Sonnets Gaillards et Priapiques/Qu’une sévère loy tient Dorinde captive !

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Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 30).


Qu’une sévère loy tient Dorinde captive !
Le vice et la vertu la gêne[nt] également,
Et son cœur des plaisirs attiré doucement,
Touché de repentir en même temps s’en prive.

Elle brûloit pour moy d’une flame lascive,
Et vouloit satisfaire à son embrasement,
Quand l’heure du salut fit naître en un moment
Le souvenir du sien à son ame craintive.

Un même temps nous vit baiser et prier Dieu,
Le Temple et le Bordeau ne fut qu’un même lieu,
Commencer et finir n’eut point de différence ;

Mais nous ne verrons plus même chose arriver ;
Car si toute vertu mérite récompense
Nous méritons de Dieu qu’il nous laisse achever.