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LES ÉLECTIONS
AU PARLEMENT D’ALLEMAGNE


I.

Pour la seconde fois depuis la fondation de l’empire d’Allemagne, le suffrage universel vient d’élire les députés au Reichstag. Tous les partis reconnaissaient à l’avance la gravité du jugement que le peuple allemand allait rendre sur le nouvel ordre de choses, déjà éprouvé par une expérience de trois années. Beaucoup de questions politiques, sociales, religieuses, étaient en effet portées devant les électeurs, et il n’était point facile de dire comment ils y répondraient, car dans un pays mal centralisé le suffrage universel n’est pas un instrument qu’on manie à sa guise, et les 397 circonscriptions électorales n’ont pas encore été si bien étudiées qu’on puisse, avant le dépouillement du scrutin, faire le compte des voix dont chaque opinion y dispose. Aussi l’on était en général sobre de prévisions, et personne ne se sentait sans inquiétude. Les journaux d’Allemagne ont coutume de jeter un regard au 1er janvier sur l’année qui finit et de sonder les mystères de celle qui commence : au 1er janvier 1874, ils avaient le ton mélancolique. L’événement a justifié cette prudence et cette sorte de tristesse, puisque le résultat des élections devait surprendre tout le monde sans donner à personne le droit de se dire satisfait.

La lutte a été vive presque partout, acharnée sur quelques points. Ou pourrait dire qu’elle ressemble à beaucoup de celles que nous avons vues en France, si la haine qui anime les partis les uns contre les autres, jointe à la rudesse du tempérament germanique, n’avait trop souvent inspiré des violences de langage et d’action dont la grossièreté répugne à notre goût. Pendant un mois, la presse a été remplie d’articles sur les élections, d’appels aux réunions électorales, de manifestes des partis, de professions de foi des candidats.