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« Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/100 » : différence entre les versions

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— Ah ! ne jurez pas, interrompit Cora. Mon mari,
— Ah ! ne jurez pas, interrompit Cora. Mon mari,
lui, ne m’a rien juré : je le lui ai défendu.
lui, ne m’a rien juré : je le lui ai défendu.

Mais alors, madame, vous n’êtes point mariée ?
Mais alors, madame, vous n’êtes point mariée ?


— Je le suis devant maire et curé, c’est-à-dire
— Je le suis devant maire et curé, c’est-à-dire

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les forçats du mariage

se faire le moins d’illusions possible sur les sentiments humains.

— Ah ! voilà des principes desséchants que je repousserai toujours. J’étais tout à l’heure jalouse de ton bonheur ; maintenant je n’en veux plus. Moi, j’entends m’engager pour la vie. J’entends même obéir à mon mari, si toutefois mon seigneur et maître daigne me le permettre.

— Non, chère amie, je ne le permettrai pas.

— Mais au moins me permettrez-vous de vous aimer toujours ?

— Conserver votre tendresse, tel est mon vœu le plus ardent. Quant à moi, je vous jure…

— Ah ! ne jurez pas, interrompit Cora. Mon mari, lui, ne m’a rien juré : je le lui ai défendu.

— Mais alors, madame, vous n’êtes point mariée ?

— Je le suis devant maire et curé, c’est-à-dire aux yeux du monde ; mais je ne suis point liée vis-à-vis de mon mari. Je l’ai prévenu loyalement que je ne me mariais que pour remplir une convention sociale.

— L’idée est originale, dit Robert.

— Horrible, répliqua Marcelle. À mon avis, le serment d’amour éternel, le lien indissoluble est non-seulement un commandement de l’Église, mais un besoin du cœur.

— Sache donc, pauvre chère, reprit encore la jeune philosophe, qu’il n’y a qu’un moyen de retenir