Souvenirs d’outre-mer/11

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DE PARIS À ROME.



Ayant passé quelques jours encore au pays de nos ancêtres, j’étais content, après mon retour à Paris, et après un agréable repos, de prendre le train qui nous transporte de Paris à Rome.

Le trajet est palpitant d’intérêt :

Les Vosges, les Alpes, des vergers, des vignobles, des maisonnettes surgissent çà et là comme des nids au milieu de la verdure, de paisibles hameaux sur lesquels semblent planer la paix et la prospérité ; le tunnel du mont Cenis, dont la longueur mesure quinze kilomètres, et qui nous donne des émotions, la Méditerranée avec ses eaux bleues et diaphanes, où se mirent de belles villes et des caps pittoresques ;

Turin avec ses palais royaux, ses édifices antiques, les rives animées du Pô, fréquentées par une armée de lavandières accourant de toutes les parties de la ville, portant leurs paniers sur la tête, et blanchissant l’horizon de leur linge qui flotte au vent, ;

Gênes avec sa belle statue de Christophe Colomb, ses palais splendides, son cimetière rivalisant de beauté avec celui de Turin, auquel il est peut-être supérieur ; enfin avec son port de mer admirable, où l’on voit flotter les pavillons de tous les pays du monde. ;

La Spezzia, Pise et sa fameuse tour penchée ;

Ces montagnes de marbre de toutes les couleurs bordant le littoral, ces champs fertiles, plantés d’oliviers, ces nombreux tunnels où les voyageurs s’engouffrent soudain comme des ombres fugitives, et plus loin surgissent du flanc du rocher, sous le ciel azuré de la belle Italie :

Tout cela est bien de nature à donner des inspirations aux artistes et aux hommes de lettres.

Mais toutes ces beautés ne sont pas comparables à celles de Rome dont je vais essayer de vous entretenir quelques instants.


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