« Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/290 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
 
(Aucune différence)

Dernière version du 27 février 2021 à 08:49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hepzibah obéissait à ces ordres comme s’il n’y avait rien à répliquer, rien à inventer de mieux. Elle commençait à se demander, d’ailleurs, pourquoi elle ne s’éveillait pas ? et à quelles extrémités irait ce mauvais rêve, avant de se dissiper tout à coup, par le fait même de sa violence et des anxiétés qu’il lui causait ? Tout ceci, naturellement, ne pouvait être que chimères ; jamais ne s’était levée une journée si orageuse et si sombre ; le juge Pyncheon n’était point venu causer avec elle ; — ce rire étrange, ces signes de Clifford, ce geste par lequel il l’entraînait avec lui, rien de tout cela n’était réel ; — ainsi qu’il arrive souvent aux personnes qui dorment seules, elle s’était vue en butte aux absurdes angoisses d’un cauchemar matinal ?

Cela ne durera pas ; je vais certainement m’éveiller, pensait Hepzibah, tout en faisant çà et là ses petits préparatifs… La situation devient intolérable ; je ne saurais manquer de m’éveiller bientôt. »

Mais le réveil ne vint pas ! Non pas même lorsque, sur le point de quitter la maison, Clifford se glissa jusqu’à la porte du salon, pour faire une révérence d’adieu à l’unique habitant qui désormais occupât cette pièce.

« Quelle drôle de figure fait maintenant ce vieux bonhomme ! murmura-t-il à l’oreille d’Hepzibah… Et cela, juste au moment où il me croyait tout à fait à sa merci !… Allons, allons, pressez-vous un peu !… Sans cela, — pareil au géant Despair quand il poursuivait Christian et Hopeful[1], — il va s’élancer, et pourrait bien nous rattraper encore ! »

  1. Nous conservons leurs noms aux personnages anglais du