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réforme et contre-réforme

déchaîné en Souabe une guerre civile. Ce sont des gens « besogneux et turbulents, hautains et brutaux » et qui sont à la fois détestés de la bourgeoisie et des princes parce qu’ils convoitent les richesses de l’une et entravent les calculs ambitieux des autres. Les chevaliers vaincus, les paysans à leur tour se révoltent : insurrection plus sérieuse mais qui manque de direction. Ainsi s’épuise la sève sociale dans l’arbre de la Réforme. Luther inquiet assiste à ces violences au milieu desquelles il sent son effort se perdre. Mais déjà, comme dit Ernest Denis, « quelques princes se demandent s’il n’y a rien à tirer de cette force déchaînée ». Désormais Luther n’est plus que l’initiateur déjà distancé. Les chefs sont l’Électeur Jean de Saxe et le landgrave Philippe de Hesse. Convaincus ?..… sans doute mais intéressés, sûrement. On va commencer à « séculariser ». Grand mot : bonne affaire. Séculariser, c’est confisquer et la confiscation légitimée par la religion, quelle aubaine pour tous ces princes dont les besoins excessifs — mais parfois aussi les charges inévitables — dépassent les ressources car leurs domaines ne sont pas d’assez vastes dimensions pour leur procurer un facile crédit.

Charles-Quint a une vue très juste des choses quand lil presse le pape de provoquer au sein de l’Eglise romaine une contre-réforme qui en Allemagne, sinon en Suisse et en Scandinavie lui ramènerait les peuples. Car les peuples ne sont pas enchantés. Dans les sanctuaires allemands dépouillés de leurs ornements se déroulent des offices sans attrait. Des pasteurs besogneux et médiocres au service d’une « oligarchie de théologiens pointilleux et intolérants >> font regretter l’ancien clergé :. Autour des couvents fermés la misère s’étend. En 1530, à Augsbourg, les « protestants »[1] s’accordent sur une profession de foi qui ne paraît pas aussi éloignée qu’on le pensait de celle ·de maints catholiques. Des esprits modérés, comme Melanchton, souhaiteraient le rapprochement. Luther est hostile mais c’est Calvin (dont l’influence en France et surtout à Genève est trèi ;. ; forte) qui fait échouer la tentative. Sur quoi le concile tant

  1. Le nom de protestants a commencé d’être appliqué aux réformés après la diète de Spire (1529) où ils avaient protesté contre les mesures proposées. Quant au terme huguenot, c’est une corruption française ultérieure du mot allemand Eidgenossen (confédérés).