Rondeaux (Christine de Pisan)/LX

La bibliothèque libre.
Rondeaux, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 180-181).


LX


Vous n’y pouez, la place est prise.
Sire, vous perdez vostre peine :
De moy prier c’est chose vaine,
Car un bel et bon m’a acquise.[1]

Et c’est droit qu’un seul me souffise,[2]
Plus n’en vueil, folz est qui s’en peine ;
Vous n’y pouez, la place est prise.

Toute m’amour ay en lui mise[3]
Et l’ameray d’amour certaine,[4]
Mais ne m’en tenez a villaine ;
Car je vous di qu’en nulle guise
Vous n’y poucz, la place est prise.

  1. LX. — 4 B C. un seul m’a du tout a.
  2. LX. — 5 et 6 B :
    Toute m’amour ay ailleurs mise,
    J’ayme un autre d’amour certaine
  3. 8 et 9 B :
    C’est raison qu’un seul me souffise.
    Plus n’en vueil, folz est qui s’en paine
  4. 9 A1 Et l’aimeray