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INTRODUCTION GÉNÉRALE

La solution hypothétique, quelle qu’elle soit, d’un quelconque de ces problèmes aussi difficiles à poser qu’à résoudre, ne doit-elle pas influer sur la réponse et même sur la forme que nous donnerons à l’interrogation qui nous occupe actuellement ?

Bref, sans vouloir condamner les recherches psychologiques concernant la formation des idées générales chez les jeunes enfants, nous croyons que cette méthode qui n’a pas encore été systématiquement utilisée, et qui rendrait certes de grands services à celui qui aspirerait à donner une théorie de la genèse des conceptualisations, serait, à elle seule, insuffisante pour mener à bien cet immense travail.

Il est vrai que la pensée enfantine n’est pas la seule qui se présente au philosophe désireux de savoir comment l’esprit humain parvient spontanément à ordonner en collections diverses les choses sur lesquelles il travaille ; le sens commun et les sciences offrent à celui qui les étudie attentivement des systèmes de concepts tout faits que les logiciens ont bien souvent utilisés, et que nous allons nous-même prendre comme matériaux de construction.

Mais, avant de les employer, il nous faut faire à leur sujet quelques remarques fort importantes dont on a, semble-t-il, négligé jusqu’à présent toutes les conséquences. Et d’abord, nous devons provisoirement écarter comme trop consciemment élaborées, trop savantes, trop voulues d’avance, les classifications que nous trouvons explicitement exposées dans un grand nombre d’œuvres scientifiques, et qui se résument admirablement en un harmonieux tableau ; ces classifications élégantes qui figurent par exemple dans les traités de botanique, ont souvent, à l’exclusion de toutes autres, absorbé l’attention de nos prédécesseurs. Nous les laisserons en dehors de notre travail, en indiquant