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d’antan. |
Version du 28 novembre 2018 à 09:55
chissables cataractes. Ajoutez que, selon M. Grenfell, « pas un seul endroit du bassin du Haut Congo ne se trouve à plus de 160 kilomètres d’une escale quelconque abordable par eau », et vous reconnaîtrez que, malgré l’énormité de sa superficie, l’État indépendant n’a besoin pour établir des communications directes entre ses différentes provinces, que d’un réseau ferré peu important. Supériorité économique incalculable !
Le pays en est tout à fait digne. Sa flore est, par endroits, superbe ; ses forêts que Stanley qualifie tour à tour de « terrible sous-bois » et de « miracle de végétation », renferment quantité d’espèces précieuses, l’acajou, l’ébène, le teck, le bois de rose, le baobab géant, etc., sans compter d’infinies variétés d’arbres à caoutchouc. Sa faune est riche : éléphants, buffles, zèbres, antilopes, singes, crocodiles ; hippopotames s’y multiplient ; lacs et cours d’eau regorgent de poissons. Son sol est très fertile, susceptible à la fois des cultures les plus épuisantes et les plus délicates. Son sous-sol contient, avec d’importants gisements de fer et de cuivre, l’étain, le charbon, le plomb, le platine, l’amiante, etc… Sa population elle-même est nombreuse — 29 millions d’âmes — et présente des qualités suffisantes pour fournir une main-d’œuvre utile.
Tant d’avantages n’ont pas échappé au roi Léopold. Il en a tiré un parti remarquable. Nous en trouvons la meilleure preuve dans le développement commercial de l’État : en 1886, un an après sa fondation, la valeur des produits naturels exportés n’atteignait pas 900.000 francs ; en 1894 elle était déjà de 8 millions ; en 1904 elle a atteint 51.900.000 francs.
Le Congo est le pays du caoutchouc. Depuis plusieurs années l’administration royale a consacré tous ses efforts à perfectionner son exploitation : sa production a passé de 79.000 francs en 1887 à 43.471 000 francs en 1904.
Après le caoutchouc vient l’ivoire (pour 3.800.000 francs), les noix palmistes, l’huile de palme, la résine copal, le cacao, le café, les arachides, les bois d’ébénisterie, etc…
La richesse de l’État indépendant du Congo ne fait plus de doute pour personne, pas même pour les Belges qui témoignent à présent pour leur « colonie » d’un enthousiasme égal à leur indifférence d’antan.