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Version du 20 juillet 2021 à 15:25
cès, ou elle implique une précoce et présomptueuse confiance. Déjà, dans son extrême candeur, « il avait envoyé à M. Scribe le poème d’un opéra en cinq actes tiré d’un roman de Henri Kœnig, avec prière au célèbre librettiste de vouloir bien le lui arranger pour la scène française et cette démarche était restée sans résultat[1]. »
Pour se rendre à Paris, il prit passage à Pillau sur un navire faisant voile pour Londres. Dans ce long voyage à travers la Baltique, le navire fut battu par la tempête et jeté dans les passes étroites d’un fjörd de Norwège. Wagner n’avait pas voulu quitter le pont et le spectacle de la mer en furie lui inspira l’idée de composer un opéra sur la légende du Hollandais volant qu’il avait recueillie de la bouche d’un des matelots. De Londres, il arriva à Boulogne sachant à peine le français, sans ressources, toujours plein de foi en son étoile. Par une incroyable bonne fortune, il rencontra en cette ville son compatriote Meyerbeer, qui prit connaissance de son œuvre et s’empressa de lui venir en aide. Tout en acceptant de patronner l’auteur de Rienzi, le fin compositeur, bien instruit des difficultés de la carrière musicale en France et des habitudes de nos théâtres lyriques, dut sourire plus d’une fois de l’inexpérience de son jeune rival et de ses naïvetés de provincial allemand.
- ↑ Richard Wagner, par Ch. de Lorbac, plaquette in-18, ornée d’un portrait et d’un autographe, Paris, 1861, G. Havard.