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Séances de la Société agricole et scientifique de la Haute-Loire/3 juin 1880

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SÉANCE DU 3 JUIN 1880.


Présidence de M. Aymard.


Le journal de M. Barral renferme un article sur le choléra des poules. On désigne vulgairement sous ce nom une maladie qui se déclare parfois dans les basses-cours. L’animal en proie à cette affection est sans force, chancelant, les ailes tombantes. Les plumes du corps soulevées lui donnent la forme en boule. Une somnolence invincible l’accable. Des observations faites par M. Pasteur, il résulte que le choléra des poules est produit par un parasite microscopique, qu’il existe un virus atténué de cette maladie et qu’une ou plusieurs inoculations de ce virus atténué peuvent préserver ces animaux des atteintes mortelles d’une inoculation ultérieure.

M. Lascombe dépose sur le bureau un volume ayant pour titre Le Théâtre au Puy-en-Velay. Notes historiques par Henry Mosnier[1]. Fruit de patientes recherches, cette page de notre histoire locale présente un véritable intérêt d’actualité au moment où notre vieille salle de spectacle bâtie en 1707, et par conséquent plus que centenaire, vient d’être démolie pour faire place à un marché couvert. Cette vénérable salle avait eu ses jours de splendeur, rappelés par notre confrère, M. Mosnier, qui en donne une monographie complète avec la nomenclature des troupes qui l’exploitèrent et des pièces de tous genres qui y furent représentées.

Remontant plus avant dans le passé, l’auteur étudie, dans tous leurs détails, les diverses manifestations de l’art scénique au Puy. Il nous montre les représentations de mystères, de bergeries, de moralités, etc., sur nos places publiques, très en vogue pendant tout le cours du moyen âge : puis, plus tard, les divertissements dramatiques et chorégraphiques en grand honneur au collège de notre ville durant le XVIIe siècle et une partie du suivant. Plusieurs pages du volume sont consacrées au théâtre pendant la Révolution. Enfin, les côtés anecdotique et épisodique y sont traités avec développement.

Ce livre est tiré à un très petit nombre d’exemplaires, presque épuisés aujourd’hui. L’auteur sera bientôt amené, sans doute, à en donner une deuxième édition dans laquelle prendront place des fêtes populaires et officielles que M. Mosnier avait intentionnellement écartées de son cadre et sur lesquelles il possède de nombreux documents.

M. Jacotin entretient l’assemblée des recherches entreprises, il y a déjà de longues années, par M. Paul Le Blanc à l’instigation de l’un de ses amis, peintre érudit, M. Anatole Dauvergne. Ces recherches ont pour but de recueillir, un peu partout, les documents qui concernent les peintres et sculpteurs nés dans notre département ou qui y ont produit des œuvres. Notre confrère est déjà parvenu à établir très exactement l’état civil de la plupart d’entre eux.

Pour faire comprendre le mérite de ce travail, il suffira de citer, dès aujourd’hui, par ordre alphabétique, les noms des principaux artistes auxquels notre confrère consacrera des notices. Ajoutons que plusieurs de ces artistes ont formé de véritables dynasties dont tous les membres, souvent pendant plus d’un siècle, ont également cultivé les arts :


Peintres
Blanquafort. Farigoulle. Retournac.
Bolce. Faure. Richiout.
Bouvier. François. Robecque.
Boyer. Galand. Rome.
Brun. Gay. Saigne.
Buffet. Gimbert. Sauvat.
Cormal. Gouteyron. Servant.
Couton. Michel. Solvain.
Dejax. Moltier. Staron.
Duboys. Nicolas, dit Lafleur. Vigerie.
Duchamp. Parier. Vincent.
Duclaux. Planchier.
Fabre. Rabaste.
Sculpteurs
Berne. Marcon. Tirman.
Buffet. Michel. Touzet.
Chicard. Pallice. Vaneau.
Crouzet. Pereyron. Vacheron.
Desolmes. Portal. Vialenc.
Julien. Roudil.
Layes. Samuel.


À ces noms il conviendrait d’ajouter ceux de quelques architectes, de Jérome Dumonteil, l’orfèvre graveur, de Jean Héritier, graveur de gardes d’épées, et de quelques autres artistes.

La Société, après avoir écouté avec le plus vif intérêt cette communication, exprime le vœu que M. Paul Le Blanc se décide à publier bientôt le résultat de ses investigations.



A. Lascombe.

  1. Paris, Champion, 1880, in-12.