Aller au contenu

Sébastien Castellion, sa vie et son œuvre

La bibliothèque libre.
Sébastien Castellion, sa vie et son œuvre (1515-1563). Étude sur les origines du protestantisme libéral français
Tome premier
Librairie Hachette et Cie.
SÉBASTIEN

CASTELLION


SA VIE ET SON OEUVRE

(1515 - 1563)


ÉTUDE

SUR LES ORIGINES DU PROTESTANTISME LIBÉRAL FRANÇAIS


PAR


FERDINAND BUISSON


Un pauvre prote d'imprimerie,

Sébastien Chateillon, posa pour
tout l'avenir la grande loi de la
tolérance.

(MICHELET, Renaissance.)

TOME PREMIER


PARIS


LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie

79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79


1892

Principaux ouvrages consultés 
 xvii
TABLE DES MATIÈRES
DU TOME PREMIER

enfance et adolescence. Le Bugey
(1515-1535.)
Le village natal. — Les serfs de Saint-Martin, les bourgeois et le couvent de Nantua. — L’hérésie dans les montagnes du Bugey au moyen âge. — Situation politique et religieuse du Bugey, de la Bresse et de la Savoie au xve et au début du xvie siècle. — Conquête de la Bresse par François Ier et du pays de Gex par les Bernois (1536) 
 1
Premières années de jeunesse. Lyon
(1535-1510.)
Lyon sous François Ier. — Le collège de la Trinité : le principal et les professeurs. — Jean Raynier, Barthélemy Aneau. — Sébastien Chatillon (Castellio) au collège de la Trinité : comment il devient Castalio. — Groupe d’étudiants et d’humanistes auquel il appartient : Gilbert Duclier, Jean Voulté, Nicolas Bourbon. — Ses premiers vers latins et grecs. — Ses amis : les frères Argentier, Fl. Wilson. — Pas de relations avec Étienne Dolet 
 14
CHAPITRE III
De l’humanisme a la reforme.

I. État des esprits dans la petite société des lettrés lyonnais et du collège de la Trinité que fréquente Castellion : ils ne distinguent pas encore entre la Renaissance et la Réforme, appellent de tous leurs vœux une réforme religieuse, modérée, sans schisme. — Exemples tirés de Nicolas Bourbon, Voulté, etc. — Sympathies générales dans la société éclairée et surtout dans le clergé pour ce plan de reforme et, pour les idées de tolérance. — II. Revirement décisif de la part de l’Église : triomphe des idées de Caralla, établissement de l’Inquisi- tion, adoption de la politique de répression à outrance, les Jésuites, l’Index, etc. III. — Revirement analogue en France, longtemps retardé ou remis en question par la résistance personnelle de François Ier : trois périodes successives aboutissant à sa soumission définitive (1538). — Triomphe du parti de Montmorency et des cardinaux de Tournon et de Lorraine. — IV. Contre-coup de ces événements sur l’attitude des humanistes, à Lyon en particulier ; l’humanisme scindé en deux tronçons : ceux qui se soumettent (abjuration de Marot, palinodie de Bourbon, réserve de Ducher, etc.), et ceux qui se révoltent (exemples des martyrs, leur influence décisive sur les caractères fermes, surtout alors qu’il n’y a pas encore de confession de foi protestante et que la mort est le prix d’un simple acte d’honnêteté, le refus de participer à des pratiques que l’on juge abusives). — V. Castellion passe à la Réforme, à la suite d’exemples semblables vus à Lyon (1540)….48

CHAPITRE IV
STRASBOURG. CHEZ CALVIN
(1540-1511.)
Influence de l’Institution chrétienne (1536) et de la personne de Calvin. — Calvin à Strasbourg. — État, religieux, politique et scolaire de Strasbourg (1540). — La maison de Calvin, premier séminaire protestant. — Castellion y est reçu. — Ses compagnons d’études : Michel Mulot, Gaspar Carmel, Jacques Sorel, Nicolas Parent, Eynard Pichon, Claude Feray. — Arrivée de Mme du Verger. Calvin à la conférence de Ratisbonne. — La peste de Strasbourg. — Mort de Claude Feray. — Dévouement de Castellion. — Gratitude et inquiétude de Calvin 
 96
CHAPITRE V
LE COLLÈGE DE GENÈVE
(1541-1544.)
Établissement des écoles à Genève : le collège de Rive remplace le collège Versonnex. — I. Antoine Saunier et Mathurin Cordier pendant le premier ministère de Calvin. — II. Recherche d’un directeur pour le nouveau collège (1541) : Charles de Sainte-Marthe ; Claude Budin ; Mathurin Cordier. — Nomination provisoire, puis définitive de Sébastien Castellion. — III. Le collège sous le principalat de Castellion : esprit de la maison ; méthodes nouvelles, rapports et différences avec celles de Sturm 
 121
CHAPITRE VI
LES « DIALOGUES SACRÉS »
(1512-1562.)
Première forme de ce petit livre scolaire et ses transformations successives. — I. Il se rattache à la littérature des Colloques scolaires mise en honneur par la Réforme. — II. But de l’auteur d’après sa préface. — III. Exemples de sa méthode et de son style. — IV. Valeur du livre pour l’enseignement du latin. — V. Son caractère original et son influence comme livre d’éducation protestante. — VI. Les Dialogues sacrés restent pendant plus de deux siècles le premier livre de latinité de tous les pays allemands indication des principales éditions jusqu’en 1780 
 152
CHAPITRE VII
PREMIÈRES DIFFICULTÉS. LA PESTE DE GENÈVE. RUPTURE AVEC CALVIN. LIAISON AVEC OCHINO
(1541.)
I. Castellion maric sa sœur et se marie. Premiers froissements avec Calvin. — II. La peste à Genève (1542). Dévouement du ministre Pierre Blanchet. Hésitation des autres ministres à faire leur devoir : Castellion s’offre à les remplacer. Le Conseil insiste pour que les ministres remplissent leur office. Transformation des faits, dans la suite, en une légende à l’honneur de Calvin et à la honte de Castellion. — III. Famine de 1543-1544. Castellion ne peut vivre de son traitement, demande à se retirer. Le Conseil veut l’appeler au ministère. Calvin s’y oppose, en raison d’une dissidence d’opinion théologique. Certificat délivré par tout le corps pastoral expliquant cette dissidence. — IV. Ribit et Viret intercèdent pour Castellion auprès de Calvin. L’autorité de Calvin devient de plus en plus absolue. — V. Dernier incident ; sortie virulente de Castellion contre les pasteurs de Genève. Plainte portée au Conseil par les pasteurs, qui étaient eux-mêmes poursuivis pour propos irrévérencieux. Décision du Conseil, plus tard présentée comme une sentence d’expulsion. — VI. Relations de Castellion avec Bernardino Ochino 
 180
CHAPITRE VIII
BALE. ANNÉES DE SOUFFRANCE. CASTELLION CORRECTEUR CHEZ OPORIN
(1545-1552.)
I. Castellion cherche en vain un emploi scolaire dans les États de Berne : toutes les places étaient prises à Lausanne. — II. Les relations s’enveniment entre Calvin et lui. Ses visites à Cordier et à Zébédée. — III. Il entre chez l’imprimeur Oporin, il public quelques ouvrages latins et grecs, il commence sa traduction de la Bible. — IV. Années de misère ; travaux manuels. Allusion calomnieuse de Calvin : la gaffe pour repêcher les épaves du Rhin. — V. Ses relations avec François Dryander. — VI. Protection et amitié de Boniface Amerbach. — VII. Fin de la période de misère : Castellion maître ès arts (1553) et bientôt lecteur de grec à l’Université de Bâle 
 230
CHAPITRE IX
PREMIERS ÉCRITS. POÈMES LATINS ET GRECS. LES ORACLES SIBYLLINS. LES PSAUMES
(1515-1517).
I. La poésie latine dans la première moitié du xvie siècle n’est pas une production purement artificielle ; efforts de Melanchthon et de son école pour constituer une poésie classique chrétienne tant avec les anciens poèmes qu’avec des œuvres contemporaines. — II. Idée sommaire du Jonas, poème latin, et du Précurseur, poème grec, de Castellion. — III. Mosis institutio reipublicæ, mise à la portée des commençants. — IV. Les Oracula sibyllina, deux éditions complétant celle de Xystus Betuleius. — V. Recueils de morceaux choisis (en latin) de poètes chrétiens ; part qu’y prend Castellion, ses Odæ in Psalmos XL 
 262
CHAPITRE X
LES DEUX TRADUCTIONS DE LA BIBLE, EN LATIN (1551), EN FRANÇAIS (1555)
I. Traductions latines du Pentateuque et des Psaumes (Moses latinus et Psalterium) publiées à part (1546 et 1547) ; importance de la préface et des notes du Moses latinus. — II. Préface de la Bible latine dédiée à Édouard VI (1551) : premier manifeste de la liberté de conscience. — III. Principes généraux, esprit et méthode des deux traductions de la Bible, latine et française : opinion de Castellion sur l’inspiration des Écritures, sur le canon sacré, sur le texte des Livres saints, sur la manière dont ils doivent être traduits. — IV. La Bible latine : quelques exemples. — V. La Bible française elle est écrite pour les ignorants. — Les deux règles philologiques du traducteur. — Exemples 
 293
CHAPITRE XI
LE SUPPLICE DE MICHEL SERVET ET L’OPINION PROTESTANTE CONTEMPORAINE (1553-1554.)
Le bûcher de Servet (27 octobre 1553). — Opinion des Églises suisses. — Philibert Berthelier. — Servet pose la question de principe : peut-on punir de mort l’hérétique ? — Preuves diverses de l’hésitation de l’opinion protestante à cet égard. — Gribaldi. — Calvin obligé d’écrire son apologie un mois après le supplice de Servet. — Bullinger, ses conseils, son distinguo entre l’hérésie et le blasphème, son jugement sur le livre de Calvin. — Opinion à Berne (W. Muslin), à Zurich, à Bâle, en Allemagne (W. Waydner). — Première lettre reçue par Calvin en réponse à sa Defensio orthodoxæ fidei : le chancelier Nicolas Zurkinden de Berne. — Apparition du De hæreticis an sint persequendi (mars 1554). — Th. de Bèze s’apprête à y répondre 
 335
CHAPITRE XII
LE « TRAICTÉ des hérÉTIQUES » DE MARTIN bellie : ANALYSE ET EXTRAITS (1554.)
Les deux Préfaces de Martinus Bellius (en latin au duc de Wurtemberg, en français au comte de Hesse). — Analyse des morceaux du recueil : I. Luther. — II. Jean Brenz. — III. Érasme. — IV. Sébastien Frank. — V. Pères de l’Église. — VI. Théologiens luthériens et Calvin. — VII. Georges Kleinberg. VIII. Épilogue par Basile Montfort 
 360
APPENDICE
Fragment d’une étude inédite de M. le pasteur Douen, sur la Bible française de Castalion 
 415

Coulommiers. - • Imp. PAUL BRODARD.

415