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''L’élévation'', quand elle n’est pas considérable, ne nuit pas aux divers procédés de

''L’élévation'', quand elle n’est pas considérable, ne nuit pas aux divers procèdes de
la culture, ni aux habitudes des animaux.
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Mais la valeur d’une ferme diminue si, par
Mais la valeur d’une ferme diminue si, par

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liv. ier.
AGRICULTURE : CLIMAT.


goureusement limités ; et il en est de même des grands arbres fournissant les bois de construction, tels que le chêne des pays tempérés, et l’acajou de la zone torride.

Les animaux sont soumis au climat aussi bien que les plantes ; et, parmi les animaux domestiques, il en est qu’on trouve partout, comme le bœuf, le cochon, tandis que d’autres sont confinés dans certaines contrées, comme le renne, le chameau, l’éléphant. Le cheval et l’âne suivent aussi l’homme à peu près sous toutes les latitudes. Le mouton peut vivre aussi dans l’Inde et au Groënland, mais il y perd ses qualités utiles : au Groënland, il a besoin d’être abrité pendant neuf mois de l’année ; dans l’Inde, la laine se transforme en poils, et la chair est trop maigre pour donner de bonne viande de boucherie.

La culture de chaque espèce de plantes, comme la conduite des animaux, sont donc matériellement subordonnées au climat ; la quantité et la valeur des productions d’un pays en dépendent dans quelques cas. La même espèce d’arbres qui, sous un climat tempéré, s’élève à une grande hauteur, ne produit qu’une tige petite et chétive dans une situation exposée aux vents froids. Sous un climat favorable et chaud, les sols les plus stériles, qui dans une contrée moins favorable resteraient incultes, peuvent avec avantage être livrés à la culture. La nature des produits dépend même du climat ; ainsi, sir J. Sinclair nous apprend que dans plusieurs des parties les plus élevées de l’Angleterre et de l’Ecosse, on ne peut pas cultiver le froment avec avantage. Dans plusieurs des comtés septentrionaux de l’Ecosse, on a trouvé nécessaire de semer, au lieu de l’orge à deux rangs, la petite orge quadrangulaire, quoique de qualité bien inférieure ; l’expérience a fait voir que l’avoine, à cause de sa rusticité, était d’un produit plus certain et plus profitable que toute autre espèce de grains ; dans les districts humides on ne peut cultiver les pois avec avantage à cause des pluies. Chaque localité offre des phénomènes de ce genre, qu’il est indispensable au cultivateur d’étudier, pour ne pas être trompé par les résultats de ses cultures.

Celui qui n’a pas voyagé se fera difficilement une juste idée des grandes variations que le climat apporte dans la culture des espèces de plantes. En Italie et en Espagne, où prévalent les cultures inondées, et où la plupart des récoltes, en grains ou en racines, demandent un copieux arrosage, il en est quelques unes cependant qui viennent de la manière ordinaire, dans la saison des pluies, telles que les melons en Italie, et les ognons en Espagne. — Mais en Arabie, en Perse et dans l’Inde, on ne peut entreprendre aucune culture sans eau, excepté sur les parties les plus élevées des montagnes. Dans ces contrées, le procédé fondamental de la culture est de préparer la surface du sol à recevoir l’eau, à l’y faire circuler dans des fossés ou rigoles, et à s’en procurer autant qu’il en faut, à l’aide de machines qui l’élèvent de la profondeur des puits ou du lit des rivières. Le manque d’eau nécessaire à l’irrigation des champs les prive de toute culture régulière, et s’oppose invinciblement à la production du blé. Mais la nature, dans de telles situations, produit spontanément des récoltes périodiques de plantes annuelles, succulentes ou bulbeuses ; et l’homme peut, jusqu’à un certain point, imiter la nature et tirer parti du climat en substituant, dans ces circonstances, des plantes annuelles bulbeuses utiles à des plantes de même nature qui ne le sont pas. Celles-ci, dans plus d’un cas, pourraient être avantageusement remplacées par les autres.

La culture, dans le nord de l’Europe, consiste au contraire, en grande partie, plutôt dans l’art de débarrasser les terres de leurs eaux superflues, que dans celui de leur en procurer artificiellement. Si l’on y a recours à l’irrigation, elle est limitée aux prairies, et c’est moins pour en accroître l’humidité, que pour en stimuler la végétation par la dissolution plus prompte des engrais qu’on leur donne, et pour augmenter ou diminuer la chaleur de la terre. Cette opération doit être conduite avec beaucoup de soins pour ne pas devenir plus pernicieuse qu’utile. — Elle n’offre, au contraire, aucun danger dans les pays chauds, et elle y sert à modérer plutôt qu’à augmenter la température du sol. L’eau, dans le nord de l’Europe, est fournie à la terre par l’atmosphère en quantité souvent plus que suffisante aux besoins de la végétation. Aussi le principal objet du cultivateur y est-il de maintenir le sol dans un parfait état d’égouttement à l’aide de rigoles superficielles et de conduits souterrains ; de le tenir bien ameubli pour que l’humidité s’évapore et que les racines s’y étendent à l’aise ; de lui fournir des engrais chauds et abondans ; de le tenir débarrassé des mauvaises herbes, et d’employer en un mot tous les moyens propres à faciliter l’accès delà lumière, de l’air, et de toutes les influences atmosphériques, aux plantes cultivées qui doivent en profiter.

Toutefois ces deux grandes divisions géographiques que l’on peut faire de l’agriculture, en agriculture du Midi et en celle du Nord, ne sont pas tellement rigoureuses qu’elles doivent être uniquement déterminées par des degrés de latitude. Elles sont, au contraire, très-souvent modifiées par des circonstances physiques, telles que l’élévation du pays au-dessus du niveau de la mer, l’aspect qu’il présente par l’abondance de ses eaux, de ses forêts, de ses montagnes ; son caractère topographique de continent, d’île ou de péninsule ; sa constitution géologique ; enfin la nature du sol cultivé.

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§ ii. — De l’élévation.

L’élévation, quand elle n’est pas considérable, ne nuit pas aux divers procédés de la culture, ni aux habitudes des animaux. Mais la valeur d’une ferme diminue si, par sa position et celle des terres, il est difficile et dispendieux d’y exécuter les transports.

La situation locale mérite donc, de la part du cultivateur, une sérieuse attention. Le maïs, le riz et le millet, qui donnent en Asie et en Afrique de si abondans produits, ne réussissent point dans le nord de l’Europe ; différentes espèces de grains, de légumes, de racines prospèrent dans certains cantons de la France et non dans d’autres. Les graminées