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FÉDER
239
vérité des choses dites par le jeune peintre.
vérité des choses dites par le jeune peintre.

Féder raconta fidèlement à Valentine
Féder raconta fidèlement à Valentine
tout ce qu’il avait dit contre les livres et
tout ce qu’il avait dit contre les livres et
en faveur du culte des jouissances physiques.
en faveur du culte des jouissances physiques.

Si M. Boissaux, ajoutait-il, donne des
Si M. Boissaux, ajoutait-il, donne des
dîners suivant les programmes que je lui
dîners suivant les programmes que je lui
indiquerai, il pourra dépenser cinquante
indiquerai, il pourra dépenser cinquante
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qu’il rira au nez de Delangle lorsque celui-ci
qu’il rira au nez de Delangle lorsque celui-ci
viendra lui dire : « Mais ne voyez-vous
viendra lui dire : « Mais ne voyez-vous
pas que Féder est amoureux de Valentine ?
pas que Féder est amoureux de Valentine ? »

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C’est sur ce ton que se parlaient les deux
C’est sur ce ton que se parlaient les deux
amants. Notre héros avait accoutumé
amants. Notre héros avait accoutumé

Version du 15 novembre 2017 à 16:00

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vérité des choses dites par le jeune peintre.

Féder raconta fidèlement à Valentine tout ce qu’il avait dit contre les livres et en faveur du culte des jouissances physiques.

— Si M. Boissaux, ajoutait-il, donne des dîners suivant les programmes que je lui indiquerai, il pourra dépenser cinquante billets de mille francs ; mais aussi, en moins de six mois, il sera connu à l’Opéra et sur le boulevard, et la vanité se chargera de lui procurer des jouissances telles, qu’il rira au nez de Delangle lorsque celui-ci viendra lui dire : « Mais ne voyez-vous pas que Féder est amoureux de Valentine ? »

C’est sur ce ton que se parlaient les deux amants. Notre héros avait accoutumé madame Boissaux à ce langage. Il est vrai que jamais Féder n’ajoutait : « Oui, je vous aime avec passion, vous avez changé ma vie, ne serez-vousjamais sensible à tant d’amour, etc., etc. » Jamais une seule parole dans ce sens ne lui était échappée ; mais en lui tout parlait d’amour, excepté ses paroles, et Valentine lui donnait très bien des rendez-vous ; c’est-à-dire qu’elle lui indiquait, avec une exactitude scrupuleuse, le moment où elle arriverait de Viroflay au bois de Boulogne. C’était là que nos jeunes amis se voyaient les jours