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marchands auraient été dérangées, leurs profits
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commerce est sûr, où l’industrie est active, sans
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augmenter pour tous les hommes la masse des jouissances
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VIE DE VOLTAIRE.

Comblé des bontés de l’impératrice, sans doute la reconnaissance animait son zèle ; mais on se tromperait, si on imaginait qu’elle en fut l’unique cause. Supérieur à ces politiques de comptoir qui prennent l’intérêt de quelques marchands connus dans les bureaux, pour l’intérêt du commerce, et l’intérêt du commerce pour l’intérêt du genre humain ; non moins supérieur à ces vaines idées d’équilibre de l’Europe, si chères aux compilateurs politiques, il voyait dans la destruction de l’empire turc, des millions d’hommes assurés du moins d’éviter, sous le despotisme d’un souverain, le despotisme insupportable d’un peuple ; il voyait renvoyer dans les climats infortunés qui les ont vues naître, ces mœurs tyranniques de l’Orient, qui condamnent un sexe entier à un honteux esclavage. D’immenses contrées, placées sous un beau ciel, destinées par la nature à se couvrir des productions les plus utiles à l’homme, auraient été rendues à l’industrie de leurs habitants ; ces pays, les premiers où l’homme ait eu du génie, auraient vu renaître dans leur sein les arts, dont ils ont donné les modèles les plus parfaits, les sciences dont ils ont posé les fondements.

Sans doute les spéculations routinières de quelques marchands auraient été dérangées, leurs profits auraient diminué ; mais le bien-être réel de tous les peuples aurait augmenté, parce qu’on ne peut étendre sur le globe l’espace où fleurit la culture, où le commerce est sûr, où l’industrie est active, sans augmenter pour tous les hommes la masse des jouissances et des ressources. Pourquoi voudrait-on qu’un