Rondeaux (Christine de Pisan)/LXI

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LXI


S’il vous souffist, il me doit bien souffire ;
Mais quant a moy mieulx voulsisse autrement ;
Car je voy bien qu’il ne vous chault grandment
De moy veoir ; or, de par dieu, beau sire,

Passer m’en fault, combien que j’en souspire ;
Mais puis qu’amer voulez si faittement
S’il vous souffist, il me doit bien souffire.

Car n’est pas drois que dame plus désire
Que son ami n’aime plus loiaument,[1]
Puis qu’ainsi va, je vous di plainement
Que j’en feray comme vous : a tout dire,[2]
S’il vous souffist, il me doit bien souffire.

  1. LXI. — 9 A1 Q. s. a. m’a. — B p. ardamment
  2. — 11 B Q. je f.