (les Angiras), aux humbles genoux, et accompagnée de la Richesse.

5. Nous vous adressons nos invocations. Ô Saraswatî, aime nos louanges. Nous nous plaçons sous ta protection chérie, comme sous l’ombre d’un arbre tutélaire.

6. Ô brillante et fortunée Saraswatî, Vasichtha a ouvert les portes de ton sacrifice. Accorde à celui qui te loue une abondance sans cesse croissante. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XVI.
À Saraswati et Saraswân, par Vasichta.
(Mètres : Pankti, Vrihatî et Gâyatrî.)

1. Ô Vasichtha, chante un grand hymne en l’honneur de la plus rapide des rivières. Glorifie par tes louanges et par tes chants Saraswatî dans le ciel et sur la terre.

2. Quand les enfants de Poûrou viennent t’apporter tes deux aliments[17], ô (Déesse) grande, brillante et tutélaire, amie des Marouts, accueille nous, et encourage la générosité des riches.

3. Que l’heureuse Saraswatî fasse notre bonheur. Magnifique en pensées, féconde en présents, qu’elle nous assiste, chantée à la manière de Djamadagni, louée à la manière de Vasichtha.

4. Nous venons, (les mains) chargées d’holocaustes, demander des épouses, des enfants ; nous invoquons Saraswân.

5. Ô Saraswân, par tes flots aussi doux que le miel, humides de ghrita, sauve-nous.

6. Nous désirons entendre la grande voix de Saraswân[18] qui brille à tous les yeux. Qu’il nous donne des enfants et d’abondantes moissons.

7. À l’œuvre de Saraswân concourent toutes les Vaches (du sacrifice) ; les Ondes y assistent : le maître de la beauté[19] y prend part. Nous appelons Saraswân à notre secours.


HYMNE XVII.
À Saraswati, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Dans ce sacrifice où les hommes pieux sont réunis, où ils se livrent à une sainte joie en versant leurs libations en l’honneur d’Indra, que (ce dieu) arrive le premier avec ses coursiers, soit du ciel, soit de la terre.

2. Nous implorons le secours divin. Que Vrihaspati nous accueille comme ses amis. Puissions-nous être sans péché devant ce (dieu) généreux, qui, de loin (même), est notre bienfaiteur et comme notre père !

3. Je chante l’adorable, l’excellent Brahmanaspati, et je l’honore par mes holocaustes. Qu’un vers, vraiment digne des dieux, célèbre Indra qui est le roi du sacrifice offert par les Dévas.

4. Que le bien-aimé Vrihaspati, l’ami de tous les (hommes), vienne s’asseoir à notre foyer. Nous désirons une opulence accompagnée de la force. Que (ce dieu) nous la donne ; qu’il sauve et conserve ses serviteurs.

5. Que les antiques et Immortels (Dévas)[20] disposent nos hommages pour perpétuer l’immortalité (de ces dieux). Invoquons l’invincible Vrihaspati, l’objet de nos pures louanges, l’adoré de nos demeures.

6. De brillants et fortunés coursiers, attelés au même (char), traînent ce Vrihaspati. Le siége (du dieu) est noir ; mais (ces coursiers) l’enveloppent d’un vêtement brillant comme le ciel.

7. Le grand Vrihaspati, pur et purifiant, répand le bonheur dans sa marche rapide. Il a cent montures, des traits d’or, de riches vêtements. Il est pour ses amis prodigue de ses biens abondants.

8. Le Ciel et la Terre, dieux parents de ce dieu, se sont plu à augmenter la grandeur de Vrihaspati. Amis, travaillez aussi à doubler sa force ; et lui, qu’il aplanisse pour son prêtre tous les chemins ; qu’il lui présente les gués les plus favorables.

9. Ô Brahmanaspati, ô Indra armé de la foudre, cet hymne, ce sacrifice a été fait pour vous deux. Exaucez nos prières, remplissez nos vœux, triomphez des ennemis qui détestent vos serviteurs.

10. Ô Vrihaspati et Indra, vous êtes les maîtres des trésors célestes et terrestres. Donnez la richesse au poëte qui vous loue. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XVIII.
À Indra et Agni, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Prêtres, offrez un soma limpide et brillant au bienfaiteur des peuples. Indra a soif de ce breuvage, et, mieux inspiré que le cerf (altéré), il vient chaque jour boire nos libations.

2. Quand une fois tu as goûté à nos mets délicieux, ô Indra, tu désires chaque jour en goûter encore. Sois à nous de cœur et d’âme ; satisfais ton désir, et bois le soma qui t’est présenté.

3. En naissant tu as bu ce soma qui t’a fortifié. Ta mère a prédit ta grandeur. Ô Indra, tu as combattu ; tu as ouvert aux dieux l’immensité du ciel. Tu as créé des trésors.

4. Si tu attaques (avec nous) les grands et les superbes, fais que par la force de nos bras nous triomphions de ces méchants. Ô Indra, si, entouré des vaillants (Marouts), tu combats (ces ennemis), fais qu’avec toi nous obtenions un noble succès.

5. Je veux chanter les anciens exploits d’Indra, les prouesses nouvelles de Maghavan. Il a vaincu la magie des impies. Que tout notre soma soit pour lui.

6. Tout ce monde animé que tu vois avec l’œil du soleil, est à toi. Ô Indra, tu es le maître suprême des vaches (célestes). Puissions-nous jouir de tes bienfaits !

7. Ô Vrihaspati et Indra, vous êtes les maîtres des trésors célestes et terrestres. Donnez la richesse au poëte qui vous loue. Et vous, secondez nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIX.
À Indra et Vichnou, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Vichnou, ton corps est immense, et personne n’en peut mesurer la grandeur. Nous connaissons deux de tes stations[21], qui touchent à la terre : toi seul connais la plus élevée, véritablement divine.

2. Ô divin Vichnou, personne n’a jamais su, personne ne saura jamais quelles sont les bornes de ta grandeur. Tu as étendu ce ciel grand et large ; tu as affermi la région orientale de la terre.

3. En faveur de Manou, vous avez prodigué vos dons ; il a reçu de vous de riches moissons, des vaches, de bons pâturages[22]. Ô Vichnou, tu as l’onde séparément le ciel et la terre : tu as appuyé la terre sur ses montagnes.

4. Ô Indra et Vichnou, vous avez brisé les quatre-vingt-dix-neuf places fortes de Sambara. Vous avez renversé par votre vigueur incomparable les cent, les mille guerriers de l’Asoura Vartchin[23].

5. Ô Indra et Vichnou, (dieux) grands, forts, étendus, cette prière est faite pour accroître votre gloire. Je vous ai célébrés dans les sacrifices ; augmentez l’opulence de nos maisons.

6. Ma bouche te présente cette offrande (de louange), ô Vichnou, (dieu) rayonnant. Accueille mon holocauste. Que mes hymnes, que mes chants ajoutent à ta grandeur. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XX.
À Vichnou, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le mortel qui désire les bienfaits de l’illustre Vichnou, s’il le sert, doit compter sur sa munificence. Que ce (dieu), ami des hommes, soit honoré par la piété.

2. Ô Vichnou, ô toi qui exauces nos vœux, montre-nous cette bonté qui s’étend sur tous les êtres, cette bienveillance que rien ne peut distraire. Comble-nous de tes dons ; envoie-nous des chevaux ; accorde-nous les biens les plus beaux.

3. Ce dieu a, dans sa grandeur, mesuré en trois pas ce monde brillant de cent rayons. Que Vichnou soit célébré comme le plus rapide des êtres ; mais sa gloire est aussi dans sa brillante solidité.

4. Vichnou a parcouru cette terre, avec le désir de la donner pour demeure à Manou. Les sages et les peuples (dévoués à ce dieu, jouissent d’un bonheur) assuré. Il leur a fait une large habilitation, une belle existence.

5. Rayonnant (Vichnou), je chante ta gloire aujourd’hui, moi qui suis maître dans la science sacrée. Faible, je célèbre un (dieu) fort, tel que toi, qui habites loin de notre monde.

6. Ô Vichnou, pourquoi quitter ta forme, sous laquelle tu t’es écrié : « Je suis Rayonnant[24] ? » Ne nous cache pas cette beauté que nous avons admirée, quand tu es venu parmi nous.

7. Ma bouche te présente cette offrande (de louange), ô Vichnou, (dieu) rayonnant. Accueille mon holocauste. Que mes hymnes, que mes chants ajoutent à ta grandeur. Et vous, secondez nous toujours de vos bénédictions.

  1. Ces mots ne sont pas dans le texte, qui contient un verbe sans sujet. J’entends par chefs du sacrifice la personne qui fait les frais du sacrifice, et celle qui fait les fonctions de prêtre. Le commentaire dit que ce sont le maître de maison et sa femme, Yadjamânapatnyô.
  2. Les noms de Bhéda, de Soudâs et des Tritsous se sont présentés plus haut, page 356, col. 1, notes 1 et 3 ; page 357, col. 1, note 2. C’est dans cet hymne que le commentateur donne les Tritsous comme des clients ou des prêtres, disciples de Vasichtha.
  3. Voy. plus haut, page 364, col. 1, note 6.
  4. Capardinah.
  5. C’est le nom de la Cuiller du sacrifice ici personnifiée.
  6. Cet aveuglement est l’absence du soleil, l’obscurité de la nuit.
  7. Ce passage est diversement expliqué. Le mot aghnyâ, synonyme de gôh (vache), est pris, comme nous le savons, dans plusieurs acceptions différentes. D’abord il s’emploie pour signifier la terre ; et, dans ce sens, le commentaire dit qu’il est fait allusion aux vingt et un noms de la terre. D’un autre côté, gôh est la vache du sacrifice, c’est-à-dire, soit la flamme d’Agni, soit la prière (vâg). On représenterait cette vache comme portant attachés à sa tête, à sa gorge et à sa poitrine, vingt et un noms. Quels seraient ces noms ? Si c’est la prière, ces noms désigneraient vingt et une espèces de mètres ; si c’est la flamme d’Agni, ce seraient vingt et une espèces de sacrifices ou d’offrandes. Je rendrais de préférence le mot namâni par invocations. Le nombre 21 est mystérieux. Nous avons vu plus haut, lecture ii, hymne xvii, st. 11, que le siége du sacrifice est formé de vingt et une tiges de Cousa, et qu’Indra frappe vingt et un Asouras. Sect. II, lect. v, hymn. viii, st. 12 et 14, il est question de vingt et une flammes ; et la note 6, page 164, col. 2, cherche à expliquer ce nombre sacré, multiple de 3 et 7, également sacrés. (Voy. page 146, col. 2, note 6.) En effet, on compte trois feux, qui ont chacun sept rayons, ou bien trois sacrifices, auxquels concourent sept genres de mètres : la multiplication de ces deux nombres donne 21.
  8. Le mot pada est présenté par le commentaire comme signifiant séjour céleste. J’ai pensé qu’il voulait dire mot, ou fragment de vers.
  9. Cette phrase pourrait se modifier, et présenter le sens qu’indique la note 2, page 299, col. 1.
  10. Je suppose que c’est le tombeau.
  11. C’est-à-dire, les prêtres, comme les Angiras.
  12. Ces périphrases traduisent les mots mâsah (mois), et saradah (automnes). Ce dernier mot a souvent été traduit par libations, soit que ces libations aient lieu en automne, soit qu’on les fasse aussi abondantes que les pluies d’automne. De la même manière le mot mois devient synonyme de fêtes.
  13. Je ne pense pas que Saraswatî doive être ici considérée comme la déification d’une rivière : c’est la déesse du sacrifice avec les libations. Ces libations forment une rivière, qui coule des montagnes où se fait le sacrifice, et où se recueille la plante du soma. Cette rivière coule dans le Samoudra (mer), qui est le vase destiné à recevoir la libation.
  14. La note 1, page 300, col. 1, a expliqué le sens que je donne à Nahoucha. Suivant moi, l’enfant de Nahoucha serait ici le nuage. Cependant le commentaire voit toujours dans ce mot un synonyme du mot homme ; et, en adoptant ce sens, il faudrait modifier la traduction, et dire que pour l’enfant de Nahoucha Saraswatî fait couler le lait.
  15. Le commentateur, suppléant dans ce vers le mot Saraswân, croit que ce mot désigne Vâyou. Je suppose que c’est le Flot de la libation personnifié ; c’est Soma, si ce n’est pas Agni lui-même ou le Sacrifice (Yadjna). M. Wilson indique mon sens en traduisant Saraswân par a male river.
  16. Ce sont les Ondes ou les prières.
  17. Ce sont les deux espèces de libations. Le commentaire voit dans cette expression deux espèces de feux, le feu du ciel et celui de la terre, ou le feu domestique et celui de l’Aranî.
  18. Saraswân, dieu de la libation, existe aussi dans le nuage, où il se fait entendre par la voix du tonnerre ou bien le poëte parle par allusion au bruit que fait la libation en tombant.
  19. Pouchtipati, sans doute Agni.
  20. Les richis des sacrifices portent le nom d’Amritas (immortels). Ils produisent l’amrita ou ambroisie, qui donne Vamritatwa (l’immortalité).
  21. J’ai entendu que l’auteur parlait ici, non pas des trois mondes, mais des trois stations du soleil pendant la journée.
  22. Le commentateur suppose que ces mots sont adressés au Ciel et à la Terre : j’ai pensé que c’était à Indra et à Vichnou.
  23. Voy. sect. II, lect. vi, hymn. vi, st. 6 ; sect. III, lect. vi, hym. xii, st. 15, et sect. IV, lect. vii, hymn. xix, stance 21.
  24. L’épithète de Vichnou est ici sipivichta. Il prit, dit-on, cette forme brillante pour secourir Vasichtha dans un combat. Fable bien inutile, pour expliquer ce vers.