« Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/109 » : différence entre les versions

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hasard a voulu dès l’abord que je puisse vous être utile. Ne repoussez pas mon aide, je vous en prie. La menace du danger, loin d’être finie, s’accroît au contraire. Vos ennemis sont exaspérés. Que ferez-vous, si je ne suis pas là ?

— Allez-vous-en, dit-elle avec obstination.

Elle demeurait au seuil de la terrasse comme devant une porte ouverte. Elle fuyait les yeux de Raoul et dissimulait ses lèvres. Cependant elle ne partait pas. Comme il le pensait, on est prisonnier de celui qui vous sauve inlassablement. Son regard exprimait de la crainte. Mais le souvenir du baiser reçu cédait au souvenir infiniment plus terrible des épreuves subies.

— Allez-vous-en. J’étais en paix ici. Vous avez été mêlé à toutes ces choses… à toutes ces choses de l’enfer.

— Heureusement, dit-il. Et, de même, il faut que je sois mêlé à toutes celles qui se préparent. Croyez-vous qu’ils ne vous cherchent pas, eux ? Croyez-vous que Marescal renonce à vous ? Il est sur vos traces actuellement. Il les retrouvera jusque dans ce couvent de Sainte-Marie. Si vous y avez vécu quelques années heureuses de votre enfance, comme je le suppose, il doit le savoir et il viendra.

Il parlait doucement, avec une conviction qui impressionnait la jeune fille, et c’est à peine s’il l’entendit balbutier encore :

— Allez-vous-en.