« Une Campagne de vingt-et-un ans/Chapitre XV » : différence entre les versions

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Version du 17 juin 2017 à 21:56

Librairie de l’Éducation Physique (p. 131-140).

lui donner une base solide. En limitant son programme à la révision des règlements olympiques, nous aurions couru le risque de rendre ses travaux inintéressants et d’aboutir à un fiasco complet. D’autant que l’horizon politique s’assombrissait en Orient et qui sait si la Grèce, un an plus tard, parlerait encore d’organiser des jeux à brève échéance ?

Certes, j’étais bien loin de me douter des événements qui se préparaient et je ne pensais pas que les revendications, à l’endroit de la Crète pussent conduire si vite à la guerre. On a dit à ce sujet que les Jeux Olympiques de 1896 avaient contribué à pousser
Hôtel de ville du Havre

le havre : l’hôtel de ville
les Grecs vers cette extrémité et qu’ils avaient permis aux chefs du panhellénisme de se réunir à Athènes sous le couvert du sport et d’y prendre des dispositions préliminaires. Je n’ai jamais ajouté foi à cette dernière assertion et je ne sache pas que de véritables preuves aient été produites à l’appui. Il me paraît au contraire que le mouvement en faveur de la Crète fut assez spontané. Mais je considère comme hors de doute que le succès des Jeux grisa quelque peu l’opinion et donna aux Hellènes une confiance dangereuse tant en leurs propres forces qu’en la bienveillance des nations étrangères. Quoi qu’il en soit, la guerre éclata et tourna très vite en demi-désastre. Le sentiment public en Europe fut en général hostile à la Grèce ; les Français surtout jugèrent sévèrement son imprudente initiative. C’était là une nouveauté. Depuis Navarin, la France était restée constamment fidèle et je déplorais cette manifestation de sentiments inverses. Avec quelques philhellènes et sur l’appel de l’Association des Étudiants grecs de Paris, je me Gabriel Bonvalot
m. gabriel bonvalot
rappelle d’avoir organisé, au début de 1897, dans la grande salle de l’hôtel des Sociétés savantes, une conférence qui fut quelque peu houleuse, ayant été troublée par l’expression des sympathies ottomanes d’une partie de l’assemblée mais qui se termina néanmoins par le vote d’un ordre du jour chaleureux en faveur de l’Hellade. Mon ami, M. d’Estournelles, présidait cette séance avec M. Michel Bréal qui avait répondu à notre invitation en m’écrivant : « C’est vraiment bien, ce que vous faites-là car nos bons amis grecs me paraissent avoir quelque peu oublié tout ce qu’ils vous devaient. » Cela se passait, comme je viens de le dire, au début de l’année 1897 et lorsque le Congrès s’ouvrit, il n’était, en effet, plus question de tenir des Jeux à Athènes. Nous n’aurions même pas pu convenablement en discuter l’opportunité au lendemain d’une paix si onéreuse et dans la tristesse du deuil national. Je me trouvai fort heureux d’avoir rédigé le programme du Congrès de façon à le soustraire à toute répercussion des événements extérieurs.

Ce programme comprenait entr’autres l’étude des problèmes d’hygiène et de pédagogie se rapportant aux exercices physiques : psychologie des sports, leur action morale sur l’adolescent, influence de l’effort sur la formation du caractère et le développement de la personnalité, enseignement de l’hygiène sportive, pratique de l’hydrothérapie, etc… Ces sujets furent discutés notamment par trois orateurs de marque, le Père Didon, Gabriel Bonvalot et le Révérend de Courcy Laffan, alors headmaster du collège de Cheltenham et délégué au Congrès par l’Association des headmasters d’Angleterre. Ce jour-là, la grande salle des fêtes de l’Hôtel de Ville du Havre retentit, comme bien on pense, d’applaudissements enthousiastes. La surprise fut grande d’entendre le délégué britannique improviser, après l’admirable discours du Père Didon, une allocution en langue française dans le style le plus parfait.

Pourquoi Le Havre ? Ce choix parut surprendre. On avait parlé de Berlin, de Stockholm et aussi de Paris. Personne bien entendu, n’avait suggéré la cité normande mais nul non plus ne formula d’objection fondamentale quand j’eus exprimé mon désir très net à cet égard. Il s’agissait en somme d’organiser une manifestation en porte à faux ; cette manifestation était utile mais non indiquée ; rien ne la justifiait de façon précise ; elle n’avait point de raison d’être absolue. Dès lors le succès en demeurait plus ou moins problématique et la mise en train présentait de sérieuses difficultés. Père Didon
le père didon
Je tenais absolument à avoir mon Congrès sous la main, dans une ville où je fusse assuré de lui voir faire bonne figure, quelque pût être le nombre des adhérents étrangers. On était alors sous la présidence de Félix Faure et le Havre était devenu « la ville présidentielle », le chef de l’État y ayant sa résidence particulière et y passant la plus grande partie de ses étés. Cela me permit d’obtenir tout de suite de M. Félix Faure qu’il acceptât la présidence d’honneur du Congrès. Dès le mois de juillet 1896, une délibération du Conseil municipal avait mis l’Hôtel de Ville à la disposition du Comité international pour y installer son bureau et y tenir les séances du Congrès. Les organisateurs furent MM. W. Langstaff, le Dr  Robert Sorel, Maurice Taconet, Ch. Jacquemin, Henrotin et Georges Lafaurie ; ils étaient tous havrais. Les trois premiers surtout se donnèrent beaucoup de mal pour remplir, à l’aide d’une souscription, la bourse du trésorier, M. Lafaurie et, malgré qu’il ne fallût pas de grandes sommes, l’intérêt parut un moment fléchir à ce point que nous dûmes envisager l’opportunité d’un ajournement. Qu’en eût-il été dans une autre ville ?… On s’en était remis à ma décision. J’étais alors à Luchon ; le parti de la confiance l’emporta et je télégraphiai qu’il fallait aller de l’avant. Or, à peine arrivé en Normandie, j’y tombai malade et sortis de mon lit juste à temps pour aller présider les séances, effort qui faillit d’ailleurs nuire assez sérieusement à ma convalescence. Ces séances durèrent six jours ; je fus privé d’assister à aucune des fêtes dont j’avais pris grand plaisir à arrêter le détail ; j’ai su qu’elles furent très réussies. La fête de gymnastique aux flambeaux sur la jolie place Gambetta, située entre le théâtre et le bassin du Commerce, et surtout l’embrasement des falaises de la Hève furent favorisés par le temps et fort applaudis. Les congressistes s’étaient réunis à Rouen et étaient arrivés au Havre par bateau en descendant la Seine ; ils firent, le 30 juillet, une excursion à Étretat et le 1er août assistèrent aux régates du Havre. La séance d’ouverture avait eu lieu le 26 juillet et le banquet de clôture fut donné le 31, à l’hôtel Frascati. Les autorités y assistaient. En somme, grâce surtout au dévouement intelligent et zélé de M. Langstaff, tout se passa fort bien.

Le président de la République reçut les membres du Congrès dans sa villa de la Côte en deux fournées. Je lui présentai d’abord les Français fort nombreux, puis les délégués étrangers parmi lesquels la Russie et la Hongrie avaient seules des représentants officiels chargés de mission par les ministres de l’Instruction publique ; mais il y avait aussi des Suédois, Américains, Anglais, Italiens, Allemands représentant soit des universités, soit de grandes sociétés de sport. Les discussions furent intéressantes et très suivies. Le recteur de l’Académie de Caen y prit part ainsi que le sous-préfet du Havre qui s’associa même avec le père Didon pour présenter un des vœux que le Congrès adopta.

Le Congrès, ainsi que je l’ai dit, ne toucha pas à la question des Jeux Olympiques. Toutes choses restèrent en l’état. Il était venu surtout des pédagogues et des hygiénistes, peu de techniciens. D’ailleurs, du moment que le hasard des événements avait enlevé toute actualité au principal problème, celui du modus vivendi à établir entre le Comité International et le Comité hellène, il n’y avait plus aucune raison de rien changer au régime inauguré par le congrès de Paris. Quant au résultat que j’avais cherché à obtenir, il était pleinement atteint. Les membres du Comité International s’étaient assemblés dans des conditions propres à leur donner à la fois le sentiment de leur stabilité et de leur utilité. Le chef de l’État français avait patronné leur réunion et témoigné de l’intérêt qu’il y portait. La route leur était de nouveau tracée et nul d’entre eux n’hésita à s’y engager. À partir de ce jour, il ne fut plus jamais entre nous question de nous dissoudre et d’abandonner à d’autres la poursuite de notre entreprise. Une nouvelle crise pourtant allait survenir qui serait plus longue à traverser et plus redoutable à affronter que la précédente.

Cette même année 1897 aurait dû être l’occasion, de la part de l’Union des Sports athlétiques d’une intéressante commémoration. Son dixième anniversaire avait sonné. Mais personne ne songea à s’en occuper. L’Union était dans un marasme relatif. M. de Janzé voulait, comme moi, s’en retirer. Faute de nous trouver des successeurs, on préférait laisser figurer nos noms dont la présence ne répondait plus à aucune réalité. N’ayant pu décider l’Union à fêter ses dix ans à la date voulue, j’obtins du moins qu’elle les fêtât au printemps de 1898 en même temps que l’anniversaire du Comité pour la propagation des exercices physiques. Cela se fit en un joyeux banquet suivi d’une représentation théâtrale organisée par le comte Albert de Bertier et pour laquelle il avait écrit le plus spirituel à-propos que jouèrent d’excellents artistes.


xv

LES APPRÊTS DE LA DEUXIÈME OLYMPIADE



Les exercices physiques ayant tenu une place à l’Exposition de 1889, il était tout simple qu’ils en tinssent une plus grande à l’Exposition de 1900. La chose était admise dès le principe et je me souviens d’en avoir causé, presqu’au lendemain de la clôture de la première de ces expositions, avec l’un des commissaires, M. Georges Berger, membre de l’Institut que tout semblait désigner pour présider aux destinées de la suivante. Mais on lui préféra M. Alfred Picard qui, à défaut d’autre supériorité sur M. Georges Berger, possédait du moins une plus grande confiance en son omniscience.

Le 30 janvier 1894, M. Alfred Picard assez récemment installé dans ses fonctions nous reçut au Conseil d’État, M. Strehly et moi. L’éminent professeur avait mis sa signature à côté de la mienne au bas du document que nous remîmes au commissaire général et dont j’ai conservé la copie. Il s’agissait d’enfermer une exposition athlétique dans une reproduction aussi exacte que possible de l’Altis d’Olympie ; l’exposition devait former trois sections : période antique, Égypte, Inde, Grèce et Rome — moyen âge : la chevalerie et les jeux populaires — époque moderne : la gymnastique allemande et suédoise, la renaissance athlétique en Angleterre, l’athlétisme dans les deux mondes. L’escrime, la chasse et les sports de glace formaient une section annexe. Hors de l’Altis devaient être reproduits des Thermes romains et un Athletic-club américain (celui de Chicago). Le projet prévoyait l’organisation dans le gymnase et dans le stade de courses, de jeux et luttes d’après l’antique. Mais il était bien spécifié que cafés, boutiques, spectacles payants seraient bannis de l’enceinte, que nulle concession n’y serait admise et que l’Olympie de 1900 revêtirait un caractère nettement pédagogique. Je ne puis entrer ici dans le détail du projet mais telles en étaient les bases. Je profitai de l’occasion pour entretenir M. Alfred Picard du Congrès international convoqué à la Sorbonne pour le mois de juin de cette même année 1894 et du rétablissement éventuel des Jeux Olympiques (modernisés ceux-là) qui en serait vraisemblablement la conséquence. Je lui dis que nous proposerions pour les inaugurer la date de 1900 et que la première Olympiade coïnciderait de la sorte avec l’Exposition[1].

M. Picard écouta mes explications et celles de M. Strehly sans formuler la moindre opinion. Il nous dit qu’il allait « classer » le projet et nous convoquerait en temps opportun ; ce qui, par parenthèse, ne se produisit pas. Ni M. Strehly ni moi n’entendîmes plus jamais parler de la chose. Quant aux Jeux Olympiques, M. Picard n’en tint nul compte car le 2 septembre suivant (le Congrès de la Sorbonne avait eu lieu dans l’intervalle et les Jeux Olympiques avaient été rétablis) le Ministre du commerce sur sa proposition nomma une commission de quatre-vingts membres chargée d’étudier un « programme de concours se rattachant aux exercices physiques » susceptibles d’être organisés « dans la région de Vincennes pendant l’Exposition universelle de 1900 ». La formule n’était pas très heureuse. La composition de la commission que présidait le général Baillod l’était d’avantage. Je ne pus prendre part aux travaux de ladite commission ; j’étais en Grèce occupé à préparer les Jeux de 1896 quand elle s’assembla et lorsque je rentrai à Paris le rapport était sur le point d’être déposé. Du reste, 1896 concentrait tous nos efforts. Pour 1900 on verrait plus tard.

Lorsque le Congrès du Havre (1897) eut pris fin, l’heure sonna pour nous de songer à la deuxième Olympiade. Mais où en étaient les concours de l’Exposition ? Quels étaient les projets du commissaire général ? Il importait avant tout de le savoir. Depuis deux ans et plus, la Commission dont je viens de parler n’avait plus été convoquée et personne ne parlait de la faire revivre. Il demeurait vaguement convenu qu’il y aurait « des exercices physiques à Vincennes ». Or Vincennes avait dès lors très mauvaise réputation : l’annexe qui y serait installée était couramment désignée sous le nom de « dépotoir de l’Exposition » ; on disait que le commissariat général y expédiait volontiers tous les projets inintéressants pour lui ou dont il entrevoyait le lâchage comme possible à la dernière heure si les circonstances l’exigeaient. D’autre part, la classification générale de l’Exposition qui s’était fait assez longtemps attendre avait causé une vive déception aux futurs exposants sportifs. Plusieurs m’adressèrent leurs doléances et m’exprimèrent leur vif désir d’obtenir que les objets et engins de sport fussent réunis en une seule classe. Bien que persuadé que leur vœu était désormais irréalisable, j’adressai au ministre du commerce, M. Henry Boucher, une lettre dont beaucoup de journaux reproduisirent les termes en les approuvant. En voici le passage principal. « Le public éprouvera assurément quelque surprise en constatant que, dans la classification générale, les exercices physiques se trouvent éparpillés de la plus étrange façon. Les mots : gymnastique, escrime, jeux scolaires terminent humblement la longue énumération des objets compris dans la classe 2 sous le titre « enseignement secondaire ». Les vélocipèdes sont annexés aux voitures. La classe 33 « matériel de la navigation de commerce » renfermera ce qui a trait à la natation et à l’aviron. J’imagine que le patinage est dans la coutellerie. En tous cas, les « sociétés de sports » sont mentionnés dans la classe 107 dont vous m’avez fait l’honneur de me nommer membre et qui doit s’occuper des « institutions pour le développement intellectuel et moral des ouvriers ». De sorte que si les visiteurs de l’Exposition veulent admirer les plans du beau gymnase de l’Athletic Club de Chicago par exemple, qui est un club d’adultes, ils devront les aller chercher dans le matériel des lycées et collèges et que si la société de sport de l’Île de Puteaux ou le Polo Club de Paris veulent exposer, ils prendront rang parmi les institutions ouvrières ». Après avoir exprimé le regret que rien n’ait été tenté au point de vue rétrospectif pour mettre en évidence la série des progrès accomplis par les sports, je terminais en demandant au ministre ce qui en était de la fameuse Commission et des concours de Vincennes. La réponse de M. Boucher n’apporta, comme je le pensais bien, ni satisfaction relativement à la classification ni assurance formelle en ce qui concernait les concours. Le ministre annonçait bien « une série de concours qui se tiendraient près du lac Daumesnil au Bois de Vincennes » mais envisageait comme « prématurée » la constitution de « comités spéciaux » chargés de les organiser.

Après une ultime démarche dont M. Ribot voulut bien se charger auprès de M. Picard, en vue de savoir si ce dernier serait disposé le cas échéant à assurer la célébration des Jeux Olympiques dans l’enceinte de l’Exposition, démarche qui aboutit de la part du Commissaire général à une fin de non-recevoir, je me sentis tout à fait libéré de scrupules et j’offris au vicomte de La Rochefoucauld de présider à l’organisation des Jeux Olympiques de 1900. Aujourd’hui encore et bien que plusieurs de nos collaborateurs me l’aient amèrement reproché, ce choix se justifie pleinement à mes yeux et je crois bien que si la chose était à recommencer, j’agirais encore de même. Charles de La Rochefoucauld était pour moi un ami d’enfance et un camarade qe collège ; de tout temps j’avais admiré son énergie confinant parfois, il est vrai, à la brutalité ; mais sa haute situation sociale palliait cet inconvénient. Il était fort capable de persévérance obstinée ainsi qu’il en avait fait preuve dans la création de son Polo Club de Bagatelle. Sportsman passionné, il s’intéressait à toutes les manifestations sportives sans être inféodé à aucune de ces « petites chapelles » dont Vicomte de la Rochefoucauld
le vicomte de la rochefoucauld
je redoutais tant l’influence. Nul du reste n’avait entre les mains le moyen de présider plus princièrement l’Olympiade française. Un simple banquet donné par lui peu d’années auparavant à l’occasion d’un match international de polo avait revêtu, du fait du cadre au milieu duquel il se déroulait, l’aspect d’une fête somptueuse. Avec sa cour d’honneur, son escalier de marbre, ses deux galeries de bal, ses enfilades de salons, les verdoyantes perspectives de ses parterres, l’hôtel de la rue de Varennes n’avait besoin d’aucune parure spéciale pour enchanter les regards des invités. Un festival donné là constituerait un spectacle qu’il n’était au pouvoir d’aucun commissaire général d’Exposition d’égaler. Il suffirait d’y adjoindre une garden-party au château de Bonnétable, admirablement restauré et assez proche de Paris pour qu’on pût y aller passer la journée — et la seconde Olympiade prenait aussitôt un cachet à part et bien français. La vieille France ouvrant ainsi ses plus aristocratiques demeures à la jeunesse sportive à l’occasion de la plus démocratique des manifestations internationales, n’était-ce pas là quelque chose de piquant et de savoureux à la fois ?

Charles de La Rochefoucauld entra de plain-pied et avec enthousiasme dans mes vues et, ensemble nous constituâmes immédiatement R. Fournier-Sarlovèze
m. r. fournier-sarlovèze
le comité d’organisation des Jeux Olympiques de 1900. Nous fîmes choix d’un secrétaire général qui ne fut autre que Robert Fournier-Sarlovèze, aujourd’hui maire de Compiègne, alors brillant officier de cavalerie démissionnaire et sportsman convaincu. Fournier-Sarlovèze, énergique comme La Rochefoucauld, avait en plus l’esprit calculateur et le sens administratif ; il aurait l’œil à tout et ferait marcher son monde. Ces deux hommes se complétaient admirablement. Les « commissaires sportifs » furent choisis eu égard autant à leur compétence qu’à leur indépendance. Ce furent : MM. Hébrard de Villeneuve et le comte Potocki pour l’escrime, le comte de Guébriant et P. de Boulongne pour le yachting, MM. Dubonnet et E. Caillat pour l’aviron, G. Strehly pour la gymnastique, Georges Bourdon pour les sports athlétiques, Pierre Giffard pour la natation, le baron Jean de Bellet pour le lawn tennis, Bruneau de Laborie pour la boxe, le baron Lejeune pour le polo, O’Connor pour la courte paume, Ch. Richefeu pour la longue paume, le comte Jacques de Pourtalès pour le golf, le comte de Bertier pour le tir



  1. J’ai raconté plus haut comment, au Congrès de 1894, la date de 1900 parut trop éloignée et comment nous fûmes conduits à proposer la date de 1896 et le choix d’Athènes dans l’inauguration des olympiades nouvelles.