« Page:Deschamps - Jubilé de Shakespeare, 1864.djvu/13 » : différence entre les versions

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Un goître tombé par hasard ;
Des lèvres de Tartare, un nez de Turc, un foie
De Juif blasphêmateur ; le doigt, tout noir de sang,
D’un enfant de fille de joie,
Sur la borne écrasé par sa mère, en naissant.
Étendons par-dessus la peau d’une lamproie
Et les boyaux d’un tigre encor plein de sa proie,
Pour rendre le mélange et solide et puissant.

toutes trois.

Redoublons de travail, que le feu tourbillonne,
Soufflons, et qu’à grand bruit la chaudière bouillonne.


la première sorcière.

Paix ! voyez encor ce que j’ai ;
Versons dans la masse qui tremble
L’écume d’un dogue enragé,
Puis, refroidissons tout ensemble
Dans du sang de singe figé.


la deuxième sorcière.

Comme une fécondante pluie,
Sur les charbons presque amortis,
Répandons le sang d’une truie,
Qui dévora ses neuf petits.
Et, dans la flamme rallumée,
En épelant tout bas le magique alphabet,