« Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome I, 1827.djvu/421 » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 34 : | Ligne 34 : | ||
chasser les vices, et pour le bien public, |
chasser les vices, et pour le bien public, |
||
estoient premierement de contenir les enfans |
estoient premierement de contenir les enfans |
||
en |
en craincte et en debvoir ; puis à cause |
Dernière version du 16 juin 2021 à 10:01
et n’eust jamais pensé que ce fust esté Dieu
celuy qui le luy mandoit, s’il eust esté contre
la nature : et puis nous voyons qu’Isaac
[1] n’y a point resisté, ny allegué son innocence,
sçachant que cela estoit en la puissance du
pere. Ce qui ne desroge aucunement à la
grandeur de la foy d’Abraham ; car il ne voulut
sacrifier son fils en vertu de son droict ou
puissance, ny pour aucun demerite d’Isaac,
mais purement pour obeir au commandement
de Dieu. En la loy de Moyse de mesme,
sauf quelque modification. Voylà quelle a esté
ceste puissance anciennement en la pluspart
du monde, et qui a duré jusques aux empereurs
romains. Chez les grecs elle n’a pas
esté si grande et absolue, ny aux
Ægyptiens : toutesfois s’il advenoit que le pere eust tué son fils à tort et sans cause, il n’estoit point puny,
sinon d’estre enfermé trois jours près du corps
mort
[2].
Or les raisons et fruicts d’une si grande et absolue puissance des peres sur leurs enfans, très bonne [3] pour la culture des bonnes mœurs, chasser les vices, et pour le bien public, estoient premierement de contenir les enfans en craincte et en debvoir ; puis à cause
- ↑ Gen. ch. XXII, v. 9 et 10.
- ↑ Voyez Diodore de Sicile, L. I, sect. II, c. 27.
- ↑ Je ne sais pas, dit l'auteur de l'Analyse de la Sagesse, comment on pourrait regretter l'abolition d'une semblable loi. Elle pourrait bien être, une ressource pour les pères qui y suppléent par le cloître ; mais cette idée fait frémir.